AUCTIONART - LIVRES RARES

102 103 66. CROZE-MAGNAN (S.-C.). L’Arétin d’Augustin Carrache ou Recueil de postures érotiques d’après les gravures à l’eau-forte par cet artiste célèbre avec le texte explicatif des sujets. À la Nouvelle Cythère, [Pierre Didot, Paris, 1798], gr. in-4°, maroquin havane, plats ornés d’encadrements de filets dorés avec volutes d’angle, dos à nerfs orné, chiffre HS couronné en pied, roulette dorée intérieure, tranches dorées (reliure du début du XIXe siècle). 6 000 / 8 000 € Collation : 1 f. de faux-titre, 1 f. de titre, 10 pp. de préface ch. 1 à 10, 1 f. de table et errata (v°), 80 pp. ch. 1 à 80, 20 planches. 20 gravures érotiques hors texte à l’eau-forte et au burin par J.-J. Coiny (1761-1809). Louis Dunand et Philippe Lemarchand ont avancé que ces 20 planches auraient été interprétées d’après une suite qu’ils nomment Les Amours des dieux exécutée au burin par Pieter de Jode l’Ancien (1570-1634) d’après des dessins d’Augustin Carrache (1557-1602), mais trop peu d’indices selon les spécialistes permettent de retenir cette attribution. Il semblerait que Coiny se soit inspiré de gravures italiennes du XVIIe siècle, elles-mêmes étant des copies de gravures du XVIe siècle que l’on trouvait dans la seconde moitié du XVIe siècle associées à l’Arétin. Le texte serait de Simon-Célestin Croze-Magnan (1750-1818) qu’il prolonge de citations « des plus célèbres poètes érotiques » : Virgile, Ovide, Corneille, La Fontaine, Voltaire… Exemplaire relié au chiffre du dandy anglais Henry Seymour (1805-1859). Fils du 3e marquis de Hertford, Henry Seymour fut l’une des figures de dandy les plus en vue et les plus facétieuses du Boulevard parisien. Il introduisit en France les pratiques sportives importées d’Angleterre, telles l’escrime, la boxe, et plus encore, l’équitation. Dans son hôtel particulier, au rez-de-chaussée duquel était logé le célèbre Café de Paris, la fine fleur de l’aristocratie parisienne, sous prétexte de séances de boxe et d’escrime, venait goûter le luxe et le raffinement de leur hôte. Cavalier passionné – son écurie était fameuse – et parieur invétéré, il consacra une partie de sa fortune à la fondation du Jockey Club, haut lieu de l’élégance aristocratique « à l’anglaise », dont il fut le premier président. Il légua l’essentiel de sa fortune à des œuvres de charité et à… ses chevaux ! Alphonse Simier (ca. 1795-1859) fut l’un des relieurs attitrés de Seymour. Il succéda à son père, René Simier, en 1824. Plusieurs planches présentaient des cassures au niveau de la cuvette, elles ont été renforcées, le plus souvent au verso. Coupes frottées. Dimensions : 304 x 234 mm. Provenance : Henry Seymour. Dutel (J.-P.), Bibliographie des ouvrages érotiques, I, A-96 (« Cet ouvrage est parfois considéré comme l’un des plus beaux érotiques du XVIIIe siècle ») ; […], L’Enfer de la Bibliothèque. Éros au secret, BNF, 2007, p. 88 n° 31, pp. 61 à 72 pour les reproductions ; […], Éros invaincu. La bibliothèque G. Nordmann, 6 ; Dunand (L.) – Lemarchand (Ph.), Augustin Carrache. Les amours des dieux, 1990, pp. 1009-1033.

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