ARISTOPHIL INAUGURALE 20 DECEMBRE 2017

30 les collections aristophil Elève du peintre Charles Lhuillier et étudiant aux Beaux-Arts de Paris, Raoul Dufy est très vite repéré par la critique qui, découvrant sa peinture à l’occasion du Salon des indépendants en 1903, voit déjà en lui un «coloriste de tempérament». Ebloui par le tableau de Matisse «Luxe, calme et volupté», il adhère au fauvisme dès les premières ébauches du mouvement. S’inscrivent alors sur ses toiles les caractéristiques de son trait aujourd’hui encore si particulier: couleurs pures et vives esquissent un quotidien de rues et de villages toujours festif et animé. Parti pour le Sud de la France en compagnie de Braque, Dufy découvre les recherches de Cézanne sur le cubisme. Sans abandonner les tons fauves de ses débuts, il perfectionne son trait qui devient peu à peu plus géométrique. À partir de 1910, il réalise les bois gravés des œuvres d’Apollinaire et Verhaere, collabore avec le couturier Paul Poiret, pour qui il imagine de sublimes tissus, et s’essaie à la décoration théâtrale grâce son amitié avec Jean Cocteau. 13 RAOUL DUFY (1877-1953) Paysage à la tonnelle Huile sur panneau 18,5 x 52,5 cm Landscape with Arbor Oil on panel 18,5 x 52.5 cm (7,2 x 20,6 inches) 25 000 / 35 000 € RAOUL DUFY (1877-1953) 45383 provenance : Galerie Louis Carré bibliographie : Maurice Laffaille, Fanny Guillon-Laffaille, Raoul Dufy, catalogue raisonné de l’œuvre peint, Supplément, Éditions Louis Carré et Cie, Paris, 1985, n° 2045, reproduit page 168 En 1926, observant les vacanciers sur la jetée à Trouville, il réalise que la couleur marque plus durablement l’esprit que le contour. Dissociant alors les teintes du trait, il offre à sa palette une véritable autonomie. N’étant plus au service du dessin, la couleur s’impose rapidement comme l’élément déterminant du langage pictural de Dufy et donne à sa peinture une singularité immédiatement reconnaissable. En 1936, le peintre réalise La Fée Electricité, une œuvre monumentale de 624m2 mêlant mythologie et penseurs du siècle, conçue pour le pavillon de l'Électricité de l’Exposition universelle de 1937 et exposée depuis au musée d’art moderne de la ville de Paris. Les aquarelles que nous présentons attestent tant de cette fascination de l’artiste pour la couleur que de sa quête de la simplicité, exprimant cette gaieté sincère qui a valu à Dufy le surnom de «peintre de la joie».

RkJQdWJsaXNoZXIy NjUxNw==