ALEXANDRE DUMAS COLLECTION Kahn.

132 Alexandre Dumas, collection Kahn RTCURIAL 27 septembre 2023 14h30. Paris 133 Alexandre Dumas, collection Kahn RTCURIAL 27 septembre 2023 14h30. Paris 207 Alexandre DUMAS. Jane. Paris, Michel Lévy Frères, 1862. In-18, demi-maroquin noir, dos à nerfs richement orné, date dorée en pied, non rogné (Reliure de Stroobants). [2] ff., 324 pp., [1] f. Première édition française (l’originale avait paru en 1859 à Bruxelles chez Rozez dans la « collection Hetzel »). Dans le court avant-propos, Dumas dit avoir emprunté la matière de ce court roman dans les souvenirs « d’un homme de beaucoup de talent, Bestuchef-Marlinsky, condamné à mort en 1826, puis envoyé aux mines, par grâce spéciale de l’empereur Nicolas ». Dans son Voyage au Caucase Dumas lui consacre quelques pages. Complètent le volume trois nouvelles : « Un coup de feu », « Le faiseur de cercueils », « Don Bernardo de Zuniga ». Vicaire III, 419 ; Talvart, 168 B. Petit manque à la coiffe supérieure, coiffe inférieure, mors et coins très légèrement frottés, rares rousseurs. Élégante reliure de Stroobants, exemplaire quasi sans rousseurs. 80 - 100 € ★ 208 Alexandre DUMAS. Sept mille fusillés à Naples. S.d. [1860-1861]. Manuscrit autographe signé. 4 pp. in-4 sur papier vergé bleu. Défense de Garibaldi au sujet de la répression des partisans des Bourbons Le 7 septembre 1860, Garibaldi s’empare de Naples. François II se réfugie à Rome et avec la complicité de la curie romaine, tente de susciter la révolte dans ses anciens États. Des milliers de partisans des Bourbons, opposés au nouveau régime, furent fusillés. Une « commission de brigandage » – car on appelait brigands les partisans de l’ancien régime – fut instituée. Dumas dans d’autres articles reviendra sur ce qu’était le brigandage dans l’Italie du Sud. Dumas ne nie pas la réalité des exécutions mais en rend responsable le roi déchu : Le chiffre 7000 est-il officiel. Nous n’en savons rien. Mais nous l’admettons. Eh bien nous répondons à l’aumônier et à l’observateur Romain, on n’en a point fusillé assez puisqu’il en reste encore. Il y a un choix curieux dans tout cela, c’est l’ineptie des journaux cléricaux qui fournissent des arguments contre eux-mêmes. Mais messieurs de la Camarilla pontificale, êtes-vous tellement en arrière de la science que vous ne sachiez pas que la fièvre n’est pas une maladie mais simplement le symptôme d’une maladie […] C’est vous qui êtes la maladie. Le brigandage n’en est que le symptôme. Et la preuve c’est que le brigandage n’existe que lorsqu’existe la réaction. Ce n’est donc ni à Victor Emmanuel ni à l’armée italienne qu’il faut imputer vos 7000 fusillés c’est à François II qui entretient la guerre civile sans avoir le courage d’y prendre part et à Sa Sainteté qui lui donne un asile. Et ce n’est point seulement, entendez-vous bien Souverain Pontife et roi déchu, ce n’est point seulement de ces 7000 fusillés dont vous serez responsables devant Dieu, mais ceux des assassinats, des pillages, des incendies, des mutilations, des tortures commis par ces 7000 fusillés avant qu’ils n’eussent le prix de leurs crimes. Mais ceux qui crieront véritablement vengeance contre vous, ceux que vous ne nommez point parce que vous nous les nommez, ceux que vous ne comptez point parce que le nombre vous effraie, ce sont ces braves soldats de l’armée italienne qui viennent de tous les points de l’Italie sceller l’unité italienne en répandant pour elle leur sang sur cette stérile terre du brigandage, où rien ne pousse que les tombeaux. Intéressant manuscrit d’un article sans doute inédit en français. 