AGUTTES NEUILLY. LETTRES & MANUSCRITS AUTOGRAPHES – LIVRES ANCIENS et MODERNES

41 40 Lettres & Manuscrits autographes • 15 mai 2024 217 HUGO Victor (1802 - 1885). L.A.S. « Vor Hugo », 11 janvier [1832], à Alphonse ESQUIROS ; 1 page in-12, adresse (légère fente). « Il faut, quoique à demi aveugle, Monsieur, que je vous écrive et que je vous remercie. Car vos vers sont encore plus beaux que mes yeux ne sont malades. Courage, travaillez ! »… 200 - 300 € 218 HUGO Victor (1802 - 1885). L.A.S. « Victor Hugo », 14 mai, à Frédérick LEMAITRE ; 1 page in-8 (papier jauni, encre pâlie). Hugo présente le jeune Auguste VACQUERIE (1819-1895) au grand acteur. « Voici M. Vacquerie, mon cher Monsieur Frédérik. C’est un jeune et grand talent. Je suis sûr que vous me remercierez un jour tous les deux de vous avoir mis en relation l’un avec l’autre ». 200 - 300 € 219 HUGO Victor (1802 - 1885). L.A.S. « V.H. », Bruxelles 8 août [1867], à Théodore de BANVILLE ; 2 pages in-8, adresse. Très belle lettre au poète qui venait de publier Les Exilés (Lemerre, 1867). « O mon cher poëte, que de choses belles, et que de choses charmantes ! Pas une page qui n’étincelle, pas un mot qui ne chante et qui ne pense. Car chanter, c’est penser. L’Hymne, c’est le Verbe. Je l’ai votre livre, cette eau vive, si douce au cœur des misérables, j’y bois, car j’ai souffert, et je suis altéré. J’ai soif. Gloire à vous, Poëtes, irrigui fontes ! Vous êtes, vous, une des plus pures et des plus exquises sources, et vos gouttes d’eau sont des perles, et vos perles sont des larmes, et vos larmes sont ma joie. Tel est le poëte. C’est avec sa douleur qu’il console. On touche sa plaie et l’on est guéri. La magnifique poésie du dix-neuvième siècle, fille des révolutions et de la liberté éternelle, met sur votre tête nue une de ses plus belles couronnes. Je vous remercie et je vous embrasse o doux poëte des poëtes, o exilé idéal ami des Dantes et des Homères. Vous avez tous les torts du cygne, vous chantez comme lui, mais vous ne mourrez pas »… 500 - 700 € 220 HUGO Victor (1802 - 1885). ÉPREUVE corrigée avec envoi autographe signé « Victor Hugo », La Voix de Guernesey, novembre 1867 ; 49 x 15,5 cm. Précieux placard d’épreuve du poème La Voix de Guernesey, daté « Hauteville House, novembre 1867 », avec quatre corrections autographes (portant sur la ponctuation) et un envoi autographe signé au dos : « A M. Jules Lermina, ex imo corde Victor Hugo ». Le poème est inspiré par la défaite de Garibaldi à Mentana, dont Hugo fait porter la responsabilité sur Napoléon III ; il s’achève sur un appel à l’éveil du peuple : « O peuple, noir dormeur, quand t’éveilleras-tu ? »... Ce poème fut imprimé sous la forme d’une plaquette tirée à 500 exemplaires à Guernesey ; seuls cent exemplaires en placard comme celui-ci (appelés « épreuves » par Hugo) furent tirés pour servir de modèles aux journaux bruxellois qui souhaitaient publier ce grand texte engagé. Cet exemplaire est enrichi d’un bel envoi autographe à Jules LERMINA (1839-1915), qui avait débuté sa carrière de journaliste aux côtés des socialistes en 1859. Ainsi, c’est en tant qu’opposant à Napoléon III que Victor Hugo le soutint face au régime en place, qui le condamna plusieurs fois à la prison : rédacteur en chef du Corsaire, il venait encore de purger une peine de prison politique à l’automne 1867. Rien d’étonnant à ce que le poète envoyât personnellement au journaliste, engagé comme lui pour le combat de Garibaldi, un exemplaire de La Voix de Guernesey, poème qui ne devait d’ailleurs paraître en France qu’en 1875, dans Actes et Paroles II, sous le titre Mentana et avec des coupures importantes (concernant les passages particulièrement anticléricaux). 500 - 600 € 221 LAMARTINE Alphonse de (1790 - 1869). POÈME autographe, Harmonie. à L’esprit Saint. Cantique ; 2 pages in-fol. (fentes à 3 pliures réparées au scotch). Magnifique poème retravaillé des Harmonies poétiques et religieuses, un des sommets de son œuvre. Il s’agit ici des 5 premières strophes (55 vers) de la douzième pièce du livre IV, présentant quelques ratures et corrections et deux variantes avec le texte définitif imprimé en 1830. « Tu ne dors pas, souffle de vie Puisque l’univers vit toujours ! Sa sainte haleine vivifie Les premiers et les derniers jours »... 600 - 800 € 222 LAMARTINE Alphonse de (1790 - 1869). L.A.S. « Lamartine », [1848 ?, au docteur VÉRON] ; 1 page in-8 à son chiffre couronné. « Mon mot n’avait d’autre intention que de dire tout haut le plaisir que j’ai éprouvé souvent tout bas à vous lire. Vous ne me deviez pas de remerciement mais je l’accepte comme signe de bienveillance. Dites je vous prie à M de Cassaignac que je l’ai lu sans colère. Il est aussi juste qu’on peut l’être à distance. J’ai été toujours un très grand admirateur de son talent. C’est Beaumarchais grave. Nous voulons tous les trois sauver la République parce que la société et le peuple sont dedans. Vous secouez le sac, moi je le préserve et je le respecte. Rapprochons nous un jour. » 100 - 150 € 220 221 222

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