ADER Nordmann. Paris. LETTRES AUTOGRAPHES & MANUSCRITS

136 57 136. Nicolas-Edme RÉTIF DE LA BRETONNE. Manuscrit autographe, Paris dévoilé, [1802 ?] ; 2 pages in-4 (une marge inégale). 1 500 / 1 800 € Précieux début du projet d’un Paris dévoilé (ce début manque dans le manuscrit conservé à la BnF, Mss n.a.f. 22772, ff. 52-86 ; ce texte inédit a été publié par Pierre Testud en 1990 dans le n° 12 des Études rétiviennes). Le manuscrit porte, sous le titre Paris dévoilé, et l’épigraphe « ô Tempora ! ô Mores ! » le sous-titre : Première Partie / Préliminaires. C’est une évocation des bas-fonds parisiens, suivie d’une critique de Louis-Sébastien Mercier. « Parisiens, qui croyés connaître Paris, vous alés voir, après m’avoir lu que vous ne le connaissés pas… Avés-vous entendu parler de Mad. Ogret & de ses Filles, de Mad. Yverkop & de ses Innocentes ; de Mad. Cunégonde, & de ses chefs-d’œuvres qu’elle nommait Ressembleuses […] Les Femmes dont je parle sont successeuses de la Pâris, cette Femme célèbre, morte Dame de Paroisse, qui donnait une éducation si excellente » qu’un père furieux, venu chercher sa fille, dut convenir qu’elle était parfaitement éduquée et partit en la laissant et en proposant de lui envoyer sa cadette... « Mais quelles Femmes ont succédé à la Pâris? Cette Femme de Génie, dans son genre? Une ignoble Montigni, une scélérate Piron […] & tant d’autres méprisables créatures dont les noms saliraient mes pages ». Vient alors la critique de Louis-Sébastien Mercier : « Croyez-vous connaître Paris, lorsque vous avez lu Mercier, ce Romancier, qui joue l’historien, qui connait Paris, sa patrie, comme il connait Descartes, Newton, Copernic, Galilée, & l’Astronomie ; qui vous parle de ce qu’il n’a pas vu […] Aussi son Tableau de Paris, l’Ancien come le Nouveau, est-il un Roman. Moi, Aquilin des Escopètes [nom du narrateur du Palais-Royal, dissimulant Grimod de la Rynière], je veux dénicher Mercier, comme Baillet a déniché les Saints. Que mon successeur Restif Labretonne que Chénier appelle l’Emule en folie de Mercier, ménage ce dernier, s’il le veut, il peut avoir ses raisons : Pour moi, je ne le ménagerai pas !... » Dans une note de bas de page, Rétif fait son propre éloge (repris du roman allemand Maurice) : « Restif ce génie vraiment extraordinaire, cette apparition inconcevable, dans le siècle où nous vivons, ne me semble pas apprécié. Jamais n’a possédé plûs d’imagination, plûs d’originalité, un style plûs à soi, une manière plûs neuve & plûs attachante »… Etc. 137. [Nicolas-Edme RÉTIF DE LA BRETONNE]. Manuscrit signé par Jean-Baptiste François Manjot, avocat et notaire royal, Vermenton 2-15 juillet 1771 ; cahier de 24 pages in4, timbre fiscal de la Généralité de Paris. 150 / 200 € Testament de la mère de Rétif de la Bretonne, Barbe Ferlet. Le notaire, assisté des laboureurs Cornevin, s’est rendu au chevet de « dame Barbe Ferlet, veuve de Me Edme Retif lieutenant audit baillage de Sacy demeurant ladite veuve Retif en sa maison de la Bretonne près et paroisse de Sacy », pour recevoir son testament. Elle détaille les biens qu’elle laisse à ses cinq enfants, dont son fils aîné NicolasEdme qui reçoit quelques arpents de terres et des vignes, le montant de quatre rentes et une somme de 11 livres qui lui sera payée par sa sœur Marie Anne. Les meubles et effets mobiliers seront partagés à parts égales... « Je declare que j’ai fait les presentes distributions de mes biens avec la plus parfaite égalité. J’espere que mes enfants s’en trouveront contens je les prie et leur ordonne même de n’y donner aucune atteinte et de conserver la paix et l’union que je leur ai toujours inspiré »... On joint le contrat de mariage de Nicolas Rousseau et Pierrette Theureau, Auxerre, 8 décembre 1767 (3 pages in-4 sur vélin, le haut découpé). Ce Nicolas Rousseau était le frère de Jeannette Rousseau, qui fut le premier grand amour de Rétif.

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