ARISTOPHIL INAUGURALE 20 DECEMBRE 2017

93 «CAHIER ROMORANTIN». MANUSCRIT AUTOGRAPHE d’André BRETON. 5,7,9 mai 1924; 1 page grand in-8. Ecrit recto verso à l’encre noire et au crayon, très nombreuses corrections et ajouts autographes. Ce cahier contient 9 textes, 2 repris dans Poisson soluble sous les numéros 4 et 23 et 6 publiés dans Poisson soluble II sous les numéros 66 à 71. Un texte demeuré inédit. Témoignage du voyage de Breton en Sologne dont les difficultés aboutiront à l’écriture du Manifeste du Surréalisme, probablement entreprise au retour de l’expérience à demi manquée que fut le voyage en Sologne «pour voir», effectué au début de mai avec Louis Aragon, Max Morise et Roger Vitrac. Le but était d’explorer «le fonctionnement du psychisme humain» non plus à travers «l’écriture spontanée, mais par l’errance dans l’espace réel» (Marguerite Bonnet). Au début du mois de mai 1924, Breton quitte la rue Fontaine et prend le train pour Blois «ville tirée au sort sur la carte», accompagné d’Aragon, Morise et Vitrac. Ils décident d’aller au hasard à pied, sans itinéraire établi. Le 5 mai ils sont à Romorantin où Breton achète ce cahier, dans lequel il écrit un premier texte automatique «Le ballon des défaites végétales», daté Romorantin, 5 mai». Le 7 le groupe arrive à Argent sur Sauldre où Morise profane le crucifix de la gare de chemin de fer. Cette ville inspire à Breton 4 textes dont : «La ville d’argent prenait naissance là où finissait le génie». Il passe le 9 mai à Moret sur Loing où Breton a séjourné pendant la guerre. C’est là que Breton écrit 4 textes au crayon, d’une écriture inhabituellement déformée, l’ambiance au sein du groupe se dégradant rapidement, Aragon et Vitrac en viennent aux mains. Le 14 mai, 10 jours après leurs départs, ils rentrent en train à Paris. Breton relate ce voyage dans «Les Entretiens VI» et Aragon y fait allusion dans son texte : «Une Vague de rêves». Ensemble unique de Poisson soluble comportant 7 cahiers autographes d’André Breton. Il provient de la collection de Simone Collinet, née Kahn, première femme d’André Breton. Elle fut la première lectrice et l’encouragea à poursuivre l’écriture de ses sublimes textes d’écriture automatique. littérature

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