AGUTTES NEUILLY. LETTRES & MANUSCRITS AUTOGRAPHES – LIVRES ANCIENS et MODERNES

186 187 25 24 Lettres & Manuscrits autographes • 15 mai 2024 186 STRAWINSKY Igor (1882 - 1971). L.A.S. « IStr », Paris 13 janvier 1939, à son amie Dagmar GODOVSKY ; 2 pages in-4. « Je suis sur mon départ à Pau (Basses Pyrénées) où j’emmène ma femme et resterai auprès d’elle jusqu’au printemps. Elle doit changer l’air pour pouvoir faire un pas en avant afin d’entrer dans la voie de convalescence. Grippe sur grippe à la maison. Je ne vois vraiment pas si l’on sortira jamais de cette terrible impasse. Je pense à vous beaucoup, chère Dagmar, seulement il m’est encore trop difficile d’écrire – j’ai encore trop de peine de reprendre une vie plus ou moins normale. Et puis – une continuelle angoisse pour la santé de ma femme!»… Les DUSHKIN sont partis par l’Ile de France… 300 - 400 € 185 SAINT-SAËNS Camille (1835 - 1921). 14 L.A.S., 1855-1908, la plupart à la famille BARBIER ; 29 pages in-8. Lettres adressées au librettiste Jules Barbier puis à son fils Pierre, lui aussi poète et librettiste. À Jules BARBIER. St Valery en Caux 4 août 1855… « les bains de mer cette fois m’ont donné la colique ainsi qu’à bon nombre de baigneurs de St Valéry. C’est fort désagréable, comme vous pouvez vous l’imaginer. […] Quant au retard forcé de notre affaire c’est une chose complètement secondaire ; rétablissez-vous d’abord, nous verrons après. Je me pique d’être de ceux de vos amis qui vous aiment autrement que pour vos hémistiches […] je ne vous demande qu’une seule chose, de ne pas me remettre après MM Chelard et de Hartog. Que l’opéra-comique leur soit léger ! Si toutefois ils arrivent à en faire un. À propos j’ai fait connaissance avec la partition de Jaguarita. Je ne dirai pas comme Lamartine à Dumas, mon opinion est un point d’admiration ; mais plutôt, mon opinion est un point d’interrogation. Est-ce bien d’Halévy? Ne serait-ce pas de Clapisson ? ou plutôt d’Adam ? est-ce écrit pour des voix ou pour des anguilles ? est-ce bien de la musique ? la colique m’aurait-elle tourné la tête ? […] Telles sont, entre mille, les pensées qui se heurtent dans mon pauvre cerveau à la lecture de cette étrange confiture »... – Le Cateau 1er février 1875. Oscar Stoumon, le nouveau directeur de la Monnaie, est à Paris ; Barbier devrait lui parler du Timbre… – [1877]. Pourparlers avec Carvalho. « Privés du caractère poétique que la musique donne si bien et que rien ne peut remplacer, vos personnages n’auront aucune consistance et par conséquent n’intéresseront pas, c’est du moins mon intime conviction et je ne le dirai à personne d’autre qu’à vous. […] Enfin je crois au succès de l’opéra et je doute fort de celui du drame »... – Évian 28 septembre 1890. Il ne veut pas recommander « un musicien que je ne connais pas à un curé que je ne connais pas davantage. Ça ne se peut pas, d’autant qu’il m’en a cuit autrefois, et plus d’une fois, pour avoir été traiter des affaires de ce genre avec des abbés auxquels je n’avais pas été préalablement présenté. Ces messieurs gardent toute leur onction pour les besoins de leur saint ministère, et il ne leur reste parfois plus la moindre urbanité pour l’ordinaire de la vie. […] Il n’y a que Gounod qui sache nager dans l’eau bénite »... À Pierre BARBIER. – 25 septembre 1891. « Phryné est une piécette faite depuis plusieurs années et qui n’est pas de Gallet. Je l’avais rendue à l’auteur et la lui ai redemandé, mais je crains bien de ne pas être même capable de faire cette bluette en deux actes »... – 15 novembre 1895. « Je ne te dirai pas que notre petite querelle de ménage soit d’un vif