ALDE- LIVRES-15-11-2023

62 97 MEISSONNIER (Juste-Aurèle). Œuvre de Juste Aurèle Meissonnier, peintre, sculpteur, architecte et dessinateur de la Chambre et Cabinet du Roy. Première partie, exécutée sous la conduite de l’auteur. Paris, Huquier, s.d. [1748]. In-folio, maroquin rouge, double encadrement de frises formées par répétition d'un motif doré, fleurons aux angles internes, grand fleuron central, dos orné, tranches dorées, boîte moderne en demi-maroquin rouge (Reliure de l'époque). 20 000 / 30 000 Le plus spectaculaire des livres d’ornementation du xviiie siècle. Cet ouvrage magnifique et d’une grande rareté renferme un titre-frontispice gravé par Aveline, un autoportrait de l’artiste interprété par N.-D. de Beauvais et 118 gravures imprimées sur 72 planches, exécutées par Aveline, Bacquoy, Chedel, Audran, Herisset et Huquier d'après les dessins de Meissonnier et sous sa direction. Parmi elles, 3 sont à double page, 36 à pleine page et les autres présentent plusieurs sujets chacune. Il fut publié en 1734 à l’initiative de Meissonnier par la veuve de François Chéreau sous la forme de quelques cahiers ; la mention « première partie » dans le titre y fait référence. Meissonnier obtint un privilège en 1733 pour lancer la publication et un tirage par la veuve Chéreau est attesté par un recueil unique de 20 planches conservé dans la collection de Waddesdon Manor. Le graveur Gabriel Huquier reprit ce projet à peine ébauché en 1738 et commença la publication de l’œuvre complet qu’il édita sous le titre que l’on connaît. Modifiant le format en un volume in-folio, il commanda à Meissonnier pour la page de titre un dessin, un temps propriété de Jacques Doucet, aujourd’hui conservé à la Fondation Angladon-Dubrujeaud d’Avignon. Il compléta le recueil avec l’autoportrait. Parallèlement à la publication de l’œuvre, Huquier continua à vendre les suites séparément. Les travaux de Peter Fuhring datent maintenant le premier tirage de 1748, bien que l’ensemble des exemplaires soient imprimés sur un papier d’Auvergne portant la date de 1742. Juste-Aurèle Meissonnier (1695-1750), le plus grand artiste rococo. Né à Turin d’une famille d’orfèvres d’origine provençale, il créa des motifs dans tous les registres des arts décoratifs, des boiseries aux chandeliers. Arrivé à Paris dès 1715, il devint en 1725 orfèvre du Roy et travailla à la manufacture des Gobelins. Succédant en 1726 à Jean-Baptiste II Bérain, fils du grand Jean Bérain, en tant que dessinateur de la chambre et cabinet du Roy, il acquit une réputation internationale et travailla pour le comte de Maurepas, M. Brethous, la princesse Sartorinski de Pologne, M. le comte Bielenski, grand maréchal de la couronne de Pologne, le baron et la baronne de Bezenval et le duc de Mortemart. Le nombre de ses réalisations qui lui survécurent étant restreint, son œuvre reste aujourd’hui connue par la gravure. De la bibliothèque Edmond L. Lincoln (2010, n°24), prestigieuse collection de livres d'architecture et d'ornementation, avec ex-libris. Guilmard, 155-158 – Cohen, 696 – Katalog Berlin, n°378 – Nyberg 1969, p. 34 – Millard, I, 119 – Fuhring, ch. I.2, III.3 (cat. des gravures) – Foulc, I, 1914, n° 273.

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