ARISTOPHIL INAUGURALE 20 DECEMBRE 2017

116 les collections aristophil Dessin original à la plume pour le faire-part de naissance représentant Agathe dans son berceau (12,2 x 8 cm), avec le faire-part gravé. Valéry appelle Agathe: « Ma chère fillette», « Mon petit Gathon» ou Gathou, « Mon vieux petit Croûton», « Ma petite Guigui», « Ma chère Crouste», « Ma chère Croûte», « Ma chère petite porte-fesse», « bécasse de la Cacatière», « Ma chère Gathe» ou Gat, « Ma chère petitoune», « Ma petite bécasse», « Ma chère Toutoune», « Ma chère Fondue», « Ma chère cocotte», « Ma petite Cacahouette d’un sou», « Ma petite Pallotina di Polastro», « Ma chère andouille», « Ma petite bouboute bombichon garni maison», « Ma grosse Toutoute», « Mon vieux Coucou-à-la-fille», « Ma grosse Crousticoujoun», « Ma grosse cocotte n° 1», « Mon petit croûton», « Ma chère Croucroute et Cie», « Ma chère Cocotte à la coque», etc. Il signe, outre le traditionnel « Papa» (ou « Pap.»), et « Valéry père» ou PV (ou un paraphe), de nombreux noms de fantaisie: « Ton père De Claques», « Merlin», « Pip», « P.p.», « Le Directeur», « Ambroise», « Toussaint», « Illmo Conte degli Immerdatori di Famiglia», « Emmanuel-Charlot Le Luc des Endives, aspirant grand père», « Le Papegeai des Gambes», etc. Poèmes. Une « Fable. Le Gathon et les cerises», où Valéry s’amuse à mettre en scène ses deux enfants Claude et Agathe: « Maître Cloclo pour le Mesnil partant Avait songe par profondes titises Où bien cacher ses confites cerises Maître Gathon qui n’est jamais content Quelque festin que le destin lui donne, Flaire un régal qui s’abandonne»… Un autre, Guignol, pour une séance de marionnettes, est accompagné d’une épreuve annotée de l’eau-forte conçue par Valéry pour le carton d’invitation: « Invariablement, Guignol ! / C’est Moi / Sur le rebord extraordinaire»… Poème dactylographié pour l’anniversaire d’Agathe (7 mars 1919, 3 quatrains): « Cran, cran, cran, voici bien treize ans / Chère Agathe que vous naquîtes»… A ma fille, sizain: « Vous n’aurez qu’une fois seize ans, / Profitez-en, profitez-en»… Amusant sizain pour ses « filles fifilles» (Agathe et sa fille Martine): « Picotte, Cocotte, Martine, Tartine, / Agathe, Frégate, Toutoune, Croûton !»… On relève, en outre, le brouillon d’un projet de « Lettre à un enfant» ou à « Monsieur Lepapa»: « Vous voulez bien me demander ce qu’il faut faire faire “pour donner à votre enfant le sens et le goût de la poésie”. Rien de plus simple. Ne faites rien. Les enfants ont leur poésie parfaitement – qui est leurs jeux. […] La poésie, qu’est-ce que c’est. C’est la préférence. Préférer c’est créer ce qui vous plaît»… Une lettre à sa femme (« Mon petit nigaud»), séjournant au château du Mesnil (près Gargenville) avec Agathe, en 1909 ou 1910, évoque son travail: « Je travaille assez, mais pour trouver l’impuissance. Certains problèmes sont désespérants pour qui a la manie de la précision et s’est donné pour tâcher de la mettre là où elle ne peut, par définition, s’introduire»… Il parle aussi de GIDE: « Le démon de la littérature l’agite. Il a l’air de s’arracher le cerveau sur mille affaires dont – hélas ! – je ne donnerais pas 2 sous. Il est toujours assiégé par les Allemands qui le lisent, le traduisent, le comprennent – le rendent plus cabotin»… Il envoie à sa Gathon « une poupée du cre d’orge»… Une autre lettre, après une blessure d’Agathe, interdit au petit Claude de toucher à la voiture et à la balançoire; il raconte un dîner chez les Bonniot avec Mme Mallarmé. 43 cartes postales illustrées sont envoyées lors de ses voyages (une au dos de sa silhouette découpée): Gênes, Port-en-Bessin, Florence, Granville, château de l’Isle Manière (près Avranches), château de Pontaubault (Manche), Capbreton, Zurich, Menton, Tolède, Vence, Bénerville, la Graulet (près Bergerac, chez Catherine Pozzi), Londres, Milan, Bruxelles, Libourne, Blois, Rome, Marseille, Nice, Salzburg, Copenhague (carte cosignée par Niels BOHR), etc. [1911]. Il imagine une lettre écrite et signée par le nounours « Henri Badou 1er prix de témoignage» à sa « chère petite maman Agate»: « Ton papa m’apprend à écrire et à compter. 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 0. Des fois, j’ai eu peur, la nuit. Il y a eu des gros ton-

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