AUCTIONART - REMY LE FUR & Associés – LIVRES ANCIENS et MODERNES.

48 49 205 Gaspare Luigi Pacifico SPONTINI (1774-1851). Trois Romances avec accompagnement de Piano ou Harpe. Paris, chez Melles Erard [pl. 598, 1805 ou 1806]. Grand in-folio, maroquin rouge à grain long, plats à recouvrement, décorés en marge de frises dorées, gardes de soie verte. Titre et 7 pp. 500/700 Superbe exemplaire de présent, qui selon la page de titre, répétée en lettres dorées au premier plat, consiste en « Trois Romances dédiées à Mademoiselle Zillia Mariette Auriol par Gaspard Spontini ». Selon les registres de Montauban, David Joseph Mariette Auriol, minotier, a épousé Anne Senilh en 1788. Zillia (1789) et Pierre Daniel Mariette (1790) sont leurs enfants. En ce qui concerne Spontini, il semble que son activité est sans cesse dès son arrivée à Paris : en 1804, il s’intéresse au « style français » et place plusieurs opéras-comiques au Théâtre Feydeau, sans négliger la fréquentation des meilleurs salons : il y croise Madame de Staël et particulièrement Joséphine de Beauharnais, qui le nomme « Compositeur de la chambre de Sa Majesté L’Impératrice » en 1805. L’année suivante, après la composition de ces « Trois Romances », il ne manque pas de fournir une brillante Cantate dédiée à l’Empereur Napoléon Ier. Très élégante reliure de l’époque, petites taches sans gravité au premier plat. 206 Joseph HAYDN (1732-1809). Die Schöpfung / The Creation. Ein Oratorium / An Oratorio. Leipzig, bey Breitkopf und Härtel, s. d. [1803]. Fort volume in-folio, chagrin noir. Titre, 303 pp. 1 000/1 500 Deuxième tirage de la première édition de la partition d’orchestre (Hoboken II, XXI, 37 : « Breitkopf und Härtel » remplace « Vienne 1800 »). Titre en français gravé au premier plat, paroles en anglais et allemand. Une œuvre pivot pour le compositeur : « J’y ai consacré beaucoup de temps parce que je savais qu’elle durerait longtemps » aurait-il dit. En tout cas, le manuscrit a tôt disparu, si bien que les partitions comme celle présentée ici tiennent souvent lieu d’éditions princeps. Très bel état intérieur, reliure un peu frottée, étiquette manuscrite au dos. 207 [Muzio CLEMENTI (1752-1832)]. Clementi’s Selection of Practical Harmony for the Organ or Piano Forte containing Voluntaries Fugues, Canons & other Ingenious Pieces by the most eminent Composers To which is prefixed an Epitome of Counterpoint by the Editor. London, Printed by Clementi, Banger, Collard, Davis & Collard, s. d. [1811]. 2 tomes en un fort volume in-folio à l’italienne, demi-basane beige à coins (reliure de l’époque). 145 et 157 pp. 800/1 000 Rare édition originale et néanmoins didactique, le bréviaire de l’instrument auquel Clementi tenait tant (Grove 4, 490). Les « éminents compositeurs » ne sont autres qu’Agostini, Albrechtsberger, Bach et ses fils, Caresana, Eberlin, Fasch, Frescobaldi, Handel, Haydn, Kirnberger, Marpurg, Martini, Mozart, Perti, Porpora, Scarlatti, Telemann, Turini et Umstatt, dont Clementi donnent à lire les plus belles pages musicales (très belle gravure), en tout cas celles qu’il considère comme telles. Bel état intérieur, à part la première page de titre courte en marge extérieure, tables manuscrites sur deux pages réglées in-4° à l’italienne en début de volume puis en introduction du tome II. Reliure fort frottée, coiffes et coins endommagés. 208 Trois œuvres musicales marquantes parues en partitions d’orchestre sous Napoléon Ier. 1 000/1 500 • Nicolas-Marie d’ALAYRAC, dit DALAYRAC (1753-1809). Le Poëte et le Musicien, ou Je Cherche un Sujet. Comédie en trois actes, paroles d’Emmanuel Dupaty. Paris, Aux Deux Lyres, chez Mme Duhan [pl. 366, 1811]. In-folio, vélin ivoire de l’époque. 243 pp. Rare grande partition d’orchestre de la « Musique posthume » de Dalayrac pour cet opéra-comique représenté eu Théâtre Feydeau le 30 mai 1811, auquel Clément et Larousse consacrent trois lignes de leur Dictionnaire… Excellent musicien, Dalayrac fut membre de la loge maçonnique des « Neuf sœurs » et composa en 1778 la musique pour la réception de Voltaire et celle de la fête en l’honneur de Benjamin Franklin chez Madame Helvétius. Bel état général, titre dessiné et petite étiquette postérieure au dos de la reliure de l’époque, numéro « 173 » à la main et tampon « Schmitt » en page de titre. • Étienne Nicolas MÉHUL (1763-1817). Joseph. Opéra en trois actes, paroles d’Alexandre Duval. Paris, Au Magasin de Musique [pl. 505, 1807]. In-folio, dos de papier moderne, plats anciens endommagés, 194 pp. Édition originale la partition d’orchestre, « opéra-comique représenté à l’Opéra-comique le 17 février 1807 », selon Clément et Larousse qui consacrent cette fois trois pages de leur Dictionnaire au « chef d’œuvre » de Méhul, qui obtint le prix du meilleur ouvrage lyrique créé par Napoléon (selon Marc Honegger). Exemplaire complet mais beaucoup « joué » : fortes traces de tourne en marges droites (parfois restaurées), reliure pour le moins défraichie, signature et cachet ancien répété « Dellemence », nombreuses interventions manuscrites en page de titre. • Nicolas