BIBLIOTHÈQUE ALAIN MOATTI

77 L’ouvrage eut successivement trois dédicataires. D’abord, Jean-Gaston de Médicis, fils de Cosme III, dernier Grand-Duc de Toscane de la lignée des Médicis (1723-1737), pour les trois premiers tomes. Le deuxième dédicataire fut évidemment François III de Lorraine, pour les tomes quatre à dix. Grand-Duc de Toscane (1737-1765) sous le nom de François Ier, il avait épousé l’archiduchesse MarieThérèse d’Autriche un an plus tôt, en 1736. Enfin, son fils, Léopold II, se verra dédier les deux derniers tomes dès 1765. L’exemplaire présenté ici porte les armes de Léopold II. C’est d’ailleurs la même année, le 18 août 1765, que Léopold II accéda au Grand-Duché sous le nom de Léopold Ier de Toscane, au moment de ses noces avec Marie-Louise de Bourbon. Il devint aussi empereur des Romains en 1790 sous le nom de Léopold II. Sa réputation de monarque éclairé, sensible aux arts, soucieux du patrimoine, lui fit gagner l’estime du siècle des Lumières. Enfin, sa contribution personnelle au développement des Offices renforça ses liens avec Florence. Il modernisa la Galerie et réorganisa les collections grand-ducales. Parmi les sculptures les plus remarquables de la partie Statuae antiquae, on peut admirer : le célèbre Hermaphrodite endormi (pl. XL-XLI, vol. 3), qui se trouve conservé au Louvre depuis 1807 ; le fameux Marsyas (pl. XIII, vol. 3), qui ornait les jardins Médicis à Rome ; un marbre représentant Vénus (pl. XXVI-XXIX, vol. 3), connu surtout sous le nom de la Vénus de Médicis, toujours conservé à la Galerie des Offices. La statue se trouvait à Rome, au cœur de la Villa Médicis. Véritable “miracle de l’art”, elle avait été transférée à Florence en 1677 où elle devint une étape essentielle du Grand Tour. Ce n’est donc rien moins que la naissance du Musée des Offices qui se lit dans cet ouvrage. Il ouvrit officiellement ses portes en 1765, soit l’année de parution de l’avant-dernier tome et celle du mariage de Léopold II. La réorganisation administrative, en 1769, marqua définitivement l’autonomie du lieu et en fit un véritable musée d’art et d’antiquités, ouvert au public. La Galerie devint alors, et pour longtemps, l’un des épicentres de la culture européenne. BIBLIOGRAPHIE : Brunet, II, 1670 -- Vinet, II, 1515 -- Cicognara, II, 3417 -- C. Paul (dir.), The First Modern Museums of Art, Los Angeles, Getty Museum, 2012, pp. 77-107 10 000/15 000 €

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