274 ROMME Gilbert (1750 - 1795) mathématicien, conventionnel (Puy-de-Dôme), créateur du calendrier républicain ; arrêté aux journées de Prairial et condamné à mort, il se suicida. MANUSCRIT autographe, La commune de Riom département de Pui-de-Dome à l’Assemblée Nationale, [1790] ; 2 pages et demie in-4 avec ratures et corrections. Important discours célébrant l’œuvre régénératrice de la Révolution et la Déclaration des Droits de l’Homme. « Messieurs, la commune de Riom qui ne compte son existence politique que depuis qu’elle s’est donnée constitutionnellement une Municipalité patriote, vient vous faire hommage des Prémices de sa Liberté, en adhérant solemnellement à tous vos décrets par ses députés extraordinaires. Elle a tout perdu par les suppressions que votre sagesse a prononcées et que commandoient les malheurs et le salut de la France ; mais cet état de mort ne l’effraye point puisqu’il est une transition inévitable et momentanée d’un régime justement proscrit, à une renaissance que nous recevons tous des Pères de la Patrie, régénérateurs de la Justice et de la liberté. Trop longtems captifs sous l’opinion de quelques personnes, notre raison était obscurcie, nos vœux étouffés, notre patriotisme dissimulé ou égaré, nos espérances et notre confiance trompées ; les bons citoyens gémissoient de ne pouvoir porter jusqu’au Sénat auguste, leurs sentimens particuliers, et de ne pouvoir mêler leur allégresse à celle de toute la France, aussitôt qu’ils l’ont sentie. À ces malheurs immérités la calomnie les preventions et l’intrigue ont ajouté de nouvelles amertumes. Mais votre exemple nous soutient et votre Justice nous console. Vos Décrets ont rétabli le Peuple dans ses droits, il a mis à sa tête des Municipaux citoyens, et tous les liens qui l’attachoient à l’erreur ont été brisés. C’est pour le Peuple et par le Peuple que doit se faire la régénération du corps politique; c’est par lui que la vérité, la justice et la Liberté triomphent ». Puis, après un long passage proclamant l’adhésion de tous les citoyens de Riom aux principes de la Révolution et à la Constitution : « Pour vous, Messieurs, pleins de confiance dans vos travaux, heureux des espérances que vous offrez à la France et fiers des leçons que ses vertueux représentans donnent à l’univers, nous recueillons avec empressement tous vos décrets. Vos Tribunaux et notre corps municipal en ont toujours fidèlement suivi toutes les dispositions; et les loix anciennes ont cédé sans trouble leur empire aux loix nouvelles, qui emanent de votre sagesse. Les bons citoyens se rassemblent pour se pénétrer des lumières qui nous viennent de la capitale, et les répandre autour d’eux. Un établissement patriotique vient de se former et la destination première sera de faciliter l’intelligence de notre nouveau code et d’offrir à tout le monde un cabinet de lecture gratuite et choisie. La déclaration des droits va devenir le premier chapitre du catéchisme politique de la jeunesse. Notre contribution patriotique se monte à plus de 100 000 ll quoique le tableau des citoyens actifs n’aille guère au-delà de 1200 et nous devons dire que la Municipalité de Riom est la première de la province qui ait reçu les déclarations. Les établissemens de charité viennent de recevoir un accroissement considérable, par la générosité d’un vertueux cénobite qui siège parmi vous dont les opinions honnorent la ville de Riom sa patrie et qui prouve par sa conduite, que les vertus du chretien ne diffèrent pas de celles du vrai citoyen. Voila, Messieurs un tableau de nos efforts pour reconquerir notre liberté, et nous rendre dignes de vos regards. » 800 - 1 000 € 275 [ROMME Gilbert (1750 - 1795) mathématicien, conventionnel (Puy-de-Dôme), créateur du calendrier républicain ; arrêté aux journées de Prairial et condamné à mort, il se suicida.]