ISOUARD dit NICOLO de Malte (1775-1818). Lulli et Quinault. Opéra-comique en un acte, paroles de Nanteuil. Paris, chez Bochsa Père [1812]. Demi-basane rouge à coins, dos orné de filets et titre dorés, 164 pp. Grande partition d’orchestre de cette œuvre courte au titre étonnant, mais Clément et Larousse ne consacrent que trois lignes de leur Dictionnaire à ce « déjeuner impossible », représenté à l’Opéra-comique le 27 février 1812, dont la partition est devenue fort recherchée. Reliure de l’époque, un peu frottée, petite étiquette rédigée à la main collée au dos. 205 209 Ludwig van BEETHOVEN (1770-1827). Fidelio. Drame Lyrique en trois actes, opus 72. Paris, A. Farrenc, [pl. A.F. 72, 1826]. In-folio, demi-vélin vert à coins (reliure de l’époque). Titre, V (Table alphabétique des souscripteurs, Personnages), 328 pp. 2 000/3 000 Grande partition d’orchestre, d’une grande rareté, paroles françaises et allemandes. Édition originale, 2e tirage selon KINSKY/HALM 186 qui distingue les spécificités de cette édition (Prix gravé 80 F, adresse de l’éditeur « Boulevard Poissonnière 22 ») de la première édition par eux supposée (125 F, adresse « Rue St Marc 21 ») : on remarquera pourtant que le Dictionnaire des éditeurs de musique français de Devriès et Lesure (Minkoff, 1988, volume II, 189) donne cette dernière adresse pour la période 1831-1836, alors que le « 22 Boulevard Poissonnière » est référencé pour l’année 1825 et le début de 1826. Certes Farrenc a souvent changé d’adresse, mais un prix supérieur peut également se considérer comme un indice de tirage postérieur… Jusqu’à nouvel avis, on aura tendance à considérer notre exemplaire comme un premier tirage. Parmi les cinquante-sept souscripteurs, on peut repérer les noms des compositeurs et professeurs de musique Carafa, Onslow, Rigel, Spontini, Zimmerman…, ainsi que de nombreux éditeurs comme Carli, Frey (qui a publié les grandes partitions des opéras de Mozart avec des listes de souscripteurs comparables), Janet et Cotelle, Pleyel, Schott, Simrock (qui avait annoncé en août 1826 une édition conjointe avec Farrenc au prix de 80 F, selon Kinsky…), en quelque sorte beaucoup de ceux qu’on aurait facilement imaginés éditeurs de Fidélio, mais le succès fuyait cet opéra. Clément et Larousse n’y vont pas par quatre chemins : « Sans manquer de respect envers le génie de Beethoven, on peut dire que si on se place au point de vue de la musique vocale et du genre dramatique, Fidélio ne réunit pas les conditions de l’œuvre lyrique telle que Gluck, Mozart, Rossini et Meyerbeer nous l’ont fait concevoir. Reliure accidentée : rousseurs, nombreux petits défauts. 210 Ludwig van BEETHOVEN. Fidelio. Drame Lyrique en trois actes. Paris, A. Farrenc, [pl. A.F. 82, 1826]. In-folio, demi-toile violine fort passée. 230 pp. 400/600 « Partition de Piano », ainsi qu’il est gravé en page de titre, avec la précision « Paroles Françaises et Italiennes » et « Représenté pour la première fois sur le Théâtre Royal de l’Odéon le » comme on peut lire aussi en page de titre de la partition d’orchestre, sans que la date ne soit jamais précisée. Peu courant également. JOINT : • Gioacchino ROSSINI (1792-1868). Semiramide. Paris, Pacini [pl. 1170 à 1190, 1827]. In-folio, demi-basane verte. 285 pp. Réduction piano et chant de ce célèbre Opéra Séria, un des plus grands succès, au moins éditoriaux, consécutifs à la reconnaissance de Rossini en France. Bel exemplaire, très légères épidermures. •• HAYDN. La Création du Monde. Suivi de : GRÉTRY. Richard Cœur-de-Lyon. Paris, Mme Veuve Launer, [pl. Ve. L. 3262 et 3246, 1841/1842]. Petit in-4°, demi-basane verte. 140 et 174 pp. Réductions françaises pour Piano et Chant, et pour mémoire. Dos manquant, plats frottés avec manques de papier. 211 Johann Nepomuk HUMMEL (1778-1837). Méthode Complète théorique et pratique pour le Piano-forte. Paris, A. Farrenc [pl. A.F. 227, circa 1828]. Fort volume in-folio, chagrin rouge, dos, plats, tranches et retours richement ornés de frises, encadrements, lyres et fleurons dorés, gardes de soie verte, toutes tranches dorées. Frontispice, titre, notice et préface, 468 pp. 1 000/1 500 Édition originale en français, peu courante, présentée sous une fine et riche reliure signée « Martin Bauer, Weimar ». En frontispice, le portrait du compositeur de profil, lithographie tirée sur chine, contrecollée. En regard, une étonnante page de titre tiré en noir et doré sur fort papier glacé. Élève de Mozart, le jeune pianofortiste de neuf ans se produisit pour la première fois sous la direction du Maître de 30 ans à Dresde en 1787 ! Son expérience d’instrumentiste et de compositeur, après avoir suivi des cours prodigués par Albrechtsberger, Haydn ou encore Salieri, lui permettra de rédiger cette Méthode (« dont on retiendra les vues fécondes » selon Honegger) parue quasi simultanément à Vienne et à Paris. Rousseurs éparses, légères épidermures, néanmoins un superbe exemplaire. 209 211 Première partie - Vente le 29 octobre Première partie - Vente le 29 octobre

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