ARISTOPHIL INAUGURALE 20 DECEMBRE 2017

152 les collections aristophil +85 ÉGYPTE, 1633 L.A.S. par le voyageur Jacques ALBERT, au Caire 4 novembre 1633; 3 pages in-fol. (copie ancienne jointe). [EGYPT]. Signed autograph letter by the traveller Jacques ALBERT, Cairo 4 November 1633; 3 pages in-fol. (transcription provided). Firsthand account on seventeenth-century Egypt, Soudan and Abyssinia. 800 / 1 000 € Très rare et intéressant témoignage sur l’Égypte, le Soudan et l’Abyssinie. Le R.P. Théophile et M. Magy ont sans doute exagéré ses mérites, mais il racontera ce qu’une longue pratique de l’Égypte lui a appris. Le pays n’est plus gouverné comme il l’était lors du passage du R.P. Théophile, où l’on pouvait jouir encore d’une certaine liberté; «mais despuis 6 à 7 ans la tirannie de ces passas [pachas] est devenue sy grande qu’ils n’ont point de honte de demander de leur bouche ce qu’ils prétendent soit d’une Nation ou daultre, vandant sy cher les charges de la pollice du pays que par necessitté ceux quy les ressoivent sont forcés de faire des extraordinaires estortions envers le menu peuple tellemant quil est une pittié & les négotians sont tellement foullés par les grans dasses que y sont que avec peine personne y peult vivre sans que les Consulz soit de nostre Nation que celui de Venise ly puissent mettre remede»... Seuls les 19 Sanjachs «tiennent ung peu le frain ausd. Passas»... Albert propose de faire un rapport sur les revenus du Grand Seigneur et sur sa milice, et il donne des renseignements sur la province voisine du Sohaquen [Souakin], ses soldats, ses richesses, etc. : «le revenu de laditte province est d’aller a la picoree ordinairemant contre une nation ditte Fungis gens noirs» qui ont «fort peu ou point de Relligion» et où sont «la plus grand partie que se servent de noirs pour esclaves». Ici se débarquent les marchandises venant du Mocal et des Indes. Puis Albert parle longuement des progrès du christianisme en Abyssinie. L’Empereur (ou Rahis) y «est tellemant zellé a la Relligion Cationique qu’il bat par ordinaire la Campagne avec grandissime nombre de soldats le nombre desquelz jay peine a croire pour estre ung perpettuel ordinaire de cent mille hommes la plus grand partie a cheval bonne partie sur des Ellephans et tous ceux quil treuve qui ne se veullent point Cattolliser on les faict mourir ou arracher leurs langues, si bien a present sen treuve fort peu de la Grasse de Dieu»... Le dit Empereur, autrefois tout nu, s’habille maintenant «a la Royalle», fait construire des palais et des églises... Il aime «grandemant nostre Roy» et désire lui envoyer quelque beau présent, comme «ung couple delephant, ung per de giraffes, & quelques lions et leopars»; on doute cependant que les Ottomans leur laissent le libre passage. Il recommande d’envoyer «touttes sortes d’images en taille dousse tant divines que prophanes de tous les empereurs Romains & principallement du Roy & de la Reine», des livres, etc. Albert fait hommage à son correspondant d’une pierre d’isme portant des lettres chaldéennes, dont il explique longuement les vertus curatives…

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