AGUTTES NEUILLY. LETTRES & MANUSCRITS AUTOGRAPHES – LIVRES ANCIENS et MODERNES

43 42 Lettres & Manuscrits autographes • 15 mai 2024 223 LAMENNAIS Félicité de (1782 - 1854). 7 L.A.S., 1827-1841, au marquis ou au comte de CORIOLIS D’ESPINOUSSE (5), et au baron de VITROLLES (2) ; 13 pages in-8 ou in-12, adresses et une enveloppe. 25 septembre [1827], après une grave maladie : « Ma tête est encore très peu capable d’application, mais je n’ai besoin que de suivre le mouvement naturel de mon cœur pour vous parler de la tendre et respectueuse affection que je conserverai pour vous jusqu’à la fin d’une vie dont j’ai vu le terme de bien près »… 25 novembre [1840 ?], apprenant la maladie du marquis : « Dès que les soins de mon procès me laisseront deux heures dont je puisse disposer, j’irai m’informer de vos nouvelles, si toutefois je ne suis pas en prison. On a si grande envie de m’y mettre, et tant de moyens pour se passer cette envie, qu’il me paraît assez difficile qu’on n’y réussisse pas »… Deux lettres sont écrites de la prison de Sainte-Pélagie au comte de Coriolis, fils du marquis. 19 janvier, après la mort du marquis : « Si j’avais pu concevoir une crainte de ce genre, j’aurais certainement essayé, malgré les embarras de mon procès, de revoir encore une fois l’ami si constant et si bon que je ne cesserai jamais de regretter »… 8 avril, au sujet de la visite que le comte veut lui rendre dans sa prison. Au baron de VITROLLES. 10 septembre 1836 : de retour d’un petit voyage à Fontainebleau, il a trouvé son neveu et sa sœur, qu’il ne peut quitter jusqu’à leur départ. Dimanche 12 avril [1835 ?], au sujet d’un achat de bon vin, et d’un billet de George Sand. 150 - 200 € 224 LARGUIER Léo (1878 - 1950). MANUSCRIT autographe sur Victor HUGO ; 11 pages in-4. Article brodant sur un poème des Feuilles d’automne qui raconte Napoléon passant devant le jeune Victor, ébloui… Le poète célèbre ailleurs sa mère, royaliste, et son père, général d’Empire, dont le nom ne fut pas inscrit sur l’Arc de Triomphe de l’Étoile, sous lequel lui-même devait reposer lors des funérailles nationales de 1885… 200 - 300 € PROVENANCE Succession Léo Larguier (4 octobre 2006), n° 6. 225 LARGUIER Léo (1878 - 1950). MANUSCRIT autographe signé, Le Citoyen Jaurès, [1932] ; 226 pages in-4. Vie de Jean Jaurès, dédiée à son ami et compatriote, l’écrivain Robert Burnand, et parue en 1932 aux Éditions des Portiques. La biographie s’ouvre en 1886, époque du premier mandat du député, et se termine au lendemain de son assassinat, par l’ordre de mobilisation générale d’août 1914. 400 - 500 € PROVENANCE Succession Léo Larguier (4 octobre 2006), n° 7. 226 LOUŸS Pierre (1870 - 1925). L.A.S. « P. », Dimanche soir [1er juin 1913], à son frère Georges Louis ; 1 page in-12 à l’encre violette, enveloppe. Lettre à propos de ses comptes, se référant à ce qu’ont reçu les trois sœurs Heredia, alors que vient d’être lancée la procédure de son divorce. « Je viens de faire mes comptes. Reçu de ce côté, en 14 ans : 23.150 soit en moyenne 1653 f par an, au lieu de 3000 (M) et de 5 ou 6000 (H). […] C’est encore moins que je ne pensais ou du moins la disproportion entre les parts de H. M. et L. [Hélène, Marie et Louise] est encore plus forte que je ne te l’avais dit. Et voici les trois dernières années : 1910 –– 1000 1911 –– 0 1912 –– 3750 [...] La moyenne des trois dernières années est de 1583 f. Elle a donc baissé légèrement ». 