ARISTOPHIL INAUGURALE 20 DECEMBRE 2017

204 les collections aristophil 141 MAUPERTUIS PIERRE-LOUIS MOREAU DE (1698-1759) MATHÉMATICIEN 2 L.S. (la 2e avec 3 lignes autographes), Berlin 1751-1754, au comte de TRESSAN; 1 et 3 pages in-4 (légères rousseurs à la 1ère). 2 signed letters (the second letter with 3 autograph lines), Berlin 1751-1754, addressed to the Count of TRESSAN; 1 and 3 pages in-4 (slight foxing to the first letter). 1 200 / 1 500 € 20 avril 1751. Il le remercie de l’envoi de son discours à l’Académie de Nancy : «Je ne suis plus, et n’ai jamais été juge du stile, mais il me semble que votre Discours est tres bien écrit : seulement trouvé-je comme vous que la litanie de tous les gens que vous y célébrés seroit un peu longue, si ce n’étoit pour vous conformer à la volonté d’un Roi que vous l’aves faite ainsi. Nous recevrons avec bien du plaisir tout ce que vous nous envoyeres, et l’Histoire Naturelle lorsqu’elle est traitée par un homme superieur devient une Science fort importante; malgré ce que j’ai dit dans un ouvrage que j’ai fait imprimer depuis peu sur l’abus qu’en ont fait quelques Auteurs je voudrois pouvoir vous envoyer cet Essay de Cosmologie, mais je ne sais comment. Vous poussés plus loin que moi le ressentiment sur ce que m’a fait M. de Maurepas; il n’a rien fait perdre à l’Academie, et ne m’a rien fait perdre non plus. Je ne vois plus dans un homme malheureux que le merite, et il en a»… Il espère pouvoir entreprendre un voyage en France dans l’année… 7 septembre 1754. Il le remercie de ses lettres, qui l’assurent «que l’homme du monde que j’aime et que je respecte le plus continue toujours de m’aimer, et sont plus agréablement écrittes que celles de Pline». Il a néanmoins été attristé d’apprendre le malheur de Triton : «Est-il possible qu’il se soit oublié au point de vous traiter comme un voleur de nuit ! La réflexion que vous faites est bien juste, tout homme est homme, et même tout chien est chien: outre ce qu’il y a de criminel dans son action, je crains qu’elle ne lui ait fait perdre les bonnes graces du Roy son maitre et des Dames de la Cour; il est de votre magnanimité non seulement de lui accorder mais de lui obtenir son pardon». Quant à FRÉRON, «c’est un homme qui est toujours prêt à avoir les plus grands torts avec tout le monde, et à sacrifier pour vendre ses feuilles jusqu’au privilège de les vendre». M. de SOLIGNAC vient d’être reçu à l’Académie de Berlin : «Dans la lettre que je luy ai écrite pour le lui annoncer, je lui ay dit un mot du Père de Menoux; ce n’est pas au fond que ce que ce bon Père a dit de moi me blesse; car il n’entend pas un mot à la matière dont il a voulu parler, […] mais c’est que le procédé est indigne»… Il a envoyé il y a quelques temps au Roi de Pologne [STANISLAS] «la suitte de nos mémoires. Vous y verrés les ouvrages d’un Roy, […] vous y verrez d’excellentes choses, et vous y en verrez qui ne le sont pas. Dans le volume qui contient l’Histoire de l’établissement et du rétablissement vous trouverez deux éloges que le Roy a daigné faire de ses Académiciens, vous en trouverez 3 de moy, le reste de notre amy FORMEY»... Il est heureux d’apprendre que ses ouvrages se lisent dans une «Cour où il y a tant d’esprit et tant de plaisir que dans la vôtre»… TREMBLEY a fait une découverte qui fera peut-être plus longtemps durer son nom que tous les ouvrages de Réaumur: «cependant c’est un bien petit garçon auprès de luy. La plupart de ces sortes de découvertes échoiront plutot aux petits esprits qu’aux grands. Je passe toute ma vie avec mes poules et suis bien dégouté de tout travail d’esprit. Surtout depuis qu’on veut donner des sens dangereux à ce que jécris, qu’on me devine et qu’on me nomme pour auteur d’ouvrages qui n’avoient point paru sous mon nom»… Il évoque notamment l’interprétation et la critique sévère qu’a faites DIDEROT de son Système de la Nature… 142 PAULMY ANTOINE-RENÉ DE VOYER D’ARGENSON, MARQUIS DE (1722-1787) DIPLOMATE, MINISTRE, LITTÉRATEUR ET BIBLIOPHILE 2 L.A.S., 1 L.A. et 1 L.S., 1777-1778, au comte de TRESSAN; 13 pages et demie in-4. 2 signed autograph letters, 1 autograph letter and 1 signed letter, 1777-1778, addressed to the Count of TRESSAN; 13 pages and a half in-4. 500 / 700 € Paris 4 février 1777, au sujet d’une commanderie vacante par la mort du maréchal de Conflans, d’une séance à l’Académie des Sciences et du mémoire de Tressan sur la goutte, et sur le roman de Cléomadès. À l’Arsenal 28 avril 1778, au sujet des prochains volumes de la Bibliothèque universelle des romans et l’adaptation de Guerin de Montglave et Galien restauré, de la généalogie des douze pairs, les romans de Charlemagne… 1er octobre 1778, félicitant Tressan de son Guerin de Montglave qu’il va donner à l’imprimeur et qui aura du succès : «il y a de tout de l’interet de la gayeté de la morale de la plaisanterie et des evenements merveilleux»; sur d’autres projers de romans de chevalerie… S.d. Mise au point sur ses relations avec Tressan et l’édition de la Bibliothèque des romans, ses interventions limitées sur certains textes («si j’ay adouci ou supprimé des gaytés, cest parce que je les ay crues trop fortes pour etre imprimées»…), et son conflit avec Tressan qui «m’a cru un censeur trop severe, ou un homme de trop mauvais gout» et est allé porter sa «traduction des premiers Amadis» chez le libraire Pissot; il décide de ne plus s’occuper de la Bibliothèque des romans : «je ny fourniray plus ni livres, ni secours, ni extraits»… On joint une L.A.S. du comte de Tressan, Paris 8 juin 1774, au sujet de Paulmy et de l’Arsenal (4 p. in-4). 143 RICCOBONI MARIE-JEANNE (1713-1792) COMÉDIENNE ET ROMANCIÈRE L.A.S., Paris 21 janvier 1782, au comte de TRESSAN; 4 pages in-4. Signed autograph letter, Paris 21 January 1782, addressed to the Count of TRESSAN; 4 pages in-4. 600 / 800 € Rare lettre. Elle fait l’éloge des ouvrages de Tressan : «O que vous obligez les personnes de goût en rassemblant vos charmants extraits ! comme on s’impatientoit à les chercher dans ce fatras de volumes où ils se cachoient. Nous les avons tous relus pendant l’automne, aussi bien qu’Amadis, devenu sous votre plume le roman par exellence»… Etc. Elle évoque pour finir le théâtre de Mme de GENLIS…

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