70 ILLUSTRATION : f. 6v, Roue de l’Univers. Le ciel et la terre divisés en cinq zones : frigida, temperata, torrida, temperata, frigida. f. 8, Les régions des quatre vents : Eurus, Zphyr, Boreas, Auster. f. 13, La chute des Géants et la métamorphose de Lycaon en loup. f. 19v, Le déluge de Deucalion et Pyrrha. f. 33, Phoebus-Apollon et Daphné. Ce manuscrit (dit « Manuscrit Parguez ») contient cinq grandes enluminures à pleine page d’un ensemble qui devait en contenir douze à l’origine si l’on se réfère au manuscrit complet du Premier livre des Métamorphoses conservé à Oxford, Bodleian Library, MS Douce 117. Il semble que Marot ait joué un rôle au-delà de sa simple fonction d’auteur dans l’élaboration des manuscrits de dédicace : il demande au roi dans une épître relative à sa traduction du livre III des Métamorphoses un congé pour y travailler mais aussi des subsides. On lit dans un épigramme du poète : « Plaise au roy congé me donner / D’aller faire le tiers d’Ovide / Et quelzques denier ordonner / Pour l’escrire, couvrir, orner » (Mayer (éd.), Les Epigrammes, p. 290, ccxxxiv, v. 3-4 ; Defaux (éd.), C. Marot. Œuvres poétiques (1990), II, p. 710). Le poète était donc directement impliqué dans le choix des illustrations et de la reliure des exemplaires de dédicace prestigieux. Pour illustrer le « Manuscrit Parguez », Marot eut recours à un atelier parisien, non identifié mais qui présente des points communs avec des artistes parisiens sous l’influence d’artistes tels Etienne Colaud (appelé « Maître d’Anne de Graville » par Orth) qui illustre un manuscrit de poésie également, des Puys de Rouen (Paris, BnF, fr. 1537, circa 1530) ou encore un manuscrit renfermant la traduction d’Anne de Graville de Theseida de Boccace (Paris, Arsenal, MS 5116, fol. 1v)). Autre manuscrit présentant quelques aspects connexes, mais peint par un artiste encore anonyme, celui conservé à Genève, Bibl. publique et universitaire, MS 167, daté 1536 (Introduction à la Cabale dédié à François Ier). Il semble clair en tout cas que l’artiste du Manuscrit Parguez a bien le manuscrit d’Oxford sous les yeux ou en tout cas un modèle commun, tant les compositions sont proches. On notera que le manuscrit d’Oxford, certainement peint pour le roi François Ier, fut enluminé par un artiste lyonnais, à savoir Guillaume II Le Roy, ce qui est intéressant car ce même artiste (enlumineur mais aussi un artiste qui fournit des dessins pour des gravures) avait été sollicité pour fournir les gravures pour l’édition lyonnaise de Métamorphoses de 1510 (voir infra). Les sujets des présentes miniatures sont dérivées pour partie des gravures illustrant les éditions vénitiennes des Métamorphoses (en particulier une édition incunable de 1493 ou encore une édition Metamorphoseos vulgare, Venise, Giorgio dei Rusconi, 1522) et de l’édition Metamorphoseos libri moralizati (Lyon, Claude Davost pour Etienne Guyenard, 1510), avec des bois d’après Guillaume II Le Roy (voir Baudrier, XI, pp. 222-224). Certaines compositions dérivent aussi de l’ouvrage connu sous le titre de Ovide moralisé et Marot et ses enlumineurs se sont inspirés par exemple de l’édition incunable Ovide moralisé (Bruges, Colart Mansion, 1484). On se rapportera à l’étude de R. Cooper sur l’iconographie du manuscrit Oxford, Bodleian Library, MS 117 (Cooper, 2007 ; reproduction en noir et blanc du cycle des douze enluminures). On notera que lorsque Marot fit publier sa traduction en 1534, aucune des illustrations ne sera retenue dans l’édition. Il faudra attendre 1537 et l’édition donnée par Denis Janot pour une édition illustrée des Métamorphoses d’Ovide traduites par Clément Marot (Paris, Denis Janot, 1537, exemplaire BnF, Rés. Ye 1544). f. 33, Phoebus-Apollon et Daphné. 71 f.33, phoebus - Appolon et Daphné
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