27 64 JEAN DE HAUTEVILLE. Archithrenius summa / diligentia recognitus. [Paris], in aedibus Ascensianis [Josse Bade], août 1517 ; in-8 de [6] ff. le dernier blanc, lxxxix ff., et un f. blanc, reliure de la fin du XVIIIe siècle veau fauve, encadrement de filets dorés sur les plats, dos lisse orné de grecques et de semis géométriques dorés, pièce de titre fauve. 1 000 / 1 500 Édition princeps avec une collation strictement identique à celle de la BnF. Elle a été réalisée par Josse Bade à la demande expresse de Jean de Vepria, bibliothécaire de Clairvaux. Il s’agit de la seule œuvre conservée du poète normand d’expression latine Jean de Hauteville ou d’Hauville ou d’Anneville (vers 1150 – vers 1215), magister à l’Ecole cathédrale de Rouen. Ce poème satirico-didactique de 4361 hexamètres répartis en neuf livres fut très populaire au moyen âge. Il est dédié à Gautier de Coutances, archevêque de Rouen en 1184. Le héros de cette bizarre composition allégorique s’appelle Archithrenius (l’Archipleureur), parce qu’il se lamente constamment sur la folie et les malheurs des hommes. Il parcourt le monde à la recherche de la Nature, s’étant égaré préalablement dans les pays de l’Amour, de la Gula (gloutonnerie), dans les montagnes de l’Ambition, et y ayant croisé moult monstres terrifiant. Ayant enfin trouvé la bonne Nature, celle-ci lui conseille d’épouser la belle et charmante Modération. Belle et célèbre vignette de Josse Bade gravée sur bois (un atelier d’imprimerie), nombreuses lettrines décorées. Brunet I, 386-387. – Renouard, Editions parisiennes, II, 1644 . – Frère, Bibliographe normand, II, 62. Exemplaire de la bibliothèque du Plessis-Villoutreys, avec ex-libris héraldique. Le marquis Ernest de Villoutreys de Brignac (1830-1906) avait fait construire en 1875 une aile à son manoir pour y abriter sa bibliothèque. Olivier, Hermal et Roton, pl. 351. – Bel exemplaire. 65 [JURIEU Pierre – LE VASSOR]. Les Soupirs de la France esclave, qui aspire après la liberté. Amsterdam, 16891690 ; 15 livraisons en un vol. in-4, 228 pp. à numérotation continue, (pp. 49-52 en double), broché sous couverture d’attente de papier marbré. Couvrure très défraîchie, avec absence de papier au dos, qqs cahiers déboîtés ou volants. 1 500 / 2 000 Édition originale de premier tirage, extrêmement rare, L’exemplaire est bien complet des 15 livraisons en pagination suivie, étudiées par Kappler : ce très célèbre pamphlet extrêmement violent, est généralement attribué au pasteur Pierre Jurieu (16371713), mais aussi parfois à Michel Le Vassor. Il forme bien un périodique, dont la publication commença le 1er septembre 1689 pour se terminer le 1er octobre 1690. Le dernier bibliographe de Jurieu, Emile Kappler, ne retient désormais plus cette attribution traditionnelle. Pour Gotthold Riemann, l’attribution à Le Vassor ne faisait plus de doute dès 1938 (Der Verfasser der Soupirs, Berlin, 1938), et cette opinion a prévalu partout ailleurs qu’en France, où l’on continue à reprendre les vieilles notices bibliographiques. Rédigé après la Révocation de l’Edit de Nantes, l’ouvrage enchaîne quinze Mémoires contre «le despotisme de la Cour de France», sous lequel gémiraient tous les ordres du royaume. On y trouve développés tous les thèmes qui ont fait florès au XVIIIe siècle dans l’opposition au pouvoir monarchique, pour le droit des peuples. La police royale reçut l’ordre de traquer et de détruire ce brûlot, réédité en 1788, juste avant la Révolution. Les exemplaires ayant survécu sont difficiles à trouver, surtout complets des 15 pièces. Kappler, Bibliographie de Pierre Jurieu, 2002, pp. 424-430 (I). – Haag VI, 111. 65 64
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