258 CHRISTINE DE SUÈDE (1626 - 1689) Reine de Suède. L.A. (minute), [Rome 1688], à Sébastien (ou Gabriel) de BREMOND ; 2 pages et quart in-4 ; en français. À Brémond que la Reine Christine voulait choisir comme son résident aux Pays-Bas ; mais les États Généraux refusèrent ; de plus Christine était ennuyée de la liaison maritale de Bremond avec une religieuse. Elle a inscrit en tête de son brouillon cette note pour son secrétaire : « recopiez cette lettre a colonnes ». « Tout ce que vous dittes sur le sujet de ma reunion avec la France est digne du zele que vous avez pour mon servisse aussi bien que dun bon francois qui ayme son pays et son roy, Pour moi je vous en say autan de gré que vous le meritez, et ne vous seres pas ingratte, Je suis faché que vostre affaire moblige de retarder ma declaration en vostre faveur et que cepandent vous vous estes engagé en de depanses plus grandes, mais ne vous en alarmez pas se sera a moy den payer les frais, et je vous verserai toujour a couvert de toutte les depanses que aurez fait un peu trop tost, Cepandant croyez quil faut que vostre affaire soit bien impossible si je ne vous ladjouste, mais en cas dimpossibilité il faut vous resoudre de quitter votre religieuse si vous voulez jouir du caractere de mon ministre car comme je vous lay fait écrire par lordinaire passé je ne puis me resoudre a le donner aux mari dune religieuse le caractere de mon ministre. Cela ne seroit pas honeste et je ne puis my resoudre et vous me blameriez vous mesme avec rayson si jen usay austrement. Cet pour que resolve vous a boir ce calix, qui vous sera san doute amer, si quatorse annes de jouissance ne tempere cette amertume, des le moment que vostre affaire se adjouste ou dune maniere ou dune austre je vous envoyeray tout ce qui vous faut pour vous faire porter dignement le caractere de mon resident, et repose vous en sur ma parole pour laffaire de Mr de Gan je men vais y travallier comme il faut bien tost je vous en diray ce quon en pourra esperer et repondre sur le premier à Mr le prince et à Mr les estats. Cepandant je vous diray que si la premiere audience de l’Ambassadeur de France a eu de moy a fait du bruit la seconde en fait bien plus car on le flattoit par des ridicules esperences de pouvoir troubler cette belle reunion par des caballes mais apresent ceux qui on si mal reussi leur cas son enragés et desesperés de se voir avec un pié de nez, le temps fera voir combien cette reconciliation sera utile a la religion catolique et a toutte la Xrestiente »… 1 500 - 2 000 € 259 DESMOULINS Camille (1760 - 1794). L.A. (minute) et MANUSCRIT autographe ; 2 et 1 pages in-4. Sur sa vocation littéraire, et brouillon d’une adresse. Paris 4 Juin 1789, à son père. Il relate sa démarche chez un procureur au sujet d’un procès : « comme Mr Titon est encore votre juge quoique Mr Cadet augure bien à son ordinaire, je tiens ce procès perdu ; car, comme Mr Titon ne vous connoit pas, et qu’il est fort indifferent à Mr Titon que ce soit un nommé Desmoulins ou un nommé Godart qui gagne, votre procureur adverse etant aussi le procureur de votre juge, par cette raison seule il faut bien que vous perdiez »… Il pense que ce juge est « un fripon et un scelerat », et il engage fortement son père à venir lui-même à Paris pour tenter de gagner son procès… Puis il en vient à sa vocation littéraire : « Vous me reprochez de faire des vers, […] mes vers au moins seront imprimés, mes vers m’ont fait une réputation, c’est à mes vers que je dois mes américains, que je dois en ce moment tout ce qui me rend la vie chère. Suard et bien d’autres m’ont dit qu’ils me jugeoient un talent décidé, on me parle que la pièce dont je m’occupe en ce moment me vaudra 1200 ll, et si j’avois eu de mes parens seulement un revenu modique suffisant pour vivre, j’ose croire que me livrant entièrement aux lettres, j’y aurois acquis de la gloire et de la fortune, et que sans aspirer aux places superbes des Racines, des Boileau, et de nos grands maîtres j’aurois pu m’asseoir peut etre au second rang, parmi les Malherbe, les Chaulieu, les Quinault, les La Harpe etc. »…. [1789 ?]