AGUTTES NEUILLY. LETTRES & MANUSCRITS AUTOGRAPHES – LIVRES ANCIENS et MODERNES

Littérature 191 192 27 26 Lettres & Manuscrits autographes • 15 mai 2024 188 ALBUM AMICORUM. Album de 28 feuillets (le reste vierge) avec P.A.S., 1893-1901 et s.d. ; in-8, reliure cuir de Russie brun, avec l’inscription Marie-Thérèse en lettres dorées dans le coins sup. (qqs ff. se détachent). Musiques par Ambroise THOMAS (Romance de Mignon, 8 mesures : « Connais-tu le pays »…), Francis THOMÉ (8 mesures, Andante religioso), Giuseppe VERDI (citation de Falstaff, 3 mesures : « Quand’era paggio del Duca di Norfolk », Paris 12 avril 1894). Poèmes ou vers par Paul BOURGET (Beau soir, quatrain), François COPPÉE (quatrain), François FABIÉ (quatrain), Charles FUSTER (Soldats de plomb, 3 huitains), José-Maria de HEREDIA (2 quatrains), Charles LECONTE DE LISLE (2 quatrains), Jules LEMAITRE (Marine, sonnet), Édouard PAILLERON (quatrain), Jean RICHEPIN (sonnet), SULLY PRUDHOMME (quatrain). Pensées par Léon BONNAT, CAROLUS-DURAN, Victor CHERBULIEZ, Alphonse et Julia DAUDET, Édouard DETAILLE, Alexandre DUMAS fils, Émile FAGUET, Arsène HOUSSAYE, J. LECOMTE DE NOUY, Ernest LEGOUVÉ, Henri MEILHAC, Alfred MÉZIÈRES, MOUNET-SULLY, Marcel PRÉVOST, PUVIS DE CHAVANNES, Fernand ROYBET, Jules SIMON. Signature de Louis PASTEUR. 1 500 - 2 000 € 189 ALBUM AMICORUM. Environ 25 lettres, cartes, dessins ou inscriptions autographes ou autographes signés (plus qqs photos), 1911-1927, au poète Roger de NEREŸS et aux siens ; in-8, reliure maroquin bordeaux, tranches dorées, étui (qqs mouill.). R. de NEREŸS, Jules MASSENET, Henri de RÉGNIER (quatrain), Louis BARTHOU, Jean RICHEPIN (poème), Édouard SCHURÉ (vers), Sarah BERNHARDT (avec fleur séchée), Henri BERGSON (maxime), Antoine CALBET (dessin), Vincent d’INDY (extrait de Fervaal), Pierre CARRIER-BELLEUSE (dessin), CAROL-BÉRARD (9 mesures de sa Symphonie des forces mécaniques), Han RYNER, Jean de BONNEFON, H. de CALLIAS (dessin aquarellé), Jean de GOURMONT, Émile BOURDELLE (belle L.A.S. ornée de 2 aquarelles, 1921, au sujet de ses Peintures pour la Reine de Saba), Francis VIELÉ-GRIFFIN (poème, Transposition), Raoul GUNSBOURG, J.-C. MARDRUS, etc. 400 - 500 € 191 APOLLINAIRE Guillaume (1880 - 1918). L.A.S. « G. Apollinaire », 20 janvier 1918, à Alfred MORTIER ; 1 page in-8, adresse au verso avec tampon de l’Hôpital complémentaire militaire de la Villa Molière. Il est à l’hôpital militaire, terrassé par une congestion pulmonaire. La lettre de Mortier l’a amusé : « mes remarques vous avaient diverti. Je me servirai de vos renseignements quand je réunirai cette petite étude à d’autres dans un volume ». Il devait parler de la Dramaturgie de Paris de Mortier « dans une revue à Frick. Il sait laquelle. Je suis fondé en art théâtral non seulement par le bruit soulevé autour de ma pièce [Les Mamelles de Tirésias], mais surtout par l’important chapitre de mon Poète assassiné intitulé dramaturgie. Au reste, si j’avais prévu votre livre et combien au fond nous sommes d’accord je vous eusse dédié les Mamelles de Tirésias qui paraîtront ces jours-ci. Sans avoir assisté à la représentation de cette pièce vous en parlerez brièvement et fort bien »... Il parlera volontiers de la Dramaturgie dans la revue de Frick. « Nous devons faire ensemble un manuel de bon langage. Vous en souvenez-vous ? »… 1 000 - 1 200 € 192 ARAGON Louis (1897 - 1982). MANUSCRIT autographe signé « Aragon », Une histoire contemporaine : Claude-André Puget, [1947] ; 22 pages et demie in-4 (quelques bords légèrement effrangés). Préface pour le recueil de poèmes de Claude-André PUGET (1900-1975), La Nuit des temps (Clairefontaine, 1947). « D’où naît le chant, et qui est le chanteur ? Qu’est-ce que c’est que cette murmurante