ARISTOPHIL INAUGURALE 20 DECEMBRE 2017

196 les collections aristophil 122 BERNOULLI DANIEL (1700-1782) PHYSICIEN SUISSE, FONDATEUR DE L’HYDRODYNAMIQUE ET DE LA THÉORIE CINÉTIQUE DES GAZ L.A.S., Bâle 29 décembre 1750, [au comte de TRESSAN]; 4 pages in-4. Signed autograph letter, Basel, 29 December 1750, [addressed to the Count of TRESSAN]; 4 pages in-4. 1 500 / 2 000 € Il présente ses hommages pour le nouvel an. «L’application que vous me faîtes […] de l’Eadem mutata resurgo de feu mon oncle m’est bien glorieuse; pour moi j’envisagerai sa spirale comme un emblème de votre gloire qui s’étendra continuellement davantage et qui ne sauroit finir»… Il voit «la superiorité de votre genie» dans tous les domaines comme emblématique des qualités de la Cour de France et du règne de Louis XV : «Qui pourroit croire de trouver dans un general d’armées les connoissances d’un médecin, d’un anatomiste, chymiste, botaniste, mechanicien, astronome, philosophe, physicien &c. Vos raisonnemens sur l’electricité en particulier m’ont paru fort ingenieux. Je vous avouerai cependant […] que j’ai encore de la peine à croire, que la force electrique du soleil puisse faire cette force qui retienne les planetes dans leurs orbites; il me semble qu’il faudroit dire de la meme maniere que la lune est retenue dans son orbite par la vertu electrique universelle de la terre; cependant Mr NEWTON a demontré, que ce qui retient la lune dans son orbite est precisement la pesanteur naturelle, et les phenomenes sur la pesanteur sont si differens d’avec ceux qu’on remarque avec l’electricité, qu’à mon sens il n’est pas vraisemblable qu’elles reconnoissent une seule et meme cause»… Il espère être le premier à goûter les fruits de ses recherches sur les sources thermales de Plombières et sur les coquillages fossiles du pays, et il rend compte de ses efforts pour lui procurer des curiosités, pétrifications et productions naturelles de la Suisse, par le biais de M. Bavier; ce connaisseur a déjà reçu «de pareilles commissions et tout nouvellement de Mr le marquis de Paulmy, Ambassadeur aupres du Corps helvetique. Il doit y avoir dans cette collection des pièces assez rares»… 123 BERNOULLI JEAN II (1710-1790) MATHÉMATICIEN SUISSE 4 L.A.S., dont une (incomplète) à la suite d’une L.A.S. de son fils Jean III BERNOULLI (1744-1807), Bâle 1755-1782, [au comte de TRESSAN]; 12 pages in-4. 4 signed autograph letters, of which one is incomplete part of a signed autograph letter by his son Jean III Bernoulli (1744-1807), Basel 1755-1782, [addressed to the Count of TRESSAN]; 12 pages in-4. 1 500 / 2 000 € 23 novembre 1755. «Glorieux» d’être son confrère, il lui sait gré, ainsi que son frère, d’avoir indiqué qu’il était d’usage que de nouveaux élus écrivent au directeur et au secrétaire de la Société royale... Puis il recommande un compatriote à Toul, M. Guernler, dont la sœur, grande amie de sa femme, «paroît avoir encore beaucoup d’amitié pour lui, malgré l’étourderie qu’il a eue de changer de religion, qui, comme on sait, n’est pas ordinairement le moyen de se conserver les bonnes grâces de ses parents, ni même, de s’attirer l’estime des honnêtes gens de la communion qu’on embrasse»… Il ajoute: «Je ne doute pas que Mr le marquis de PAULMY ne soit aussi de votre société […], lui qui est bon catholique»… [Vers 1760 ?]. La lettre est commencée par Jean III, qui remercie Tressan d’avoir permis de lui écrire, lui «qui brille également par ses éminentes vertus et par son rang et sa naissance»… Après un feuillet manquant, Jean II, «point assés au fait de l’anatomie pour raisonner sur la conjecture que vous voudriés hazarder d’une double matrice dans Me Borwslaska», donne quelques faits pittoresques sur les grossesses, fausses couches et enfants nombreux de sa femme… 18 mars 1782. Il fait part de la mort de son frère Daniel, sûr de l’intérêt que Tressan porte à toute sa famille : «je me rappelle les marques les plus affectueuses que vous nous avez données à chaque occasion […] Avec quel empressement vous m’avez sollicité à consentir que mon fils le berlinois, qui, pour ainsi dire, étoit encore enfant, fut aggrégé, malgré sa jeunesse, à l’Académie à laquelle vous faisiez encore l’honneur d’en être le Président», jusqu’à employer l’autorité du protecteur royal, et à faire espérer de recevoir le jeune homme «à la première des académies des sciences !»… [Après le 18 mai 1782]. «Rien n’est plus flatteur pour une âme sensible que la manière dont s’est passée mon élection, mais ce que j’y distingue le plus, c’est le zèle qu’y ont fait paroître Mr d’ALEMBERT, de CONDORCET et l’abbé BOSSUT; les dignités ne sont pas toujours des preuves de mérite, mais les suffrages de tels juges sont irréprochables, et il n’est pas étonnant qu’ils ayent entraîné les autres»… Il est particulièrement flatté du suffrage du comte d’Angiviller, et d’avoir eu comme concurrent M. Priestley; il a écrit à M. de La Rochefoucauld comme président de l’Académie et craint d’avoir commis une méprise…

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