AUCTIONART - MANUSCRITS RARES

39 38 f. 13, Évangéliste saint Luc écrivant, avec son symbole le taureau. – Miniature inscrite dans un encadrement architecturé doré composé de colonnes et d’un linteau dans lequel s’ébattent des putti, avec au bas de l’encadrement en lettres capitales les mots « INICIVM SANCTI EVENGELI SECUDUM LUCCAM », annonçant le péricope évangélique selon saint Luc. Cette enluminure est celle qui a certainement induit en erreur les historiens de l’art qui ont, par le passé, attribué les peintures des Heures anciennement dites de Commynes (maintenant Heures Bureau) au grand artiste Jean Fouquet. Effectivement, elle reprend un modèle d’enluminure que l’on trouve dans les Heures d’Antoine Raguier (?) et de Jean Robertet (New York, Pierpont Morgan Library, M. 834, fol. 15 ; voir Avril et al., 2003, p. 255). Jean Fouquet peint les Evangélistes des Heures Raguier (?)-Robertet vraisemblablement autour de 1460-1465. La décoration et enluminure du manuscrit PML M. 834 seront reprises par Colombe dans les années 1468-1469 et donc il est tout à fait possible et plausible que Colombe commence les Heures Bureau autour de 1468-1470, un peu avant les Heures de Louis de Laval dont la première campagne d’enluminure est datable vers 1470-1475. Peuton concevoir que Colombe commence à peindre les Heures Bureau très peu de temps après avoir complété les Heures Raguier (?)-Robertet, voire de manière quasi concomitante ? La minutie des détails et la construction géométrique de l’espace suggèrent que Colombe a très certainement le manuscrit Raguier (?)-Robertet sous les yeux. f. 15, Evangéliste saint Mathieu lisant (et écrivant ?), avec son symbole l’ange. – Miniature inscrite dans un encadrement architecturé doré composé des pilastres dans lesquels se superposent des sculptures dans des niches, surmontées de griffons ailés, avec au pied des pilastres des écus aveugles et avec au bas de l’encadrement en lettres capitales les mots « INICIVM SANCTI EVENGELII SECUMDUM MATHEVM », annonçant le péricope évangélique selon saint Mathieu. Si l’environnement est changé et adapté par Jean Colombe, la composition du noyau central de la scène reprend celle de l’Evangéliste saint Mathieu peinte par Jean Fouquet dans les Heures d’Antoine Raguier (?) et de Jean Robertet (New York, Pierpont Morgan Library, M. 834, fol. 17 ; voir Avril et al., 2003, p. 254). Saint Mathieu est figuré assis devant son lutrin qui présente un livre ouvert et devant l’ange son symbole dont le livre ouvert est source d’inspiration pour l’Evangéliste qui tient une plume à la main, avec non loin son encrier. Colombe transpose cette composition sous une superbe loggia avec en arrière-plan une architecture et un paysage soignés laissant penser qu’il y avait peut-être un autre modèle désormais perdu issu d’un recueil de modèles fouquetiens. Les écus stylisés dépeints dans l’encadrement sont un aspect de décor que l’on trouve à plusieurs reprises dans les Heures de Louis de Laval (par exemple au bas de pilastres encadrant le diptyque de la Vierge à l’Enfant et Louis de Laval agenouillé en prière, (Heures de Laval, BnF, latin 920, ff. 50v-51). f. 17, Évangéliste saint Marc écrivant, avec son symbole le lion. – Miniature inscrite dans un encadrement architecturé doré composé des pilastres surmontés de chapiteaux soutenant un linteau dans lequel s’ébattent des putti, avec au bas de l’encadrement en lettres capitales les mots « INICIVM SANCTI EVENGELII SECUMDUM MARCVM », annonçant le péricope évangélique selon saint Marc. De même, la composition de Jean Fouquet illustrant l’Évangéliste saint Marc et son symbole dans les Heures d’Antoine Raguier (?) et de Jean Robertet (New York, Pierpont Morgan Library, M. 834, fol. 19 ; voir Avril et al., 2003, p. 254) est reprise presque à l’identique (les figures car la palette de Colombe diffère de celle de Fouquet) par Colombe dans les Heures Bureau. En tout, Colombe reprend et copie dans les Heures Bureau les quatre évangélistes attribuées à Fouquet extraites des Heures Raguier (?)-Robertet. f. 11, Évangéliste saint Jean sur l’île de Patmos avec son symbole l’aigle.

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