AUCTIONART - MANUSCRITS RARES

48 f. 186v, Arrestation de saint Jean-Baptiste sur ordre d’Hérode. – Miniature inscrite dans un encadrement architecturé doré composé de colonnes ornées de motifs en dents-de-scie et surmontées de deux personnages tenant une corde tendue de part et d’autre de la structure. Cette scène est déjà dans le répertoire de Colombe, sans doute sous l’influence d’un modèle fouquettien ou tourangeau lorsque le peintre berruyer termine les Heures Raguier (?)-Robertet. Colombe peint une composition très proche de celle des Heures Bureau dans les Heures Raguier (?)-Robertet (New York, Pierpont Morgan Library, MS M. 834, fol. 93). Le traitement de saint JeanBaptiste rappelle aussi la miniature figurant le saint dans les Heures conservées à la Pierpont Morgan Library, MS M. 248, fol. 115. Enfin, les Heures d’Anne de France, peintes par Colombe autour de 1473, au moment de ses fiançailles au sire de Beaujeu, renferment une grande miniature à pleine page figurant la même scène (New York, Pierpont Morgan Library, MS M. 677, f. 99v). On soulignera le très beau traitement des ruines qui entourent Jean-Baptiste sur son lieu d’arrestation au point où l’on peut se demander si un artiste fouquetien n’intervient pas dans cette miniature. Colombe peint des ruines dans les années 1465-1470 aussi dans les Heures conservées à la Pierpont Morgan Library, MS M. 248, fol. 83 (Job sur son tas de Fumier). f. 188, Saint Michel archange terrassant le dragon ; en arrière-plan, le Mont St-Michel. – Miniature inscrite dans un encadrement architecturé doré, composé de colonnes décorées surmontées de statuettes d’anges. Sur le linteau au sommet de l’encadrement, on lit en lettres capitales : «O MICHAELIS ARCHANGELI». Cette composition est reprise par Colombe dans les Heures de Louis de Laval (Paris, BnF, latin 920, fol. 254v) avec quelques différences mais dans le même esprit ainsi que dans un Bréviaire à l’usage de Rodez conservé à Clermont-Ferrand, MS. 59, fol. 340 peint par un tout autre artiste. Nous remercions François Avril de nous avoir signalé cette seconde comparaison. Rappelons que Louis XI fonde en 1469 l’Ordre de Saint-Michel avec Louis de Laval membre de la première promotion. Ayant découvert les compositions de Jean Fouquet lorsqu’il achève les Heures Raguier (?)-Robertet, Colombe rend dans cette miniature toute la poésie des paysages fouquetiens aux admirables architectures soignées et aux ciels clairs qui se fondent avec les dégradés de bleu de la mer. L’artiste a choisi de faire figurer le «Mons Tumba» ou Mont Saint-Michel en arrière-plan. Il est probable que cette composition ait circulé dans un recueil de modèles ou sous forme d’un tableau vu par l’artiste. f. 189v, Apôtres saints Pierre et Paul et la Chute de Simon le Magicien, soutenu dans son vol par les démons (Légende de Simon le Magicien). – Miniature inscrite dans un encadrement architecturé doré composé de pilastres qui accueillent des statuettes dans des niches gothiques. Les deux apôtres sont sans attributs : par leurs prières, ils précipitent la chute de Simon Magus. On a représenté les deux apôtres sur une sorte de talus ou surface plane rocheuse. Une dalle du Forum à Rome près de la Basilique de Maxence conservait « l’empreinte » des genoux de Pierre et Paul priant pour obtenir la chute du magicien. Cette dalle miraculeuse fut transportée dans l’église voisine de Sainte-Françoise Romaine. On reconnait parmi la foule témoin du miracle un homme couronné et revêtu de son armure (Théophile de Syrie, préfet ?). Simon le Magicien était un mage populaire à Samarie. Il séduit la foule en s’envolant dans le ciel et fut considéré par l’Eglise comme un hérétique (voir Actes des Apôtres, 8, 9-24). Cette composition est reprise dans les Heures de Louis de Laval (Paris, BnF, latin 920, fol. 257). f. 192v, Martyre de saint Sébastien. Deux des bourreaux-archers présentent des armures de poitrine avec le chiffre N et E liés par un lacs d’amour. – Miniature inscrite dans un encadrement doré imitant le bois. Plusieurs scènes figurant le martyre de saint Sébastien sont peintes par Colombe : nous en citons deux qui présentent des compositions connexes dans les Heures Raguier (?)-Robertet (New York, Pierpont Morgan Library, MS M. 834, fol. 95 et dans des Heures peintes à Angers (et complétées par Colombe) (New York, Pierpont Morgan Library, MS M. 248, fol. 117) f. 186v, Arrestation de saint Jean-Baptiste sur ordre d’Hérode. 49

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