500 - 700 € ★ 209 Alexandre DUMAS. Affaire de Brescia. S.d. [mai 1862]. Manuscrit autographe 3 pp. in-4 sur papier bleu. Belle défense de Garibaldi après l’arrestation de Cattabens son aide de camp Un article destiné à L’Indipendente et publié le 20 mai 1862. En mai 1862, alors que Garibaldi se trouve près de la frontière autrichienne, des volontaires tentent d’entrer dans les provinces encore tenues par les Autrichiens et sont arrêtés par l’armée régulière italienne. Sur le moment l’affaire apparaît confuse, mais Dumas apporte un soutien sans faille à Garibaldi. Son passeport ayant été retrouvé dans les mains d’un voleur, Cattabens est arrêté comme son complice. L’arrestation fut faite de nuit et sans grands égards pour lui, et Dumas rappelle la présomption d’innocence : Nous ne demandons pas plus d’égards pour le major Cattabens que pour les autres prévenus – mais qu’on ne l’oublie pas, être prévenu n’est pas être coupable. […] Jusqu’à la prononciation du jugement, nous ne dirons pas « Il est innocent – mais il doit être innocent ». Quant à l’arrestation des volontaires, à notre avis une imprudence a été commise, c’était de les conduire à Brescia, c’est-à-dire à l’une des villes les plus enthousiastes de la haute Italie, la vue des prisonniers dont le seul crime est d’avoir pêché par trop d’ardeur a exaspéré les patriotes brescians. De là le malheur que nous déplorons plus que personne, attendu que plus que personne nous sommes convaincus que ce serait une grande erreur d’espérer quelque chose en ce moment d’un mouvement à main armée contre l’Autriche. Quant à la dépêche insérée dans les journaux du 18 au soir, dépêche dans laquelle Garibaldi récusait toute responsabilité à l’endroit de la tentative sur le Tyrol italien et la rejetterait sur l’ardeur imprudente de quelques jeunes gens, nous avons peine à y croire. Garibaldi avec son caractère généreux est bien plutôt homme à réclamer la responsabilité d’un acte dont il n’aurait pas eu connaissance qu’à dénier la responsabilité d’un acte qu’il aurait non seulement connu, mais dirigé. Le patriotisme de Garibaldi peut s’égarer. Sa loyauté jamais. Bel article qui montre le soutien indéfectible de Dumas envers Garibaldi. 400 - 500 € ★ 210 Alexandre DUMAS. Origines du brigandage. Causes de sa persistance. Moyens de le détruire. [Mai-juin 1862]. 6 manuscrits autographes signés. 4 pp., 4 pp., 4 pp., 3 pp., 4 pp. 5 pp., in-4 sur papier bleu. En 1860, Dumas fait la connaissance de Garibaldi et s’engage à ses côtés en souscrivant pour l’achat de carabines. Il participera à la campagne de Sicile puis à la révolution qui chasse les Bourbons de Naples. Dumas s’installe dans la ville qu’il avait tant aimée vingt-cinq ans plus tôt et y fonde un journal, L’Indipendente, dont le premier numéro paraît le 11 octobre 1860. Il en rédigera presque seul les articles jusqu’à son départ de Naples le 6 mars 1864. Dumas y traitera des sujets les plus variés, politique internationale ou simples faits divers. Il y propose aussi de grandes enquêtes sur la situation politique et sociale de l’ancien royaume des Deux-Siciles. Brigandage, impunité des riches et misère du peuple Une des principales enquêtes menées par Dumas concerne le brigandage qui sévit de manière endémique dans la région. Dumas en analyse les causes, donne des exemples et propose des solutions. Son étude est fouillée, documentée et extrêmement lucide. Les articles, écrits en français par Dumas et ensuite traduits en italien, parurent dans L’Indipendente du 23 mai au 10 juin 1862 sous le titre Dell’origine del brigantaggio, delle cause della sua esistenza, e del modo du distruggerio. Ils furent repris dans le MonteCristo des 7 et 10 octobre 1862. 207 208 209

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