ALEXANDRE DUMAS COLLECTION Kahn.

124 Alexandre DUMAS. Olympe de Clèves. Bruxelles, Méline, Cans et Comp., 1852. 5 tomes en 3 volumes in-12, demi-maroquin aubergine à grain long, petits coins, dos à nerfs orné d’un fleuron et de roulettes dorées, pièces de titre et de tomaison en maroquin noir, tranches jaunes (Reliure de l’époque). [2] ff., 246 pp. ; [2] ff., 288 pp. – [2] ff., 254 pp. ; [2] ff., 313 pp. – [2] ff., 284 pp. Le roman de l’amour fou Préfaçon. L’édition originale a paru la même année chez Cadot. Talvart, 116 cite deux autres éditions bruxelloises sous la date 1851-1852, l’une chez Lebègue, l’autre à la Librairie du Panthéon, mais il ne mentionne pas celle-ci. Maquet collabora à ce roman. Novice chez les Jésuites d’Avignon, Bannière s’éprend d’une jeune actrice, Olympe de Clèves, qu’il suit à Lyon puis à Paris. Son amour passionné et absolu le conduira un temps à Charenton. Ce roman qui se déroule au tout début du règne de Louis XV dans une société corrompue, met en scène deux êtres d’une rare intégrité. Dumas y campe une figure de femme, unique dans son œuvre. De toutes ses héroïnes Olympe est sans doute celle qui a le plus d’épaisseur et de force : d’une grande beauté, sensuelle, c’est une femme à la fois libre et honnête. Passionnée par son métier, elle en vit exclusivement sans le secours de largesses masculines. Amoureuse fidèle et déterminée elle n’hésitera pas à tout quitter pour suivre l’homme qu’elle aime. Munro, 241. Dos uniformément passés, petits frottements aux coiffes. Coins écrasés et légèrement frottés. Un des grands romans de Dumas. L’exemplaire de la duchesse de Berry avec l’étiquette de sa bibliothèque au château de Brunsee. 1 000 - 1 200 € ★ 125 Alexandre DUMAS. Louis-Philippe et son règne. [1852]. Manuscrit autographe. In-folio, demi-basane verte, dos lisse, titre doré. 697 ff. Le manuscrit commence à la page 19 mais le texte est bien complet. Le manuscrit autographe du livre publié en 1852 sous le titre le Dernier roi. Manuscrit complet rédigé par Dumas de sa belle écriture. Il présente de petites différences, la plupart stylistiques, avec le livre publié. C’est à sa belle écriture, son seul bien monnayable, que Dumas en 1823 dut d’entrer au service du duc d’Orléans (futur roi Louis-Philippe) en qualité d’expéditionnaire. Il était chargé de recopier élégamment les lettres soumises à la signature de ses supérieurs. Cette écriture exceptionnelle lui valut l’honneur d’être appelé auprès du duc lui-même pour copier un mémoire secret, la réfutation des prétentions de Maria-Stella qui se prétendait la fille légitime de Philippe-Égalité échangée à sa naissance contre un garçon, Louis-Philippe, qui n’était en fait que le fils d’un geôlier. Le jeune Dumas, qui copiait, copiait et encore copiait ne rêvait que gloire théâtrale, et aussitôt son temps de pénitence terminé hantait coulisses et foyers des théâtres, et dérobait de plus en plus à son employeur, des heures de travail pour se livrer à ses compositions personnelles au point que l’état des employés de 1828 porte cette note de la main du duc d’Orléans « supprimer les gratifications de M. Alexandre Dumas qui s’occupe de littérature ». Le duc, bon prince, accepta néanmoins d’assister à la création d’Henri III et sa cour (il revint même pour la deuxième représentation) le 10 février 1829. Les bonnes relations entre les deux hommes se détériorent vite après la proclamation de Louis-Philippe comme roi des Français. Dumas, blessé dans son orgueil et républicain, modéré mais fervent, finira par donner sa démission et ne cessera plus de s’opposer à la monarchie de Juillet, malgré l’amitié qu’il entretient avec le nouveau duc d’Orléans fils aîné du roi et plus tard avec le duc de Montpensier autre fils de Louis-Philippe. Son histoire de Louis-Philippe est donc un violent réquisitoire contre la politique menée par le roi en opposition avec les promesses nées de la révolution de 1830. Le volume s’ouvre sur la naissance de Louis-Philippe, sa généalogie et le mariage de ses parents. Dumas note qu’aucune des formalités que l’on faisait habituellement à la naissance des princes du sang ne fut accomplie pour lui. Il fut simplement ondoyé. « La cérémonie se fit au Palais-Royal par l’aumônier de la maison en présence du curé de la paroisse et de deux valets. Ce fut douze ans plus tard seulement que Louis XVI et Marie-Antoinette tinrent le jeune duc de Chartres sur les fonds de baptême. » Dumas rapporte, sans y croire 124 125

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