ARISTOPHIL INAUGURALE 20 DECEMBRE 2017

113 Lettre inachevée à la « Chère et très noble Paule», non datée mais vraisemblablement de la première moitié de 1900 au temps des fiançailles, se demandant s’il ne doit pas s’excuser « près de vous, – qui demeurez, en somme, – sobre et pensante, – de vous donner, tous les jours, en spectacle, le reste ivre du peuple […] Je vois que vous ne savez plus où mettre vos célèbres regards, sinon sous vos mains; et que parfois vous incommode d’une façon très complexe le mélange ridicule, poignant et tendre qui s’opère autour de vous. Vous êtes comme toutes les personnes sensibles à qui il échoit d’apercevoir et de poursuivre une chose importante et définitive: elles ont bien plus de courage pour concevoir et exécuter, que pour regarder ensuite leur œuvre faite: comme si l’architecte avait peur de la cathédrale au lieu de trembler naguère devant son vide emplacement ! Je sais bien que peut-être maintenant – les autres arrangés – votre propre souci doit vous venir, et que vous ne vous trouvez pas la force, pour vous, que vous avez employée aux bonheurs d’alentour. Ce serait à nous, à présent !.. Mais sans doute, – il y faudrait justement tous vos dons, et puis – vous qui avez confessé Jeannie – et qui m’avez fait confesser, vous ne vous confessez pas. Ce que vous nommiez hier votre “malaise moral”, je crois, peut donner lieu à des suppositions infinies. Je me suis demandé si quelque chose vous avait blessé»… [Paris 11 novembre 1901]. Amusant sonnet calligraphié à l’encre violette d’une élégante écriture contrefaite et signé « R. de M», avec enveloppe calligraphiée à Paule Gobillard à Saint-Georges de Didonne (Charente inférieure), intitulé A la Mer: « Laupe d’un pied débile et trop bizarre, tâte Non sans le souvenir de fabuleux frissons L’élastique Océan tourmenté de poissons Qui flairent le méthyle et la pieuse ouate»… Lundi [1923]. Il se réjouit du succès de l’exposition de Paule: « tu as pas mal vendu. Mes tableaux n’en sont pas encore là, mais enfin cela viendra. […] Je voudrais savoir si Eupalinos paraît dans les librairies. J’ai reçu un exemplaire qui n’est pas mal. Il est vrai que c’est un Lafuma. Je passe mon temps, qui est chargé de nues, rayé de pluie, et tympanisé de tonnerres, à peindre et à tapoter mes divers cahiers»… [Giens 14 mars 1925]. « Quelles marines on ferait avec ces iles et ces voiliers. […] Il y a des criques très singulières, des roches jamais peintes – mais pas pour ton pied !»… [Berlin] 3 novembre [1926]. Sur sa conférence: « Le Tout Berlin était dans les salons d’en haut, et moi dans les affres les plus atroces. J’ai dansé sur la corde roide – et j’espère n’être pas tombé»… On joint 2 L.A.S. de Paule GOBILLARD à Paul Valéry, 2 et 18 janvier [1900]. « La boite de fruits se désemplit. Laërte [le lévrier de Julie Manet, offert par Mallarmé] a choisi une châtaigne qu’il a mangée avec recueillement»… – Réponse à la lettre du 17 janvier, invitant Valéry à venir diner avec « la horde», qui a beaucoup ri du remède. « Le Karako, fier de son drapeau, vous souhaite moins névralgique»… Plus un carton d’invitation aux Tuileries sous Napoléon III pour le conseiller-maître Morisot. littérature

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