intérêt, tu ne me croirais pas, mais c’est un très charmant prétexte à musique par la façon dont c’est présenté. Je crois que tu as dû songer à un rôle pour Madame Delna et il y aurait certainement quelque chose à faire. L’inconvénient pratique est qu’il est impossible de s’intéresser à ce follet. Dès lors il aura beau dire les plus belles choses du monde ; elles plairont si elles sont jolies et bien chantées, mais elles perdront une bonne moitié de leur valeur en allant de l’interprète à l’auditeur comme la force motrice transportée par un fil électrique. Et puis comment une cantatrice pourrait-elle donner l’impression immatérielle du follet! […] je sais bien que c’est dommage de perdre d’aussi jolis vers, mais tu les fais si facilement ! Une petite femme menue, légère, vive comme un oiseau, c’est ainsi que je vois le rôle »… – 6 juillet 1908. Il part pour Dieppe, puis ira aux fêtes de Béziers. Quant à l’amie de Pierre : « Il y avait dans son œuvre un morceau excellent, la malédiction à la mer et le passage qui suit ; c’est ce qui lui a valu son prix. Elle fera comme Gluck elle s’en servira plus tard pour autre chose. – 27 octobre 1908 : « je n’ai pas la cruauté de te demander le sacrifice de tes vers, mais je ne puis m’empêcher de déplorer que tu aies aiguillé sur cette voie. Tu parles de Don Juan ! mais Don Juan est un personnage lyrique. Une mère qui veut empêcher sa fille de mal tourner, des intrigues et des affaires d’argent, ne le sont point. La prose t’aurait permis de rendre plus clair le 2d acte, et de faire comprendre l’importance politique du pucelage de cette jeune race, que l’on comprend maladroitement »… Etc. – 21 novembre 1911. « Dernièrement un petit journal de musique a cité inexactement des vers de Faust pour en montrer le ridicule. J’ai voulu venger ton père et j’ai envoyé une rectification qu’on n’a pas insérée. – 25 octobre 1912. Il lui confie un secret : « Je viens de donner 10.000 f. à un membre de ma famille. Je ne peux vraiment pas continuer dans cette voie. Certes, il est bien de payer les dettes de ton père, mais le tien a été la victime d’un tas d’escrocs, et si tu avais envoyé promener les créanciers, je te jure que personne ne t’en aurait blâmé »... À Mme Barbier. – 18 juin 1903. Il est pris par l’Élysée, la 200e de Samson à l’Opéra, le banquet Bougereau, mais il aimerait « revoir cet Aulnay où j’ai tant de souvenirs et qui m’apparait maintenant comme un paysage d’une existence antérieure, tant les temps sont changés depuis celui où j’y allais si souvent »... – 15 avril 1909. Il ne veut se mêler en rien de l’organisation d’un concert. « J’ai bien assez de chiens à tondre et il y a trop longtemps que je suis au monde pour ne pas éviter toute fatigue qui n’est pas absolument inévitable. C’est déjà bien assez d’être obligé de me coucher tard, ce qui me rendra forcément malade le lendemain ! ».. On joint une lettre non identifiée (1907). 1 000 - 1 200 € 187 VERDI Giuseppe (1813 - 1901). MANUSCRIT MUSICAL autographe signé « G. Verdi », Aïda ; 1 page oblong in-4 (20,5 x 30 cm) avec la photographie de Verdi montée en tête. Belle page d’album pour son éditeur RICORDI avec citation de l’opéra Aïda (créé au Caire le 24 décembre 1871, et donné à Milan le 8 décembre 1872) ; 5 mesures du fameux duo : « O terra addio », l’ultime duo d’amour entre Radamès et Aïda à la fin de l’opéra (acte IV, scène 2). Verdi a noté la ligne de chant d’Aïda, et l’accompagnement sur deux portées, avec les paroles : « Addio terra, addio valle di pianti sogno di gaudio che in dolor svani ». 3 000 - 4 000 €

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