ALDE- LIVRES-15-11-2023

22 23 DU LORENS (Jacques). Les Satyres. Paris, Jacques Villery, 1624. Petit in-8, veau raciné, dentelle dorée, dos lisse orné, roulette sur les coupes, tranches marbrées (Reliure vers 1800). 2 000 / 3 000 Édition originale d'une grande rareté, recueillant onze satires dans le premier livre et quatorze dans le second. Les éditions parisiennes des Satyres de 1633 et de 1646 diffèrent complètement du recueil de 1624, comme l'a écrit Brunet à la suite du marquis de Gaillon : « elles ont été tellement retouchées et remaniées dans la seconde, et ensuite dans la troisième édition, que ce sont, pour ainsi dire, des ouvrages nouveaux. » Précurseur de Boileau, Jacques Du Lorens (1580-1655) fut avocat au Parlement de Paris, puis de Chartres, mais sa verve satirique lui suscita des inimitiés qui le forcèrent à quitter cette ville en 1613 pour Châteauneuf-en-Thymerais, où il occupa la charge de bailli puis de lieutenant-général. Lié à Rotrou, il est l’auteur d’une cinquantaine de satires en vers libres, mais aussi d’œuvres juridiques et d’un Discours à Monseigneur le duc de Nevers sur son joyeux retour d’Italie (1613). On a relié en fin de volume : MALHERBE (François de). Pour le Roy allant chastier la rebellion des Rochelois, & chasser les Anglois, qui en leur faveur estoient descendus en l'Isle de Ré. S.l.n.d. [vers 1628]. Très rare édition de cette ode de Malherbe, suivie d'une longue adresse au roi Louis XIII et de son sonnet Sur la mort du fils de l'autheur. Tchemerzine décrit l'édition lyonnaise de 1628, mais signale deux autres éditions sans lieu ni date : celle-ci en 20 pp. et une autre en 18 pp., toutes deux probablement parisiennes. Précieux exemplaire dans une jolie reliure due à Courtival, comme en atteste une note manuscrite ancienne sur une garde : « Courtival est le relieur estimé de ce livre rare ». Il provient des collections de deux des plus grands bibliophiles du xviiie siècle : Denis Guyon de Sardière (1759, n°620), avec sa signature, et Louis-César de La Baume Le Blanc, duc de La Vallière (1767, I, n°2874), qui avait acquis en bloc la bibliothèque de Guyon de Sardière. Il a ensuite appartenu au célèbre astronome et explorateur Charles-Marie de La Condamine (1701-1774), avec cachet ex-libris (il ne figure pas dans le catalogue de sa bibliothèque, dispersée en mai 1774) ; puis au marquis de Gaillon, auteur d'importantes découvertes bibliographiques sur les satires de Du Lorens, avec ex-libris. Il a ensuite figuré dans un catalogue de la librairie Claudin (1899, n°19853). Exemplaire un peu court de marges, mais sans atteinte au texte ; petites rousseurs éparses ; réparation marginale à un feuillet de la pièce de Malherbe (pp. 13-14) ; menus frottements à la reliure. Du Lorens : Tchemerzine, III, 113 b – Brunet, II, 875 – Isidore de Gaillon, « Les Satires de Du Lorens », Bulletin du bibliophile, 1861, pp. 413-425 – Denis Lopez, « Jacques Du Lorens, satirique français (1580-1655) », Littératures classiques, 1995/24, pp. 99-126 – Malherbe : Tchemerzine, IV, 337 b.

RkJQdWJsaXNoZXIy NjUxNw==