18 32 DORAT (Jean). Magnificentissimi spectaculi, a regina Regum Matre in hortis suburbanis editi, in Henrici Regis Poloniae invictissimi nuper renunciati gratulationem, descriptio. Paris, Fédéric Morel, 1573. Plaquette in-4, maroquin noir, plats encadrés d’un filet doré et ornés d’un décor à la fanfare vide mosaïqué de maroquin fauve, chiffre doré au centre, dos orné, doublure de maroquin fauve serti d’un filet doré, gardes de moire chocolat, tranches lisses, étui (Semet & Plumelle). Édition originale, très rare, de ce beau livre de fêtes. Relation du ballet dit des Polonais, mis en scène par Balthasar de Beaujoyeulx, qu’offrit la reine Catherine de Médicis en 1573 à la délégation polonaise venue présenter au duc d’Anjou (futur Henri III) la couronne de Pologne. Dans ses Mémoires, Brantôme raconte qu’après un somptueux banquet dressé aux Tuileries, l’assistance se transporta dans une grande salle faite à poste, & toute entourée d’une infinité de flambeaux où eut lieu le plus beau ballet qui fust jamais fait au monde, qui fut composé de seize Dames & Damoiselles, [...] qui comparurent dans un grand roc tout argenté, où elles estoient assises dans des niches en forme de nuées de tous costez. Les seize Dames représentoient les seize Provinces de France, avec la musique la plus mélodieuse qu’ont eust sçeu voir [...], les violons montants jusques à une trentaine, sonnans quasi un air de guerre fort plaisant. Considérée comme le plus célèbre des ballets dansés à la cour sous le règne de Charles IX, cette fête marque la vogue et le triomphe en France de la danse figurée (Henry Prunières, Le Ballet de cour en France avant Benserade et Lully, pp. 55-56). L’édition est illustrée de gravures sur bois attribuées à Jean Cousin ou à Olivier Codoré : 3 grands bois à pleine page, l’un allégorique figurant Jupiter assis sous un trophée et entouré d’Athéna et d’Apollon, les deux autres représentant le monument construit pour le ballet et la salle de danse ; 16 vignettes en forme d’emblèmes accompagnent le Catalogus Nympharum. Outre la description des festivités, en vers latins, par Dorat, l’ouvrage contient aussi une ode d’Amadis Jamyn (La Nymphe angevine parle) et une ode inédite de Ronsard qui n’a pas été réimprimée du vivant du poète (La Nymphe de France parle). Exemplaire lavé, dans une belle reliure à la fanfare à compartiments vides au chiffre du collectionneur. J. P. Barbier-Mueller, II-1 n°81 et III n°79. — Dumoulin, Morel, n°218. — Mortimer, n°177. — Ronsard, la trompette et la lyre, n°245. — Diane Barbier-Mueller, Inventaire…, n°220 et 753. 3 000/4 000 € 32
RkJQdWJsaXNoZXIy NjUxNw==