140 Alexandre Dumas, collection Kahn RTCURIAL 27 septembre 2023 14h30. Paris 141 Alexandre Dumas, collection Kahn RTCURIAL 27 septembre 2023 14h30. Paris ★ 214 Alexandre DUMAS. Manuscrit autographe signé. Naples, 26 avril 1863. 5 pp. in-4 sur papier bleu. Les fous du docteur Miraglia Deuxième partie d’un texte qui parut en italien dans L’Indipendente des 24-30 avril 1863 puis en français dans la Presse du 6 au 8 juin 1863. Il est dédié au docteur Michel Arthur Castle un phrénologue célèbre à l’époque. Entré en possession de quatre crânes qu’il étudia soigneusement, le docteur Miraglia retrouva dans les archives criminelles les détails d’un procès qui ne « laissaient pas de doute sur l’identité des quatre prévenus avec les quatre justiciés dont M. Miraglia possédait les crânes ». Dumas relate les circonstances d’un crime particulièrement horrible commis sur la personne d’un dénommé Altamura et dont la principale protagoniste était une jeune femme prénommée Judith : Nous avons laissé nos coupables ayant arrêté le crime et ne cherchant plus que les moyens de l’exécuter. […] Judith seule méprisait la faiblesse de ses deux complices […] Judith seule décida qu’on chercherait un sbire et que le sbire trouvé on s’unirait à lui pour exécuter en commun le crime. Le chirurgien se chargea de ce soin. Un sbire n’est pas chose difficile à trouver à Naples. […] Sorbo accepta la proposition comme il eut accepté une partie de plaisirs. Il fut conduit à la maison, accueilli, caressé par Judith et reçu avec une certaine inquiétude par la stupide mais soupçonneuse indifférence du mari […]. Le crime devait être exécuté par Judith, son père et le sbire […]. Pendant la soirée où l’assassinat devait avoir lieu, Judith envoya son mari chercher différentes choses nécessaires au souper, on voulait en son absence prendre les dispositions, nécessaires à la perpétration du meurtre […]. Altamura était jeune. Il était vigoureux. Il comprenait le dessein de ses adversaires. Il aimait la vie, il lutta avec toute l’énergie du désespoir. Mais Judith se cramponna à lui comme une goule, lui appuyant les genoux sur sa poitrine, et fixant au sol ses pieds convulsifs et ses mains crispées. Le père concourut au meurtre en appuyant le pied sur la gorge du patient, qui étranglé du reste par Maître Sorgo, rendit bientôt le dernier soupir. […] De tous Judith était la plus joyeuse et la plus intrépide. Comme elle fut la plus acharnée à l’horrible boucherie qui allait suivre. Le cadavre fut posé dans un pétrin de bois. Le chirurgien prit alors un bistouri, détacha du tronc, les bras, les jambes, et la tête. Il lui ouvrit le ventre en leva les viscères et les mit dans un vase de grès. Judith, repue mais non pas fatiguée de ce spectacle, s’empara de la tête coupée, alluma le feu, mit la tête dans une marmite et la fit bouillir, et cela plutôt par une insatiable luxure de sang que pour la rendre méconnaissable. Il avait été convenu d’avance que les membres découpés seraient dispersés dans la ville […]. J’allais dire Dieu fasse paix à leur âme, mais le Docteur Miraglia m’arrête la main. Il ne croit pas que Judith ait une âme. Superbe manuscrit d’un article qui dut donner des cauchemars aux lecteurs de l’Indipendente ! 600 - 800 € 215 Alexandre Dumas. La Princesse Flora. Paris, Michel Lévy Frères, 1862. In-18, demi-maroquin fauve à grain long, dos à faux-nerfs richement orné, date dorée en pied, couvertures et dos conservés, non rogné (Reliure de Stroobants). [2] ff., 253 pp., [1] f. Première édition in-12. L’édition originale a paru à Bruxelles en 1859 et à Paris la même année à la suite des Mohicans de Paris. C’est l’adaptation d’un roman de Bestoujev-Marrlinsky la Frégate l’Espérance. On est tenté de qualifier ce livre de « roman maritime » tellement le capitaine Pravdine est attaché à sa frégate et tellement Dumas lui consacre de belles pages lorsqu’elle est prise dans une tempête. Mais c’est aussi l’histoire de la passion subite de Pravdine pour une jeune épousée qui entend rester fidèle à son mari mais finira par lui céder tant il se fait insistant et trompeur. Vicaire III, 426 ; Talvart, 192 ; Munro, 317. Menus frottements aux coiffes, mors et coins, très rares rousseurs, tache claire au feuillet de table. Bon exemplaire d’un roman peu connu de Dumas dans sa « veine russe ». 100 - 120 € 216 Alexandre DUMAS. La San Felice. Roman de mœurs. Paris, 18641865. Naumbourg, Chez G. Paetz. 17 tomes en 4 volumes in-32, demi-basane fauve à petits coins, dos à nerfs ornés d’un, fleuron, de grecques, roulettes et filets dorés, pièces de titre et de tomaison en maroquin havane, tranches jaunes (Reliure de l’époque). Volumes 1 à 17 : 160 pages chacun ; volume 17 : 140 pp., [2] catalogue. Un hommage rendu à son père le général Dumas L’édition originale a paru chez Michel Lévy également en 1864-1865. Dumas écrivit à Naples ce monument de près de deux mille pages et s’appuya sur de nombreuses archives qu’il put consulter sur place. Ce roman à la gloire des Français qui y instaurèrent la république, est une façon pour Dumas de rendre un subtil hommage à son père. Celui-ci est absent de l’intrigue mais, en revenant d’Égypte, il avait été fait prisonnier à Tarente, lors de la reprise des hostilités entre la France et le Royaume de Naples. Durement traité il ne fut libéré, très diminué, qu’en 1801. Le roman débute en 1798 à la cour de Ferdinand et Marie-Caroline (sœur de Marie-Antoinette), lui roi fantoche, elle véritable souveraine. Ils en sont chassés à la fin de l’année par les troupes du général Championnet qui institue la République parthénopéenne jusqu’à ce qu’une contre-révolution orchestrée par le cardinal Ruffo remette les Bourbons sur le trône à la fin de l’année 1799 et que ne débute une répression sanglante. Dans cette Naples en proie au bruit et à la fureur, au milieu des complots qui se nouent et se dénouent, la San Felice, jeune épouse d’un vieux bibliothécaire de la Cour, va secourir Salvato Palmieri, un sympathisant de la Révolution française, et en tomber amoureuse. Leur idylle passionnée va se poursuivre à travers les événements qui se succèdent sur cette très courte période. Ce roman choral met en scène de nombreux personnages, dont Lady Hamilton (Emma Lyonna), épouse de l’ambassadeur d’Angleterre, maîtresse de Nelson et de Marie-Caroline. Autre personnage à part entière, le peuple de Naples dont Dumas a su croquer avec tendresse la gaieté, l’humour, la nonchalance, mêlés au sentiment de la précarité de l’existence, un peuple crédule et facile à manipuler. Munro, 341. Dos pâlis, quelques griffures, rousseurs. Le dernier grand roman de Dumas. L’exemplaire de la duchesse de Berry sans l’étiquette ni le numéro d’inventaire de sa bibliothèque au château de Brunsee. 800 - 1 000 € 214 214 215 216 214
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