ALDE - Paris - MERCREDI 24 AVRIL. LIVRES SUR LA MONTAGNE

10 3 ORDRE DE MALTE. – Manuscrit intitulé « Preuves de mre Charles-Joseph de Castagnère, baron de Châteauneuf qui furent faites pour sa réception dans l’Ordre de Malte », signé par le notaire royal Jean-François Salomon (Chambéry, 15 février 1732), avec apostille signée du grand prieur d’Auvergne, le bailli Claude-François de Lescheraine (Chambéry, 26 février 1732, avec cachet de cire rouge à ses armes). 50 ff. in-folio mal chiffrés 49, reliés en un volume de parchemin semi-rigide, dos lisse, titre à l’encre sur le premier plat, reliure un peu voilée (reliure de l’époque). 600 / 800 Preuves de noblesse du baron savoyard de Châteauneuf, chevalier de Malte. Le présent manuscrit, établi à la demande de Charles-Joseph de Castagnière, baron de Châteauneuf, est la copie conforme d’une pièce signée par Jean-Baptiste d’Espiney, garde par intérim des archives de l’Ordre au Grand Prieuré d’Auvergne, le 8 janvier 1732 à Lyon, reproduisant elle-même un manuscrit alors conservé dans ces archives : le procès-verbal de la commission d’enquête attestant la noblesse de Charles-Joseph de Castagnière, dicté au notaire Jean Joly de Chambéry, du 23 au 27 septembre 1693, et signé à Lyon le 12 novembre 1693. Cette commission d’enquête de l’Ordre de Malte, envoyée à Chambéry par le Grand Prieur d’Auvergne à la demande du père de Charles-Joseph de Castagnière, Jean-Baptiste de Castagnière (président du Sénat de Savoie), était composée de JeanLéonard de Sainte-Colombe de Poyet, commandeur des Échelles (en Savoie, dans le massif de la Chartreuse), et de Jacques de L’Orme de Pagnac, commandeur de Chambéry. Il comprend notamment le questionnaire d’enquête, en 22 points, concernant la religion du candidat (« catholique, apostolique et romaine »), ses origines (« si luy ny ses parens ne descendent pas de race des juifs, mahomettans ou serrazins »), la pureté de ses mœurs, son honnêteté (« s’il n’a point commis quelque crime »), sa situation financière (s’il est exempt de dettes), sa constitution physique (« s’il est sain, fort, robuste, pour rendre service à notre religion »), sa noblesse, etc. Toute la procédure est transcrite, dont la partie principale est prise par les preuves de filiation et de noblesse, écrites ou testimoniales, ces dernières publiques ou « secrètes » (c’est-à-dire recueillies à l’insu du candidat). Charles-Joseph de Castagnère était, du côté paternel, issu d’une famille de marchands aisés de Turin, les Castagneri (Castagnéry) qui se fixa en Savoie au début du xviie siècle et qui fit véritablement fortune après avoir fait l’acquisition des mines de fer d’Hurtières en Maurienne. Elle connut alors une ascension sociale fulgurante : Jacques-Louis « de Castagnery » fut fait baron de Châteauneuf et entra au Sénat de Savoie à Chambéry. Son petit-fils Jean-Baptiste « de Castagnière » (père du chevalier de Malte) fut président de ce Sénat tandis que ses frères firent carrière en France : Pierre-Antoine de Castagnière, fut ambassadeur (à Constantinople, Lisbonne, La Haye), conseiller d’État, prévôt de marchands de Paris, et fait marquis de Châteauneuf ; François de Castagnière, dit l’abbé de Châteauneuf, fut diplomate et littérateur, parrain de Voltaire et intime de Ninon de Lenclos. Par sa mère, une Bergera, Charles-Joseph de Castagnière descendait des comtes de Cavallerleone, et son grand-père maternel, neveu de l’archevêque de Turin, avait été page de la duchesse de Savoie Christine de France.

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