BIBLIOTHÈQUE ALAIN MOATTI

98 84 [CAYLUS, duc de]. [Catalogue d’Antiquités de M. le duc de Caylus]. [Paris], [1772 ?] LA TRÈS RARE DESCRIPTION TOPOGRAPHIQUE DU CABINET D’ANTIQUITÉS DE CAYLUS : L’UN DES ESPRITS ATTACHANTS DU XVIIIe SIÈCLE FRANÇAIS. EXEMPLAIRE D’ARMAILLÉ ÉDITION ORIGINALE In-8 (195 x 120 mm). Comme il se doit, ce volume ne présente pas de page de titre. Bandeau gravé sur bois en en-tête COLLATION : (1)-104 pp. RELIURE VERS 1820. Veau fauve, triple filet doré en encadrement, dos long PROVENANCE : comte Louis de La Forest d’Armaillé (ex-libris) -- marquis de Luppé (1866-1934 : ex-libris) Anne-Claude-Philippe de Tubières de Lévis (1692-1765), comte puis duc de Caylus après la mort de Claude Abraham duc de Caylus, est l’un des personnages clé du XVIIIe siècle : à la fois homme de lettres aux talents multiples, dramaturge, romancier fin observateur des mœurs de son temps, conteur, traducteur, mais aussi antiquaire érudit, collectionneur, mécène, graveur, membre de l’Académie de peinture et de sculpture en 1731, de l’Académie des Inscriptions et Belles Lettres en 1742, de l’Académie de France à Rome, ardent défenseur de la grande peinture et du goût à l’antique. Caylus, officier prometteur, abandonna l’armée et visita Éphèse dès 1716, premier de ses grands voyages de collecte dans la Méditerranée antique. Ennemi de Diderot et de Marmontel, Caylus fut, à proprement dit, l’un des modèles de l’homme universel au XVIIIe siècle. Ami de Watteau, membre du cercle intime de Crozat dont il grava bon nombre de planches du célèbre Recueil, il devint avec Mariette l’un des premiers historiens de l’art. Il ne s’agit pas ici d’un catalogue de vente aux enchères mais plutôt de ce que le XVIIIe siècle appelait une Description de cette très fameuse collection d’antiquités présentée ici selon son ordre topographique. Le salon est décrit en premier lieu avec les sculptures les plus volumineuses ; Suivent les objets décrits armoire par armoire, tablette par tablette, cordon par cordon (là où s’enchassaient bagues et anneaux). Le duc de Caylus possédait aussi un Cabinet d’Histoire naturelle qui fit l’objet d’une description similaire publiée chez la Veuve Simon en 1772. “Le comte de Caylus n’était pas le type ordinaire du collectionneur. Il ne visait pas aux séries complètes, ou à des raretés, ou au plaisir de posséder. Il achetait ce qui est particulier, ce qui suggère des questions ou des expériences. C’est ainsi que son cabinet était plutôt une resserre d’objets très divers. L’étude terminée, il s’en passait facilement. De son vivant, il fit don, par deux fois, au Cabinet des Médailles du roi, de réunions importantes d’antiques et lui légua, par testament, ce qui lui restait d’antique, volonté exécutée seulement après le décès de son héritier, en 1783. Sa belle bibliothèque vint à la Bibliothèque du Roi et au Cabinet des Estampes. Le reste fut inventorié par les soins de l’expert Pierre Remy (le procès-verbal publié dans les Nouvelles Archives de l’art français 2e série V p. 368) et mis en vente.” (site de la fondation Lugt). Il faut signaler quelques ventes que l’héritier du comte, le 3e duc de Caylus, fit faire pour les objets que le collectionneur n’avait pas déjà donnés de son vivant : en 1772 (Histoire naturelle et antiquités, 3e partie), le 19 avril 1773 (tableaux, miniatures, objets d’art), et le 3 juin 1773 (minéraux). À ces ventes, s’ajoute celle du 18 novembre 1765 (Paris, expert P. Remy) dont le catalogue est très rare. Cet exemplaire pourrait être celui passé dans la vente du marquis de Ch. (Paris, Silvestre, 2 avril 1827, n° 2486 « v. f. fil. »). BIBLIOGRAPHIE : manque à la Getty Library -- aucun exemplaire recensé par Vialibri dans les bibliothèques américaines -- un exemplaire à l’INHA / coll. J. Doucet 800/1 200 €

RkJQdWJsaXNoZXIy NjUxNw==