folie dans un jeune homme, qui s’éveille... Qu’est-ce que c’est que cette musique en lui, ce besoin de la communiquer aux autres par des arrangements de mots, arbitraires sûrement, arbitraires... On dit c’est un poète ; il fait des vers... […] Ce siècle est un puits profond et noir, et si je me penche à la margelle, que de choses inexplicables au tréfond ! […] Un poète aussi est la créature du temps. [...] Il se croit libre, il invente sa romance, il avance et se met à chanter. [...] comment sont les poètes cingalais, ou ceux de Carcassonne ? Les uns écrivent pour les yeux, et d’autres ne sont que voix, et j’ai connu des poètes de l’absence, qui prenaient leur grandeur de ce qu’ils ne disaient pas. […] C’est vers 1920, à dix-sept ans, à Nice, […] que Claude-André Puget écrivit les premiers poèmes qui nous sont parvenus de lui ! ».... Arago parcourt alors l’œuvre poétique de Puget, depuis son premier livre Pente sur la mer… « C’est une poésie de la chute. C’est pourquoi elle méprise les tambours, la rime. Chose extraordinaire qu’un chant qui n’est chant que d’être retenu. Ce jeune homme que nous entendons encore, quel trouble exprimait-il donc, quel trouble à ces poèmes commun, quelle tristesse si différente des plaintes du temps de la Pléiade ou de cette nostalgie de Lamartine qu’on aurait cru, le prenant au mot, même à vingt ans, toujours sur le point de mourir ? […] Je ne parle pas d’influence : je constate les analogies du chant sur une assez courte période de la poésie française, comme si dans un temps donné les chanteurs ne pouvaient sortir de certaines règles informulées, d’un certain cadre vocal, où le chant se plie à des traditions neuves, aussi exigeantes que celles du sonnet ou de la sextine. J’aime ces premiers livres où les hommes très jeunes livrent d’eux-mêmes plus qu’il ne paraît »… Etc. Aragon continue à explorer et commenter les divers recueils de Puget, faisant de nombreuses citations, pour terminer par La Nuit des temps : « Oui, nous sommes à une charnière du siècle, à un seuil de l’aventure humaine, et à ce lieu de passage il faut savoir lire aux variations de la poésie les variations de l’homme. J’ai suivi pas à pas ce poète pendant vingt années, et il pouvait ne sembler suivre que sa rêverie, mais je sais cependant que comme les reflets d’un incendie sur les nuages, ces variations du rouge au noir par le rose venaient d’un brasier extérieur et lointain. Rien n’est arbitraire dans la poésie, bien qu’on en pense. Et c’est à ce moment seul où la voix du poète semble dans la réalité se perdre, qu’elle chante enfin, qu’elle emplit le cœur de sa musique, et les yeux de larmes, à ce moment où la poésie avec le destin de l’homme se confond, dans La Nuit des Temps »… 1 000 - 1 200 € 190 APOLLINAIRE Guillaume (1880 - 1918). MANUSCRIT autographe, Avertissement ; 2 pages in-12, sur des bulletins de demande de livres à une bibliothèque [Bibliothèque Mazarine], quelques ratures et corrections. Notice pour une édition du « roman célèbre de Bernard de Trévies », L’histoire de Pierre de Provence et de la belle Maguelonne : « L’édition que nous avons suivie est une des plus anciennes et peut-être même la plus ancienne. C’est un petit in-folio gothique », probablement antérieur à 1490… « on ne doute pas que le lecteur instruit ne trouve un délicat plaisir à lire l’histoire des amours de Pierre, fils du comte de Provence et de la belle Maguelonne, fille du roi de Naples. Ces deux parfaits amants dont les aventures ont été traduites en flamand, en grec vulgaire, en castillan, en catalan, en allemand, en danois et en polonais, méritent encore aujourd’hui de retenir l’intérêt des gens de goût ». 600 - 800 €

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