142 les collections aristophil dont les deux premiers sont perdus : ils devaient raconter la vie d’Alexandre de l’été 336 av. J.-C., lorsqu’il accède au trône de Macédoine, à l’hiver 334. Le présent manuscrit contient la traduction française attribuée à Vasque de Lucène, «translateur» attiré à la cour de Bourgogne par la duchesse Isabelle de Portugal. Il travaille durant plusieurs années à une traduction de Quinte-Curce, qu’il semble avoir achevée peu avant la mort de son destinataire originel, le duc Philippe le Bon (mort en 1467) : la traduction fut finalement dédiée au fils Charles le Téméraire en 1468 [manuscrits du dédicataire Charles le Téméraire : Genève, Bibl. publique et universitaire, fr. 7 (?); Paris, BnF, fr. 22547 (peint par Loyset Liédet et par le Maître Viennois des Heures de Marie de Bourgogne)]. L’une des difficultés rencontrée par le traducteur fut l’état mutilé du texte latin dont il disposait : sur les dix livres que comptait primitivement l’ouvrage, les livres I et II, la fin du livre V et le début du livre VI ainsi que diverses parties du livre X sont perdus. Vasque de Lucène a composé un livre I (remplaçant les livres I et II du texte latin) en utilisant la Vie d’Alexandre de Plutarque dans la traduction latine de Girolamo de Guarino de Vérone, ValèreMaxime, Aulu-Gelle et diverses sources annexes; les autres lacunes ont été comblées à l’aide de Justin et autres sources anciennes. La traduction, assez fidèle, comporte de nombreuses additions et digressions anecdotiques et moralisantes. La base ARLIMA recense 36 manuscrits de la traduction de Vasque de Lucène de l’Histoire d’Alexandre le Grand de Quinte-Curce (la base «Miroir des classiques» de l’Ecole des chartes recense 42 témoins). Ces manuscrits ont été bien étudiés, en particulier par les historiens de l’art du monde bourguignon : un nombre important d’entre eux furent commandités par des membres influents de la cour de Bourgogne et par des princes bourguignons. Le nombre conséquent de manuscrits de la traduction de Vasque de Lucène réalisés pour des notables bourguignons reflète les goûts bien connus du duc de Bourgogne et de sa cour pour l’histoire antique et ses héros. La redécouverte du présent manuscrit – qui n’a pas été étudié et replacé dans le 82 QUINTE-CURCE, FAIZ ET CONQUESTES D’ALEXANDRE [HISTOIRE D’ALEXANDRE LE GRAND] TRADUCTION DE VASQUE DE LUCÈNE En français, manuscrit enluminé sur papier et parchemin 16 grandes miniatures peintes en grisaille et semi-grisaille attribuables au Maître des grisailles fleurdelisées (avec la participation du Maître de la Toison d’or de Vienne et de Copenhague ?) France, sans doute Lille, vers 1470-1480 CURTIUS, FAIZ ET CONQUESTES D’ALEXANDRE [HISTOIRE D’ALEXANDRE LE GRAND] FRENCH TRANSLATION BY VASQUE DE LUCÈNE In French, illuminated manuscript on paper and parchment, 16 large miniatures in grisaille and semi-grisaille attributable to the Master of the grisailles fleurelisées (with the participation of the Master of the Toison d’or of Vienna and Copenhagen). France, likely Lille, circa 1470-1480 300 000 / 500 000 € 262 ff., précédés de 6 et suivis de 8 ff. blancs, manque la fin de la conclusion du traducteur, sur parchemin (fol. 13 seul) et papier (filigrane proche de Briquet no. 1743, Armoiries. Trois fleurs de lis posées 2 et 1 : Paris, vers 1489; Laon, 1481-87; Soissons, 1482-1488; voir aussi Briquet no. 1744 : Paris, 1485; Troyes, 1485-1495; SaintOmer, 1485), écriture en lettres bâtardes à l’encre brune texte sur deux colonnes (justification de chaque colonne 80 x 204 mm), réglure à l’encre violette, rubriques en rouge, signes de paragraphe en rouge ou en bleu avec décor filigrané bleu ou rouge, grandes initiales peintes en rouge ou bleu, avec décor filigrané bleu-vert ou rouge (3 lignes de hauteur), plus grandes initiales «puzzle» en tête de livre (4 lignes de hauteur) peintes en bleu et rouge avec décor filigrané bleu-vert et rouge, grande initiale peinte en bleu sur fonds d’or bruni avec décor de feuillages colorés (4 lignes de hauteur, fol. 13), 16 grandes enluminures peintes en grisaille et semi-grisaille, la première (f. 13) entourée d’une bordure enluminée (feuilles d’acanthe colorées, fruits, fleurs (dont ancolies), feuillages, feuilles de vignes et besants à l’or bruni, le tout sur fonds réservé), armoiries peintes dans la bordure inférieure (f. 13), les miniatures sont inscrites dans des cadres dentelées. Reliure de plein veau marbré fauve, dos à 6 nerfs cloisonné et fleuronné, avec armoiries poussées dans les entre-nerfs, pièces de titre «Quinte Curce de la vie d’Alexandre le Grand» et «M.S. 1447», armoiries poussées au centre des plats, roulette sur les coupes, tranches rouges, contregardes et gardes de papier marbré (Quelques épidermures; restaurations de papier (en particulier fol. 172, avec manque de texte au verso; fol. 262 également restauré); quelques décharges sinon excellent état). Dimensions : 260 x 345 mm. On attribue à Quinte-Curce l’œuvre intitulée Historiarum Alexandri Magni Libri, qu’on traduit généralement par L’Histoire d’Alexandre le Grand, conservé dans quelque 123 manuscrits. Il s’agit d’une biographie d’Alexandre le Grand en latin. L’œuvre, en grande partie puisée dans l’Histoire d’Alexandre de Clitarque, comptait 10 livres,
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