ADER Nordmann. Paris. MANUSCRITS et LIVRES ANCIENS

17 Enluminures et manuscrits Provenance : 1. Manuscrit copié en Espagne d’après des éléments paléographiques et le style des ornementations, dans la seconde moitié du XIIIe siècle. On relève des traits paléographiques propres aux écritures du sud de l’Europe, par exemple l’association des lettres ‘pp’, l’emploi du ‘et’ tironien, l’alternance des lettres ‘d’ et ‘s’ droits ou courbes. Certains traits paléographiques trahissent une origine ibérique, par exemple la forme «oms» pour «omnes», une forme particulière de la lettre ‘z’ (par exemple dans le nom « Ozias » (fol. 233v). L’ornementation des initiales filigranées est aussi de facture espagnole, que l’on peut rapprocher d’un groupe de Bibles conservées à Paris, BnF, dont l’origine serait liée au Royaume de Castille. Parmi ces manuscrits au décor proche de la présente Bible, citons les manuscrits conservés à la BnF et décrits par Avril et alia (1982) dans la section « Manuscrits catalans et castillans du milieu du XIIIe au début du XIVe siècle » et section « Manuscrits à décor filigrané » : cat. 93, MS lat. 16264 ; cat. 208, MS lat. 201 (3e ou 4e quart du XIIIe siècle) ; cat. 209, MS lat. 222 (3e ou 4e quart du XIIIe siècle, sans doute du même atelier que BnF, lat. 201) ; et cat. 214, MS n.a.l. 702 (3e ou 4e quart du XIIIe siècle) ; voir aussi cat. 92, MS lat 13152 (3e ou 4e quart du XIIIe siècle)). Il est intéressant de noter que ces Bibles de facture espagnole ont fait leur chemin et furent diffusées et utilisées en France et ce dès le XIVe siècle (par exemple BnF, lat. 16264, qui passa peu de temps après son exécution à la Sorbonne). On signalera un autre manuscrit présentant le même type de décor filigrané vermiculé, un Officium et vita S. Elisabeth (Paris, BnF, n.a.l. 868) (voir Avril et al., 1982, cat. 94 et pl. F ; pl. CVIII). Sur ce groupe de manuscrits, Avril et Aniel précisent : « Les initiales filigranées à décor vermiculé de ces manuscrits semblent spécifiques de la production castillane et permettent de rattacher à celle-ci une série de Bibles dont le décor peint et le format réduit s’inspirent manifestement de modèles français, et plus précisément parisiens » (Avril et alia, 1982, p. 71). Une origine Royaume de Castillle/Séville n’est pas contradictoire dans la mesure où Alphonse X le Sage, roi de Castille, est mort à Séville en 1284. Son successeur, Sanche IV est né à Séville en 1258. Au milieu du XIIIe siècle, sous le règne de Ferdinand III (1199-1252) puis sous le règne d’Alphonse X, Séville et sa région font partie de la Couronne de Castille et Leon. Sur les Bibles d’origine castillane, on consultera aussi Horacio Santiago-Otero et Klaus Reinhardt, La Biblia en la península ibérica durante la edad media (siglos xii-xv). El texto y su interpretación, Coimbra, 2001, pp. 38-52; José Manuel Sánchez Caro, « La Biblia en España », in Introducción al estudio de la Biblia, éd. Joaquín González Echegaray, et al , vol. 1, 1990, pp. 553-574. 2. Inscription à l’encre sur la contre-garde en fin de manuscrit : “Drouin.” Sous ce nom, figure une inscription effacée. Signalons un “Abbé Drouin” qui fut un collectionneur de manuscrits (Paris, BnF, NAF 5708, “Catalogue des manuscrits de feu M. l’abbé Drouin…mort au mois de mars 1733”). 3. Autre inscription à l’encre sur la contre-garde en fin de manuscrit : “à Bonvallet”. .../...

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