★ 1 BAUDELAIRE (Charles) Lettre autographe signée à Maître Ancelle. [Bruxelles], 1er janvier 1866. 1 p. in-8 (21 x 13,5 cm). Précieuse lettre de Baudelaire à son conseiller juridique, maître Ancelle, le jour même de la crise nerveuse qui frappa le poète à Namur, le laissant très diminué. Il évoque, comme souvent dans ses échanges, des problèmes d’argent : « Depuis quelques jours je lutte contre l’envie d’acheter une horloge avec les débris de vos 100 fr. » Il parle également de Julien Lemer, juriste et avoué comme Ancelle, mais devenu critique littéraire et journaliste politique. Narcisse Ancelle, notaire et maire de Neuilly, fut pendant plus de vingt ans le gestionnaire des finances de Baudelaire, désigné par sa mère pour lui servir de tutelle. Cette lettre ne figure pas l’édition de la correspondance de 1906. Bibliographie : Baudelaire, Correspondance, II, Pléiade, p. 561. Légers plis, restes d’attaches en papier. 2 000 - 3 000 € 2 [CHODERLOS de LACLOS (Pierre-Ambroise-François)] Les Liaisons dangereuses, ou Lettres recueillies dans une société, & publiées pour l’instruction de quelques autres. Amsterdam, Paris, Durand neveu, 1782. 4 parties en 2 vol. in-12 (16,9 x 9,5 cm), demi-basane granitée, dos lisses ornés de filets dorés, pièce de titre et tomaison rouges (reliure de l’époque). 246 (sur 248) p., 240 (sur 242) p.– 229 (sur 231) p., 255 (sur 257) p. Édition originale de second tirage (tirage « B »), d’après les indications de Brun qui précise : « elle est très rare. » « Avec ce roman épistolaire “scandaleux”, signé de ses seules initiales, Laclos s’inscrit dans la tradition du XVIIIe siècle où la fiction des lettres et mémoires retrouvés fait florès. Sous le double jeu de Merteuil et de Valmont s’ourdit le piège infernal dans lequel eux-mêmes tomberont. En une construction dramatique inéluctable, la correspondance croisée crée la troublante ambiguïté du roman, apologie du libertinage ou peinture d’un sentimentalisme à la Rousseau. Dès sa publication, en 1782, les Liaisons dangereuses connaissent un succès prodigieux » (Gallica). « L’audace des Liaisons dangereuses ne consiste […] ni dans la débauche facile au langage cru, ni dans la perversité au premier degré ou la jouissance de faire le mal propre à Sade, mais dans l’art de le dire ou plutôt de l’écrire pour un connaisseur admiratif et un peu vexé, placé en position de voyeur comme le lecteur » (Laurent Versini, En français dans le texte). Provenance : Rougeot Moncrif (ex-libris manuscrit), peut-être Claude François Rougeot de Montcrif 1751-1794, écuyer et garde du corps du roi dans la compagnie de Noailles. Bibliographie : Max Brun « Bibliographie des éditions des Liaisons dangereuses portant le millésime 1782 », Le Livre et l’Estampe, 1963, n° 33, p. 10-13). En français dans le texte, n° 174. Les 4 faux-titres manquent. Mouillures claires, quelques rousseurs, coin supérieur des 4 premiers feuillets du 1er volume coupés, de rares déchirures sans manque de texte. Reliures un peu frottées. 800 - 1 000 € 1 2
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