ARISTOPHIL INAUGURALE 20 DECEMBRE 2017

70 les collections aristophil 46 PROUST MARCEL (1871-1922) 3 L.A.S., [1906 et 1922], à Paul SOUDAY; 3 et 1 pages in-8 (deuil, pliures), et 4 pages in-8. 3 Signed autograph letters, [1906 et 1922], to Paul SOUDAY; 3 and 1 pages in-8 (folds), and 4 pages in-8. Letters to the famous literary critic Paul Souday (1869-1929), author of one of Proust’s biographies. 6 000 / 8 000 € Lettres au célèbre critique littéraire Paul Souday (1869-1929), auteur d’une biographie de Proust. 45, rue de Courcelles mardi [3 juillet 1906]. «Avant que ma santé fut tout à fait ruinée et quand je sortais encore quelquefois, je me souviens de vous avoir aperçu, chez Weber, avec un des écrivains pour qui j’ai la plus profonde admiration, à qui je dois aussi, depuis longtemps déjà la plus grande reconnaissance: M. Charles MAURRAS. Peut’être puisque vous êtes lié avec lui, savez-vous, ou pourriez vous savoir qui signe Jacques BAINVILLE à la Gazette de France. Il a en effet paru sous cette signature une chronique sur ma traduction que je viens de faire de RUSKIN [...]. Cette chronique est assez peu aimable. Mais cependant le fait même qu’une chronique m’ait été consacrée doit être un effet de l’amabilité de M. Maurras et je voudrais le remercier»…. [La chronique de Jacques Bainville, le 2 juillet 1906, était en partie consacrée à la traduction par Proust de Sésame et les Lys de John RUSKIN.] [Juillet 1906]. «Merci mille fois cher Monsieur de vos aimables renseignements. Et surtout ne prenez pas la peine de me récrire pour Sésame !»… [7 avril 1922], avant la parution de Sodome et Gomorrhe II. «J’ai beaucoup d’excuses à vous faire pour le dîner sans dames de l’autre soir. J’avais compris que vous n’étiez pas libre; et j’ai su le contraire trop tard. Une autre excuse est causée par ceci. Le mauvais hasard a fait jusqu’ici que les rares fois où je pouvais dîner avec vous, vous aviez fait quinze jours avant un article sur moi de sorte que cela avait l’air d’un remerciement bien stupide [...] Quand je vous ai vu avant hier je n’avais pas corrigé une seule épreuve et à vrai dire je ne sais même pas s’il en a été fait du tout, car me sachant hors d’état de me livrer à ce travail, je crois que c’est sur le manuscrit même [qu’on] a établi le bon à tirer. Toujours est-il que là où je mets un an, ils ont mis trois semaines, et sans doute par crainte de tomber au milieu des événements politiques [la conférence de Gênes va commencer le 10 avril], ils m’écrivent que mon livre paraîtra dès la semaine prochaine. De sorte que ce n’est pas seulement les livres (libelli) qui ont sua fata, mais moi “Marcellus eris” (que je n’ai pas été n’ayant pas rompu l’âpre destin) et que d’une façon ou de la contraire mes invitations ont l’air tantôt de remercier mon critique, tantôt de le ménager. Je ne suis pas si homme de lettres que cela quoique très fier de l’être. Et j’aimerais que nos rapports soient [...] des rapports d’homme à homme avec d’aimables dames, sub rosa, et en devisant de Belles Lettres, les soirs où je ne suis pas comme avant-hier demi aphasique»… Correspondance, t. VI (p. 141), et t. XXI (p. 112, texte inexact).

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