ADER Nordmann. Paris. LETTRES AUTOGRAPHES & MANUSCRITS

151 65 gros roman et à différentes notes. Mais j’ai peu de courage ». Cela ne l’empêche pas de porter un jugement sur ses contemporains : « J’attends tes poèmes. Ceux récents que j’ai lus d’Aragon et d’Éluard ne me satisfont guère. Ils sont admirablement réssis mais semblent négliger tout ce que le poème a conquis depuis Apollinaire. Retours en arrière qui sont d’autant plus dangereux qu’on ne peut que les admirer à cause de leur intériorité. Il faut réagir aussi contre le verbalisme de Lanza del Vasto et de Pierre Emmanuel ou le confusionnisme de Patrice de la Tour du Pin. Je me sens plus jeune que tous ces jeunes»… – 23 février : à l’abri dans sa maison, et malgré les difficultés matérielles, il travaille beaucoup : « Je termine un livre sur Labiche et la Société bourgeoise du Second Empire » qu’il espère voir éditer. « J’ai soumis quelques idées, sur l’instigation de Bertelé à Claude Roy. Il m’a répondu d’une façon évasive et hésitante »…Une carte postale du 13 septembre annonce sa libération : « Le cauchemar a pris fin provisoirement. Malheureusement je ne pourrais pas encore venir en France. ». – 2 octobre : il se remet à Alger de sa captivité et voudrait retrouver du travail ; son roman en cours lui plait : « Ce sont des séries d’expériences. Chaque chapitre est écrit dans un style différent, dans une lumière spéciale ». Après un long silence, les deux amis renouent en 1945, alors que Soupault est aux États-Unis. –5 juin : « Je vais publier un livre en français et en anglais, le Temps des Assassins et un poème Message de l’île déserte » ; il prépare aussi une vie de Roosevelt. – 20 août : Soupault raconte sa vie depuis la prison à Tunis et s’apprête à quitter les USA. De Brazzaville (14 avril 1951), il accepte avec réticence de faire partie du jury du Prix Apollinaire où figure Cocteau (qu’Apollinaire détestait et méprisait). La dernière lettre (1954) est une lettre de remerciements pour des poèmes. On joint : – un manuscrit autographe signé, article louangeur sur René Laporte paru dans la revue Transit (31 mars 1938, 2 p. in-4) ; – 5 L.A.S. et 1 L.S. de Ré Soupault à René Bertelé pendant l’emprisonnement de Soupault à Tunis, et 1 L.A.S. de New-York (24 octobre 1945) annonçant sa rupture avec Soupault ; – et une L.A.S de Marie-Louise Soupault-Le Borgne (2e femme de Philippe). 151. Laurent TAILHADE (1854-1919). 11 L.A.S. et 2 L.S., 1907-1918 à Louis de Gonzague Frick ; 16 pages formats divers (dont 6 cartes postales et 2 cartes de visite), enveloppes. 400 / 500 € Correspondance amicale et littéraire, où Tailhade laisse courir sa plume satirique. En septembre 1907, il attend une lettre qui ne vient pas et ne serait « aucunement surpris que vous la trouvassiez dans vos poches […] Royère qui devait faire un article sur les Poëmes élégiaques n’en parle aucunement dans sa revue où brillent quelques pages sur le poete ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! John Antoine Nau. Cela console de bien des tristesses et vraiment la douceur de rire n’est pas encore en exil d’ici bas ». – 14 avril 1908 : il a lu avec intérêt le volume de Jules Romains, et sachant le goût de son correspondant pour « les vestes soutachées », il lui offre un gilet breton. – 30 octobre 1908 : il fait la liste de ses publications récentes dans Comœdia. – 23 octobre 1911 : il a lu dans Pan son poème Lilith et le taquine sur des rimes. – 13 août 1912 : « Je souffre un peu de vous voir même à des histoires telles que cette pantalonnade d’Han Ryner. Est-ce la place d’un esprit aussi distingué que le vôtre ? Vous m’allèguerez J.H. Rosny, Griffin […] Je vous répondrai : ce n’est pas ce qu’ils ont fait de mieux »… – 1918, à propos d’une « dame pohâte » qui écrit sous le nom de Roger de Nereÿs (carte de visite a. s. de la dame jointe) et se recommande de L. de G. F. et d’un certain Paul Méral « dont les volumes d’un mauvais goût repoussant n’ont de couleur que dans leur encrage ». Il doit donner le 17 octobre à l’Odéon une conférence sur Eschyle, « beau sujet mais combien difficile ! Eschyle vient d’Eleusis et du sanctuaire de Demeter ; par conséquent dévot aux divinités chtoniennes » ; les vaticinations de Prométhée font penser à celles d’Erda « lorsqu’elle explique à Wotan la faillite des Dieux […] Je voudrais leur filer cette mythologie ; encore qu’elle les embête»… On joint : – une L.A.S. [1891, à Léon Vanier ?], envoi de son poème Le Blason de Flore ; – une L.S. (30 juillet 1900) à un confrère au sujet de son discours sur Diderot ; – et 3 L.A.S. à Paul Argyriadès (1900-1901), une depuis la prison de la Santé, au sujet de son Almanach de la question sociale…

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