AUCTIONART - MANUSCRITS RARES

56 57 Fig. 1 Fig. 2 Fig. 3 f. 212, Sainte Agathe lisant. Armoiries (famille Bureau) inscrites dans l’encadrement architecturé. – Miniature inscrite dans un encadrement architecturé doré composé de pilastres comportant des niches avec statuettes surmontées de pinacles gothiques. f. 213v, Martyre de sainte Apolline. – Miniature inscrite dans un encadrement architecturé doré composé de colonnes décorées surmontées de statuettes dont l’une est tronquée (feuillet rogné dans la marge supérieure). Sur la base on trouve des putti. Jean Colombe a terminé un livre d’heures commencé par le Maître de Smith-Lesouëf 30 à savoir des Heures à l’usage d’Angers peints vers 1465 et terminés par Jean Colombe vers 1470. Dans ce livre d’heures, Jean Colombe peint le Martyre de sainte Apolline dans une composition proche de celle des Heures Bureau (New York, PML, M. 258, fol. 126). f. 215, Sainte Marguerite issant du dragon. – Miniature inscrite dans un encadrement peint en camaïeu mauve et or avec statuettes, putti et pinacles dorés. Cette composition est proche de celle peinte par Colombe dans des Heures à l’usage d’Angers peintes vers 1465-1470 (New York, PML, M. 258, fol. 125). f. 216, Scène de mariage (miniature à trois quarts de page) devant le parvis de l’Église. Le mariage est célébré par un évêque ou archevêque qui porte la mitre. On pourrait croire qu’il s’agit du mariage d’un couple nommé Jean et Marie si l’on retient le texte de la messe de mariage fol. 218 : « Vous Marie et vous Jehan, vous promettez fiancez et iurez l’un a l’autre a garder la foy et la loyauté du mariage et a garder l’un l’autre sains et enfermés a tous les jours de voz vies si comme dieu l’a establi et l’escripture le tesmoigne et saincte esglise les garde ». Un autre passage de la messe de mariage précise : « Marie de ceste anel t’espous et de mon corps tennoux et te doit du douaire qui est devisé entre mes amis et les tiens » (fol. 218v). De fait le texte de ce rituel de mariage est un formulaire bien établi que l’on retrouve dans d’autres manuscrits ou rituels anciens et les noms Jean et Marie sont les noms génériques d’époux fictifs. Il reste que la présence de ce Rituel de mariage placé à la fin des présentes Heures est très atypique et ne se rencontre pas communément dans les livres d’heure : nous n'en avons identifié aucun. Si un livre d’heures peut certainement être commandité à l’occasion d’un mariage, temps fort dans la vie du couple, la présence de ce texte contemporain du reste du manuscrit mérite d’être soulignée et semble plutôt avoir été inclus dans des Heures destinées à un prélat. Au sein du corpus de Colombe on trouve une miniature figurant le Mariage de la Vierge, thème plus commun, par exemple dans une Vie de Jésus Christ (Paris, BnF, fr. 992, fol. 189v). Colombe a pu être influencé par des modèles tourangeaux repris par des artistes fouquetiens telle la scène du Mariage de la Vierge dans les Heures dites d’Anne de Beaujeu, dame de Baudricourt (ancienne collection Durrieu, peintes plus certainement pour Jeanne de Bueil, fille d’Agnès Sorel et de Charles VII, voir Avril et al., 2003, cat. 35), dans laquelle on remarque le même regard de l’évêque tourné vers la mariée (Paris, BnF, NAL 3187, fol. 22) dans cette miniature attribuable au Maître du Boccace de Münich (datée vers 1470-1475), sans doute un des fils de Jean Fouquet ou du moins son « héritier spirituel » pour reprendre F. Avril (2003, p. 351). Notons que cette miniature et celle des Heures Bureau sont proches contemporaines. Fig. 1 : f. 185, Scène du martyre de Sainte Catherine d’Alexandrie : miracle de la roue dentée foudroyée, en présence de l'empereur Maxence Fig. 2 : f. 215, Sainte Marguerite issant du dragon. Fig. 3 : f. 216, Scène de mariage devant le parvis de l’Église.

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