ARISTOPHIL INAUGURALE 20 DECEMBRE 2017

199 129 CONDORCET JEAN-ANTOINE-NICOLAS CARITAT, MARQUIS DE (1741-1794) MATHÉMATICIEN, PHILOSOPHE ET ÉCONOMISTE; DÉPUTÉ, CONVENTIONNEL (AISNE), IL FUT ARRÊTÉ COMME GIRONDIN ET S’EMPOISONNA. L.A., «Ce Mercredi» [1783], au comte de TRESSAN; 1 page in-4 (taches). Letter relative to the «Éloge de feu M. Bernard de Fontenelle». 800 / 1 000 € Au sujet de l’Éloge de feu M. Bernard de Fontenelle (1783) par Tressan. «J’ai lu avec un grand plaisir, mon cher et illustre confrere, ce que vous avez bien voulu faire en l’honneur de mon grand père FONTENELLE. Je me permettrai que bien peu d’observations. Je ne trouve pas juste ce que vous dites que si M. de Fontenelle n’eut pas été cartesien nous aurions perdu les mondes [Entretiens sur la pluralité des mondes], non plus que ce que vous dites ensuite que les mondes sont en grande partie fondés sur le cartesianisme. M. de Fontenelle eut pu faire les mondes etant neutonien car telles qu’ils sont il n’y a pas plus d’une 20e de pages où il soit question de tourbillons. Je n’aime point la comparaison qui est vers la fin, je ne puis voir Fontenelle come un rocher, ce n’est pas qu’il n’eut une grande constance, et une veritable immobilité, mais il est si ingenieux si doux qu’il y a dans l’idée de ce rocher je ne sais quoi de trop imposant»… On joint une L.A. du comte de Tressan à Condorcet, liste d’ouvrages sur la comparaison de la langue romane et du picard (2 p. in-4, adr.). 130 FAUJAS DE SAINT-FOND BARTHÉLEMY (1741-1819) GÉOLOGUE L.A.S., Montélimar 24 septembre 1775, au comte de TRESSAN; 3 pages in-4 (légèrement salie). Signed autograph letter, Montélimar 24 September 1775, addressed to the Count of TRESSAN; 3 pages in-4 (slightly stained). 500 / 700 € Il a joint à sa dernière lettre, écrite d’Embrun, une épitaphe intéressant l’un des parents du comte de Tressan, Brûlart de Genlis archevêque d’Embrun, «avec le dessin d’un monument aussi simple qu’édifiant que le prélat respectable avait eu le courage de faire bâtir pendant son vivant en face de son palais»; mais il craint que Tressan ne l’ait pas reçue… Il est enfin de retour chez lui [après avoir participé à l’exploration géologique du Dauphiné que dirigea Étienne Guettard], «dans ma jolye maison qui ne me fait pas regretter les déplorables chaumières dont il fallait se contenter parmi les glaces des Alpes; nous avons été bien dédommagés par les moissons abondantes dans presque tous les genres d’histoire naturelle que nous avons fait; il est vrai, ainsi que vous paroissiez le percevoir dans votre lettre que les alternatives promptes du chaud au froid, de la neige à un soleil brûlant, m’ont si fort affecté mes faibles nerfs, qu’il y a un mois que je garde la chambre et que j’ai le splin des Anglais, je suis en un mot un véritable hypocondriaque, à qui rien ne plaît dans le monde, que votre attachement»… On joint une L.A.S. du comte de Tressan à Faujas de Saint-Fond, Franconville 26 juin (3 p. in-4, adr.). 131 HALLER ALBRECHT VON (1708-1777) MÉDECIN, NATURALISTE, BOTANISTE ET ÉCRIVAIN SUISSE L.A.S., Berne 31 janvier 1758, [au comte de TRESSAN]; 4 pages in-4. Signed autograph letter, Bern 31 January 1758, [addressed to the Count of TRESSAN]; 4 pages in-4. 1 500 / 2 000 € Belle lettre sur les Alpes. Sa santé est aussi bonne qu’elle peut l’être, mais sa taille est devenue «extremement grosse» avec sa vie sédentaire : «Je suis bien affligé d’avoir à me detacher de l’idee flatteuse de vous tenir compagnie dans le voyage que vous pensiés faire aux Alpes. Je projettois de vous mener à la source du Rhone ou vous auriés vu la plus belle masse de glace, qu’il soit possible d’imaginer, donner naissance à un fleuve celebre; le chemin en est sans danger, et mene naturellement aux mines de cristal, dont on vient d’ouvrir une depuis quelques mois. Vous auriés jugé par vous-meme de la structure de la terre, nulle part si solide et si majestueuse. C’est un nouveau grief, que j’ai contre la guerre, que de la voir troubler les travaux philosophiques d’un illustre militaire, et de me priver de la seule esperance qui me restoit de l’aprocher de plus près, et de lui donner des marques de mon atachement, et de ma veneration. M. Altman n’a pas bien vu les glacières. Il est vrai qu’il y a une vallée remplie de glace de quelques lieues d’etendue, qui prend depuis le Grindelwald, jusqu’aux mines de cristal. Mais ce n’est pas une mer continue avec le reste des glacières de la Suisse. Des montagnes de rochers les separent. Vous auriés vu par vous meme […] que tout le dos des Alpes, exposé au nord est couvert d’une croute de glace, qui sert de base à la neige et qui est inclinée, comme les rochers, qu’elle couvre. J’ai vu cette structure dans une trentaine de lieues, que j’ai faites le long des Alpes. Vous savés peut etre, qu’une glaciere pensa me recompenser bien mal de la peine que je me suis donné pour la connoître. Elle s’ecroula un jour apres que j’en eu parcouru le bord»… Il va lui envoyer ses mémoires sur la formation du poulet, et sur celle des os et de la respiration: «Ils sortent de presse et je vous demande la permission d’en metre un volume sous votre protection»… 131 sciences humaines

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