. Brouillon autographe d’une Adresse de Camille Desmoulins Electeur de la section du theatre françois au Corps Electoral (1ère page seule, avec ratures et corrections, tache et cachet de collection). Violente réponse à BARNAVE : « A la vérité je suis journaliste et je n’ignore pas qu’à la séance du 11 de ce mois M. Barnave a cité comme l’abomination de la désolation qu’on eut nommé Electeurs des journalistes ; mais il est évident que M. Barnave n’a pu dans cette prescription avoir en vue mon journal, auquel lui et ses amis ne dedaignoient pas de mettre la main et dont ils étoient le principal bailleur de notes. […] Une section a 26 représentans, lui en oter un seul, cest attenter à la souveraineté du peuple »… On joint : – une L.A.S. de son père Jean-Benoît DESMOULINS au citoyen Camille Desmoulins, député à la Convention, Guise 23 novembre 1792 (1 p. in-4, adresse), le priant d’intervenir pour son remplacement dans les fonctions de commissaire national près du tribunal, transféré de Guise à Vervins ; – une L.A. de Lucile DESMOULINS à sa mère Mme Duplessis, [Essonne] Jeudi 20 [février 1793] (1 p. in-8), elle s’inquiète de la venue de sa sœur Adèle, qu’elle ne pourra que très mal loger, alors que Didot fils vient d’arriver chez eux ; elle demande des bottes et des chaussons pour C. [Camille]… 1 500 - 2 000 € 260 EISENHOWER Dwight D. (1890 - 1969). L.S. « Ike E », Washington 31 octobre 1947, à Earl M. PRICE, à Bakersfield (California) ; 2 pages et demie in-4 dactyl. à entête War Department The Chief of Staff. Longue lettre, trois mois seulement avant sa démission de l’armée, où Eisenhower affirme ne pas vouloir accepter de fonction politique. Il rappelle qu’il s’est battu, depuis les campagnes d’Afrique de 1943, la formation militaire universelle (UMT). De nombreux amis et connaissances à travers le pays ont évoqué la possibilité qu’il se présente à des fonctions politiques ; mais cela ne l’intéresse pas, sauf pour dire encore ce qu’il a déjà dit. Il ne veut participer à aucune fonction politique. Étant donné qu’aucun homme – du moins depuis l’époque de Washington – n’a jamais accédé à de hautes fonctions politiques sans son propre consentement, voire avec sa propre connivence, Il se sent donc tout à fait tranquille, et on ne peut trouver aucune déclaration de lui pour souhaiter un poste politique, maintenant ou dans le futur. Et il rappelle les refus de Sherman de se mêler de politique… Quant à lui, il n’a jamais pratiqué le double langage, ni menti consciemment à la presse ou au public... Etc. [Eisenhower a continué à résister aux pressions pour se présenter à la présidence en 1948. Revenu de la guerre en 1945, il a démissionné de l’armée en février 1948 pour devenir président de l’Université de Columbia jusqu’en 1950. Devenu alors commandant en chef de l’OTAN, il finira par accepter de se présenter à la présidence, où il sera élu en novembre 1952. … « First of all, you seem to think that I have been rather a shrinking violet in supporting Universal Military Training. I could send you a whole list of Congressional hearings, public speeches and records of press conferences in which I have battled for UMT ever since our 1943 campaigns in Africa. […] You devoted a considerable portion of your letter to discussing political affairs, more particularly as they might affect me personally. It is true that numbers of friends, acquaintances, or old associates around the country have done some talking about the possibility of my standing for political office. […] I see no reason for my getting particularly excited about it except to say what I have already said, and mean, that I want no part of any political job. Since no man – at least since Washington’s day – has ever gone to high political office except with his own consent, indeed with his own connivance, I feel perfectly secure in my position and I do not consider it either approproate or in good taste that I say another word about it. If you ever find any statement anywhere that purports to quote me as saying that I want a political office, and I mean now or in the future, then you send it on to me and remind me of this statement. You seem to be impressed greatly with what Sherman said as applicable to any citizen whose name might be casually mentioned (at any time) for political office […] Frankly, the reason I am trying to point out these things in some detail is because you state that I have been guilty of double-talk. […] I have never evaded a legitimate question or consciously lied to the press or the public »... 1 000 - 1 200 € 57 56 Lettres & Manuscrits autographes • 15 mai 2024 258 258 259 260
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