. MANUSCRIT, Jugement contre les Nés Romme, Duquesnoy et autres, Paris 29 prairial III (18 juin 1795) ; cahier de 19 pages in-fol. monté sur onglets, et relié en un vol. in-fol. avec transcription et commentaires dactyl., et documents joints, demi-veau brun à coins. Jugement et condamnation des députés Montagnards, arrêtés après l’insurrection de Prairial. « Extrait des Minutes de la Commission Militaire établie en vertu de la Loy du quatre Prairial de l’an troisième, déposée au Greffe du Tribunal Criminel du Département de la Seine séant au Palais de Justice à Paris », collationné et signé par le greffier Saussay et par Louis Gohier, président du Tribunal ; avec 2 cachets encre du Tribunal criminel du département de Paris. Après l’annonce des noms, qualités et adresses des huit « conjurés » (Romme, Duroy, Goujon, Forestier, Bourbotte, Duquesnoy, Soubrany, et Peyssard), on détaille à chaque accusé les faits qui lui sont reprochés. Attendu que Romme, Duquesnoy, Duroy, Bourbotte, Soubrany et Goujon « se sont montrés les auteurs, fauteurs, et complices désastreux des événements qui ont eu lieu dans la journée du Premier Prairial. Qu’ils ont conspiré contre la République, provoqué à la dissolution de la Convention Nationale, à l’assassinat de ses membres. Entrepris par tous les moyens d’organiser la Révolte et la Guerre Civile, de ressusciter tous les excès, toutes les horreurs de la tyrannie qui ont précédé le neuf Thermidor »…, la Commission militaire les condamne « à la peine de mort ». On joint : – une P.A.S. par Marie-Joseph CAPITAIN, président de la Commission, 26 prairial III (1 page in-12) : « Le citoyen Romme peut adresser à La Commission toutes les pièces qu’il croira nécessaires de lui adresser pour sa défense » ; – une P.S. par DUQUESNOY et PEYSSARD, Arras 27 septembre 1793 (1 p. in-fol. à en-tête des Représentans du Peuple envoyés près l’Armée du Nord, cachet cire rouge), conférant le titre d’adjudant au citoyen Du Cheiron ; – une LA.S. de Pierre-François TISSOT, beau-frère de Goujon, qui tenta de sauver son beau-frère et rendra compte de ces événements dans ses Souvenirs de la journée du 1er Prairial an III. 1 000 - 1 200 € 276 RUSSIE. TATIANA NIKOLAIEVNA (1897 - 1918) grande-duchesse de Russie, fille de Nicolas II. L.A.S. « Tatiana », Tobolsk 1er mars 1918, à Zénaïde Sergïévna TOLSTOI, née Bekhteeff (1880-1961) ; 3 pages et demie in-8 ; en russe. Rare lettre pendant la captivité de la famille impériale à Tobolsk, avant son transfert à Ekaterinbourg, et son assassinat le 17 juillet. Traduction : « Ma chère Zinotchka, je vous remercie beaucoup de votre lettre pour nous deux, du début de janvier. Je ne sais pas pourquoi cela a duré si longtemps. Soyez si bonne et demandez à R. qu’elle envoie cette lettre à Katia Kulneva et cette carte postale, voulez-vous bien la poster. Je pense que de cette façon elle parviendra plus sûrement. Il s’agit d’un cadet qui a envoyé à Papa une carte postale. Nous ne le connaissons pas, mais il a dit que Papa lui a parlé durant une parade militaire. C’est touchant. Lili [Lili Dehn, amie de la tsarine] nous a enfin écrit de la campagne. Elle dit avoir reçu nos lettres envoyées par vous et demande de lui écrire par votre intermédiaire. […] J’espère que tout est redevenu paisible dans votre ville. […] Demandez à R. si elle sait quelque chose de mon Oulianov et de sa famille. Je ne suis au courant de rien. Sont-ils en vie ? Leur propriété doit être occupée par les Roumains, car elle se trouve en Bessarabie, non loin de Kichinev ? Rita vous expliquera ce mot correct mais bizarre pour les noninitiés. Écrivez moi encore. J’aime beaucoup recevoir vos lettres. Savez-vous où se trouve pour le moment N.N.? Je sais que son ami a été tué à Simferopol et qu’il y était aussi »… 1 000 - 1 500 € 277 VINCENT DE PAUL Saint (1581 - 1660). L.A.S. « Vincent De Paul », « ce Mardy à dix heures » [1639], à Louise de MARILLAC ; 1 page petit in-4, adresse au dos « A Madamoiselle Madelle le Gras aupres de nostre dame ». Rare lettre à la fondatrice des Filles de la Charité, et future sainte. « Madamoiselle La grace de nre Seigneur soict avecq vous pour jamais. Voicy trois pauvres Lorraines qui arriverent hier au soir, l’une a un enfant, il faudra tacher de la fere mettre au refuge, et peut estre lantiene aussi. Je vous prie de les envoier à Madame de Herse apres que vous les aurez veües, sy elle trouve bon quelles soient aux enfans du fauxbourg St Victor. En attendant, je suis un peu pressé, et ne luy en puis escrire »… 3 000 - 4 000 € 63 62 Lettres & Manuscrits autographes • 15 mai 2024 274 275 276 277
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