47 46 f. 119, Jésus au jardin des oliviers, réveillant Pierre, Jean et Jacques de Zébédée (Jacques le Majeur), avec en arrière-plan Judas menant les soldats sur le lieu de l’arrestation de Jésus. – Miniature inscrite dans un encadrement architecturé doré composé de pilastres surmontées de pinacles gothiques. f. 127, Pentecôte. – Miniature inscrite dans un encadrement architecturé doré composé de pilastres dans lesquelles se nichent des statuettes et surmontés de pinacles gothiques. Sur la base de la structure en encadrement, en capitales on lit « DE SANCTO SPIRITV ». On trouve dans les Heures de Louis de Laval (Paris, BnF, latin 920, fol. 96) la même composition mais inversée. f. 133, Rencontre des trois morts et trois vifs dans un cimetière, avec en arrière-plan une ville en élévation (Bourges ?). Miniature inscrite dans un encadrement architecturé composé de pilastres au décor gothique surmontés de croix, rappelant la « Croix de Bureau » ou « Croix des Bureau » du cimetière des Innocents à Paris érigée par Jean Bureau père en mémoire de Simon Bureau. Plusieurs membres de la famille Bureau, dont Jeanne Hesselin, première épouse de Jean Bureau père sont ensevelis sous cette « Croix de Bureau » que le chapitre de Saint-Germain-l’Auxerrois avait permis de faire ériger en 1451 (voir Épitaphier du vieux Paris). Le catalogue de la vente Huth voyait dans l’arrière-plan de cette miniature la figuration de la Sainte-Chapelle de Paris (1913). Il faut plutôt y voir les monuments suivants de Bourges : Grosse Tour de Bourges ; Flèche de la Sainte-Chapelle de Bourges ; Tour Sud de la Cathédrale Saint-Etienne ; Cathédrale Saint- Etienne de Bourges (alors dotée d’une flèche qui n’existe plus aujourd’hui). Voir les travaux de C. Risselin-Nin, Le rempart de Philippe-Auguste et la grosse tour de Bourges : Résultats de la fouille de la grosse tour (1988). Nous remercions François Avril de nous avoir confirmé cette identification grâce à ses échanges antérieurs avec Philippe Goldman des Archives départementales du Cher. Au-delà de cette identification, il appert que cette scène fut peinte par Colombe sous l’influence d’une composition fouquetienne dont on trouve un exemple dans les Heures dites d’Anne de Beaujeu, dame de Baudricourt, peintes plutôt pour Jeanne de Bueil, fille d’Agnès Sorel et de Charles VII (ancienne collection Durrieu, Paris, BnF, NAL 3187 ; voir Avril et al., 2003, cat. 35 ; voir aussi, P. Champion, Agnès Sorel (1931)). Jeanne de Valois (1448-après 1467) épouse Antoine de Bueil : elle était la demi-sœur du futur roi Louis XI et accessoirement la marraine de Louise Hesselin, cousine de Jean Bureau dont la mère était Germaine Hesselin, dame de Monglat (voir Journal de Jean de Roye (Chronique scandaleuse), éd. Paris, 1894-1896, vol. 1, p. 182 ; et plus récemment ClaustreMayade, 2009, p. 145). Dans les Heures dites d’Anne de Beaujeu, dame de Baudricourt / Jeanne de Bueil, on relève la scène de la Rencontre des trois morts et des trois vifs (Paris, BnF, NAL 3187, fol. 138v, miniature attribuée au Maître du Boccace de Münich) qui présente des points communs avec celle que peint Colombe dans les Heures Bureau (fol. 133) et déclinée aussi dans les Heures de Louis de Laval (Paris, BnF, latin 920, fol. 190v). La composition dans les Heures dites Baudricourt est désormais attribuée au Maître du Boccace de Münich et non plus à Jean Fouquet, suite aux hésitations formulées par Nicole Reynaud (voir Reynaud, in Avril et Reynaud, 1993, cat. 74 ; Avril et al., 2003, p. 331). De même, il faut rappeler que dans les Heures Raguier (?)-Robertet commencées par Jean Fouquet, Colombe peint une miniature représentant la Rencontre des trois morts et des trois vifs autour d’une grande croix de cimetière (New York, Pierpont Morgan Library, MS M. 834, fol. 129v), scène qu’il reprendra donc peu de temps après dans les Heures Bureau (fol. 133). Autre petit fait amusant, les travaux en archives de J.-Y. Ribault révèlent que le berruyer Jean Colombe possédait « trois prébendes » au Clos de saint-Ursin, sis entre le chemin du « cimetière des pauvres » (qui est représenté a priori dans la miniature des Heures Bureau), à deux ou trois cents mètres de la Grosse Tour de Bourges, où Colombe fit construire une maison au milieu d’un verger, et avait pour voisins : « l’enlumineur Jean de Paris, qui était aussi bedeau de l’université de Bourges, un peintre, Jacques Malassègue, et un menuisier Jean Cousturier, auteur des stalles de la Sainte-Chapelle de Bourges » (Ribault, 2001, p. 18). f. 185, Scène du martyre de Sainte Catherine d’Alexandrie : miracle de la roue dentée foudroyée, en présence de l’empereur Maxence. – Miniature inscrite dans un encadrement simple doré avec motif ornemental. Une composition semblable est peinte par Colombe dans les Heures dites de Raguier (?)-Robertet, commencées par Fouquet vers 1460-1465 et terminées par Colombe dans les années 1465-1470 (New York, Pierpont Morgan Library, MS M. 834, fol. 98v). f.133, Rencontre des trois morts et des trois vifs ; en arrière-plan, ville de Bourges
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