ADER Nordmann. Paris. LETTRES AUTOGRAPHES & MANUSCRITS

192 193 92 191. Henri BERTRAND (1773-1844) général, Grand-Maréchal du Palais, fidèle compagnon de Napoléon à Elbe et Sainte-Hélène. L.A.S., Laleuf, 5 février 1827, à M. Lichtenstein ; 1 page in-8, adresse (portait gravé joint). 100 / 120 € Il le remercie « du panier d’excellent gibier ». Sa femme est convalescente; il a reçu en même temps que sa lettre « un mot de Luppé du 20 Xbre qui venait de recevoir nos deux missives du 17 7bre. La votre lui a fait un vif plaisir, il n’avait pas le tems de vous répondre par le batiment qui mettait à la voile et me priait de vous parler de lui ». 192. Louis BLANC (1811-1882). Manuscrit autographe signé, Agitateur, [vers 1845] ; 5 pages et quart petit in-4. 200 / 300 € Article politique, avec de nombreuses ratures et corrections, dans lequel Louis Blanc évoque l’épouvantable famine de 1845 en Irlande, et l’attitude de Daniel O’Connell. « Les agitations des anciennes républiques ont produit beaucoup de mal, mais elles ont ouvert carrière aux plus, hautes vertus ». Le calme est trompeur, et propice à l’intrigue : « Soyez sûrs que les troubles intérieurs seront presque, toujours rachetés par l’éclat des grandes choses et des grands dénouements. Peut-être le pouvoir tombera-t-il aux mains de quelque ambitieux habile dans l’art fatal d’égarer les passions du peuple. Mais partout où les esprits sont tenus en éveil, la tyrannie trouve mille obstacles à s’établir et à se maintenir ». Louis Blanc donne des exemples dans l’Antiquité, le Moyen-Âge et même sous la Convention, où les agitations les plus violentes coïncident avec des périodes de gloire. Faut-il en conclure que « les agitations populaires sont bonnes en soi ? Non, certes elles accusent, on le doit reconnaitre, les vices d’une civilisation imparfaite. ». Elles montrent du désordre, mais aussi de la force. « À l’époque où nous sommes, le mot agitateur n’a d’application que dans la Grande-Bretagne. […] Mais qu’on ne s’y trompe point, O’Connel n’est pas un agitateur à la manière de Caïus et de Tiberius Gracchus. […] Des milliers d’Irlandais n’ont pas même un peu de paille pour y dormir et y mourir. […] Pourquoi, le pouvant, n’ordonne-t-il pas à ces bêtes humaines qu’on traque de se retourner contre les chasseurs ? Héros de meetings, il aime à mêler sa voix tonnante au tumulte de ces assemblées » ; mais il recule devant l’action. Louis Blanc fustige l’attitude et l’égoïsme d’O’Connell, et conclut : « O agitateur de l’Irlande tu pouvais si aisément devenir un grand homme: il en est temps encore. Tu as soixante dix ans, mais tu appartiens à une famille de centenaires ». 193. Letizia BONAPARTE (1750-1836) mère de Napoléon. L.S. «Ta bonne Maman», Paris 8 janvier 1809, à son petits-fils Achille Murat ; 1 page et demie petit in-4. 800 / 900 € Lettre affectueuse de la grand-mère à son petit-fils Achille, né le 21 janvier 1801, fils aîné de Joachim Murat et de la princesse Caroline Bonaparte. Elle le remercie de sa lettre de premier de l’an et lui dit toute sa tendresse : « Ni le tems ni la distance ne peuvent me faire oublier mes chers petits enfans que j’aime et que je chéris toujours de même absents comme présens». Elle l’encourage à lui écrire une lettre qui ne soit pas de « simple bienséance » qui lui donne « la certitude que tu n’as pas oublié Bonne maman ». Elle le charge « « de dix mille choses tendres pour moi à maman et à Papa»…

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