ARISTOPHIL INAUGURALE 20 DECEMBRE 2017

64 les collections aristophil +43 FONTANE THEODOR (1819-1898) ÉCRIVAIN ALLEMAND L.A.S., Kissingen 25juin 1891, à un conseiller de commerce («Commerzienrath»); 2 pages in-8; en allemand. Signed autograph letter, Kissingen, 25 June 1891, to a commercial counselor («Commerzienrath»); 2 pages in-8; in German. 400 / 600 € On a dit la veille à Fontane, à la Villa Goebel, que le conseiller venait de partir, alors qu’il venait se renseigner sur son arrivée. Il regrette de l’avoir manqué, et espère, lorsqu’un destin amical les ramènera à Kissingen, qu’ils auront alors plus de chance («wenn uns ein freundliches Schicksal noch einmal in Kissingen zusammenführt, so trifft es sich in diesem Punkte hoffentlich glücklicher»), et pourront être présentés à sa femme… [Fontane et sa femme séjournèrent du 3 au 30 juin 1891 à Bad Kissingen, et se plaignirent de l’ennui de la société locale.] 44 FLAUBERT GUSTAVE (1821-1880) MANUSCRIT autographe, Dictature de Sylla; 6 pages in-fol. (31 x 20 cm), avec quelques ratures et corrections, en feuilles; sous chemise dos maroquin rouge et étui. AUTOGRAPH MANUSCRIPT, Dictature de Sylla, 6 pages in-fol (31 x 20 cm – 12,2 x 7,8 inches), with some erasures and corrections, leaves placed in a red morocco portfolio. Unpublished manuscript on Roman history, used as documentation for Salammbô. 6 000 / 8 000 € Manuscrit inédit sur l’histoire romaine, utilisé pour la documentation de Salammbô. Ce manuscrit, très documenté, est, à travers le destin de SYLLA, un récit de l’histoire romaine de 83 à 79 avant Jésus-Christ. Complet en soi, il provient d’un dossier de 134 pages intitulé «Histoire romaine (Duruy), tome I-II» (vente Franklin-Grout-Flaubert, Antibes 28-30 avril 1931, n° 19). En effet, Flaubert a largement utilisé ici l’ouvrage de Victor DURUY, Histoire des romains et des peuples soumis à leur domination (Hachette, 1843-1844, 2 vol.), particulièrement les chapitres XLVI «La première guerre civile» et XLVII «Dictature de Sylla». D’après l’écriture, on peut dater ces pages vers 1845-1847; on sait qu’en 1846 Flaubert a relu l’Histoire romaine de Michelet. Le manuscrit commence par l’évocation des «guerres civiles» de 83-82. «Quand Sylla fut [sur] les bords de l’Adriatique il envoya une lettre au Sénat où il parlait de sa tête proscrite, de ses biens confisqués, de ses amis assassinés etc. Le Sénat envoya une députation pour l’adoucir. Mais Cinna et Carbon ramassèrent les soldats par toute l’Italie. Lorsque Cinna voulut embarquer pour la Grèce l’armée réunie, il fut égorgé par ses propres soldats. Carbon resté seul consul étendit encore le droit de cité à de 43 nouveaux peuples, et répandit les affranchis dans les trente cinq tribus. […] Sylla passe de la Pouille dans la Calabre, il vainc Norbanus près de Capoue et pendant une trève qu’il avait demandée fait passer à lui toutes les troupes ennemies». En 82, sous le consulat du jeune Marius et de Carbon, «Sylla accourt à Rome mais pas assez à temps pour prévenir les derniers massacres du nombre desquels était celui de Mucius Scaevola. Sylla ne fit que traverser Rome pour aller en Étrurie combattre Carbon»... Etc. «Les Proscriptions. Les premiers coups furent pour la famille de Marius. Un de ses parents Marius Gratidianus qui venait de s’honorer dans sa préture en réprimant la falsification des monnaies fut poursuivi par Catilina qui lui creva les yeux, lui arracha la langue, les oreilles, les mains, lui rompit les bras et les jambes et lui coupa la tête enfin qu’il porta toute sanglante à Sylla [...] La proscription dura pendant six mois [...] Quant au nombre des morts Appien parle de 90 sénateurs, de 15 consulaires et de 2000 chevaliers [...] Les fils et les petits fils des proscrits privés de l’héritage paternel furent déclarés indignes d’occuper jamais une charge publique. [...] Pas un Samnite n’échappa»… Puis Flaubert examine la Législation de Sylla (ensemble de ses lois), de 81 à 79. «Les deux consuls étant morts Sylla fit réunir les comices puis sortit de Rome comme pour leur laisser toute liberté. Alors il écrivit à l’interroi Valerius Flaccus qu’il pensait que la République avait besoin d’un dictateur et il s’offrit comme le plus digne. […] Il fut solennellement proclamé que la volonté de Sylla serait la loi»… Etc. Il passe en revue les différentes lois, avant de terminer sur son abdication en 79, sa retraite dans sa maison de Cumes, sa maladie, sa mort, son cortège funèbre et son enterrement à Rome… Et il conclut : «Sylla homme du passé voulant rétablir une société morte […] se mit lui-même au-dessus des lois […] caractère commun à tous les acteurs de ce même rôle».

RkJQdWJsaXNoZXIy NjUxNw==