100 - 120 € 227 MALLARMÉ Stéphane (1842 - 1898). L.A.S. « Stéphane Mallarmé », Valvins 20 août 1887, à Camille de SAINTE-CROIX ; 4 pages in-8 avec vignette à la dernière page (papier bruni, quelques fentes et marques de plis). Beau commentaire de Contempler (Albert Savine, 1887). « C’est, comme l’autre, un livre particulièrement griffé ! Le genre présomptueux qui a voulu remplacer le poëme et tout, sans les raccourcis de pensée prodigieux et le vers, ou le Roman, se dégonfle et les écrivains clairvoyants ramènent aux Mémoires, qui seuls lui conservent sa grâce et sa force primesautières, leur prose. Vous me paraissez de l’heure même en cela, avec des sons anciens et de terroir littéraire possédés presque par vous seul ! Notamment que de quelque vie vous animiez vos si intéressantes figures, on les sent, les pages finies, dépendre d’un livre, tout en étant jusqu’au miracle ! cela à la plus grande gloire de l’écrit, qu’elles n’ont point l’impudence de nier pour se vautrer à même nous. Voici qui est subtil ! je veux dire qu’on jouit à la fois et selon un dosage excellent, de vos hautes puissances de recréation et de vos qualités rares de style si dans le génie même de la langue et magistralement rythmé, tout cela ne faisant qu’un : cet acte d’écrire, dont vous parlez dans votre préface et qui est l’autre acte humain qu’aimer ! »… Correspondance (éd. B Marchal), n° 834, p. 651. 800 - 1 000 € 228 MORAND Paul (1888 - 1976). 19 L.A.S., 1952-1962, à André PARINAUD, et 2 TAPUSCRITS corrigés et signés ; 19 pages formats divers, quelques enveloppes, et 5 pages in-4. Correspondance amicale et littéraire, concernant principalement sa collaboration à la revue La Parisienne, et à l’hebdomadaire Arts, dont Parinaud est le rédacteur en chef. Il lui apportera un texte : « De l’influence des prostituées françaises sur la civilisation et sa diffusion. C’est l’idée, sinon le titre » (XI.1952). Il demande à corriger les épreuves de ses textes, prépare une note sur Stendhal. Il suggère d’envoyer des numéros de la Parisienne à Armand Godoy qui a « des merveilles bibliophiliques dont je voudrais faire profiter la Parisienne » (juin 1953). 1954. Il remercie d’un article sur Hécate, « plein de justesse et de goût ». Beau texte sur La Toilette de la mariée de Courbet, exposée à Londres : « Sur toutes ces pages vierges, la mariée n’a pas encore écrit son destin »… Souvenirs de ses débuts scandaleux à la N.R.F. : « en 1922, avec mes premiers livres, scandale d’autant plus pittoresque que j’y étais le premier pauvre riche de droits d’auteur, au milieu de millionnaires pauvres (Gide, Schlumberger etc.) qui ne me l’ont pas plus pardonné que le reste de la rive gauche (ô oui, gauche) ». 1955. Sur l’Académie française : « J’aurais aimé être de l’Académie à 45 ans quand j’étais vieux. Après un quart de siècle, je suis jeune, débarrassé de toute contrainte, ayant échappé aux honneurs que j’ai toujours détesté, trop libre pour remettre sur ma tête un bicorne à cocarne coiffé pendant 32 ans. […] Je ne réside plus en France depuis 1943. […] Le statut d’étranger est vraiment le seul qui désormais, permette de vivre, et je ne suis pas près d’y renoncer »... 1956. sur la mort de Walter de la Mare : « C’est bcp plus important que T.S. Eliot. Claudel le tenait, non seulement pour un gd poète, mais pour le génie de l’uncanny (mystérieux sinistre) » ; annonce du livre de Ginette Guitard-Auviste sur lui. 1957. Témoignage sur Paris-Presse, seul journal à réunir « une pareille équipe de chroniqueurs, d’écrivains, aussi vivnats, aussi doués, aussi ennemis du confort intellectuel et aussi heureusement imprudents »… Etc. Les deux tapuscrits, corrigés, sont : Retour à Marco Polo, sur les voyageurs, et Le travail, voilà l’ennemi ?. On joint une lettre expédie par ballon monté, Paris 27 décembre 1870, vers Cahors. 800 - 1 000 € 223 224 225 227 228 226

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