17 Édition originale de ce célèbre recueil collectif, rassemblant les poésies badines et savantes des poètes « chantepuce ». Un des quelques exemplaires à la date de 1582, caractéristique de première émission. L’histoire de la puce de Madame des Roches est bien connue ; plusieurs personnages de distinction, magistrats et gentilshommes, qui se trouvaient en 1579 aux Grands Jours (sessions extraordinaires de justice) de Poitiers, charmaient leurs heures de loisir en cultivant la poésie : Au bout de quelques temps, Pasquier, jetant un œil sur Catherine Fradonnet (ou plus exactement sur son corsage), aperçut « une Pulce qui s’estoit parquee au beau milieu de son sein ». Galant, le magistrat déclara que l’insolent insecte, pour avoir eu le privilège de trottiner sur l’anatomie d’une aussi belle et docte personne, méritait « d’estre enchassée dans nos papiers ». Le jeu était lancé. [...] à l’automne 1582, un gentilhomme poitevin nommé Jacques de Sourdrai ordonna les cent quinze pièces rassemblées et confia l’ensemble à l’éditeur attitré des dames des Roches, Abel L’Angelier (N. Ducimetière). Le recueil contient divers sonnets, épigrammes, odes, etc., en français, en grec et en latin, de la plume de Claude Binet, Jean Binet, Jacques Courtin de Cissé, Catherine des Roches, Achille de Harlay, Jacques Mangot, Pierre Pithou, Nicolas Rapin ou encore Joseph Scaliger. Le poème d’Étienne Pasquier, l’instigateur de cette curieuse joute littéraire, s’avère des plus savoureux et a donné le ton aux autres beaux esprits présents ce jour : [...] bien sûr, l’incident est prétexte à rêveries érotiques et déclarations d’amour. On va jusqu’à comparer l’animal à Cupidon. [...] On peut ainsi évoquer les charmes que la jeune fille tient cachés à ces messieurs et que la puce est seule à visiter. [...] Alors l’imagination et le désir s’expriment à la fois librement et avec préciosité. [...] (Dictionnaire des œuvres érotiques, pp. 422-423). Exemplaire grand de marges, bien relié par Trautz-Bauzonnet. Il est cité par Balsamo & Simonin, avec des belles provenances : Maximilien de Clinchamp (1860, n°250), Armand Cicongne (1861, n°890, bibliothèque achetée en bloc par le duc d’Aumale dont il revendit les doubles), Henri Bordes (1911, n°32) et Albert-Louis Natural (1987, n°48). Dos passé, mors fendu sur quelques centimètres. J. P. Barbier-Mueller, IV-5, n°56. — Balsamo & Simonin, n°76. — Cat. De Backer, I, 1926, n°372. — N. Ducimetière, Mignonne..., p. 266. — Tchemerzine, II, p. 909. — Diane Barbier-Mueller, Inventaire…, n°213. 3 000/4 000 € 30 DESPORTES (Philippe). Les Premières œuvres. Anvers, Pierre Vibert, 1587. In-16, vélin souple à recouvrement, titre calligraphié à l’encre au dos (Reliure de l’époque). Édition copiée sur l’édition parisienne de 1578, sans doute sans l’autorisation du poète : sur les 382 pièces qu’elle comporte, aucune n’est inédite. J. P. Barbier-Mueller, IV-2, n°12. — Diane Barbier-Mueller, Inventaire…, n°183. 800/1 200 € 31 DESPORTES (Philippe). Cent pseaumes de David, mis en vers François. Avec quelques Cantiques de la Bible, & autres œuvres Chrestiennes, & Prières. – Poesies chrestiennes. – Quelques prieres & meditations chrestiennes. Paris, Mamert Patisson, 1598. 3 parties en un volume in-8, maroquin rouge, janséniste, dentelle intérieure, tranches dorées sur marbrure (Trautz-Bauzonnet). Édition en partie originale des poésies spirituelles de Philippe Desportes (1546-1606), divisée en trois parties, chacune avec un titre et une pagination séparés, et renfermant 26 psaumes inédits. Exemplaire à belles marges, anciennement réglé, provenant de la bibliothèque du comte de Fresne (1893, n°7). Ancienne inscription manuscrite (sans doute un ex-libris) effacée en bas du titre. J. P. Barbier-Mueller, IV-2 n°17. — N. Ducimetière, Mignonne..., n°65. — Tchemerzine, t. II, pp. 895-896. — Diane BarbierMueller, Inventaire…, n°190-192. 2 000/3 000 €
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