ADER Nordmann. Paris. LETTRES AUTOGRAPHES & MANUSCRITS

87 35 85. Georges d’ESPARBÈS (1863-1944). Épreuve corrigée, Les Demi-solde, 1898 ; in-8 de 321 p., rel. maroquin havane, tête dorée, étui bordé. 100 / 150 € Première épreuve complète de ce « roman épique » (ajout sur le titre), publiée par Flammarion en 1899, surchargée de corrections autographes, avec des additions autographes, dont une page entière, et la dédicace à ses fils, et la table des matières. On joint un jeu de placards en 1ère épreuve avant corrections. 86. FEMMES DE LETTRES. Environ 50 lettres ou pièces, la plupart L.A.S. 300 / 400 € Sophie de Bawr (2), Malvina Blanchecotte, Marie comtesse de Mirabeau (15 à Calmann-Lévy dont contrats, plus des doc. annexes), Anaïs Ségalas (2), Marie de Solms (26), Amable Tastu (2), Mélanie Waldor (3). 87. Gustave FLAUBERT (1821-1880). L.A.S. « ton G », [Trouville] Samedi soir, minuit [27 août 1853], à Louise Colet ; 2 pages in-4 (légère trace de rouille). 1 500 / 1 800 € Belle lettre de Trouville à Louise Colet. Flaubert s’est couché à 3 heures du matin, mais pour Louise, il ne ménage « ni le temps ni le papier ». La mer a été très forte : « la marée de cette nuit sera dure encore. Comme c’est beau la mer ». Après avoir demandé à Louise des nouvelles de ses affaires et de ses contes, et parlé de son frère qui renonce à acquérir un château, il se réjouit de l’effet de sa dernière lettre : « Tu as enfin compris & approuvé même ce qui d’abord t’avait blessée. La Nature, va s’est trompée en faisant de toi une femme. Tu es du côté des hommes. Il faut te souvenir de cela toujours, quand qque chose te heurte & voir en toi si l’élément féminin ne l’emporte pas. Poésie oblige elle oblige à nous regarder toujours comme sur un trône et à ne jamais songer que nous sommes de la foule & nous y trouvons compris. […] Laisse donc là ton sexe comme ta patrie, ta religion & ta province. On doit être âme le plus possible & c’est par ce détachement que l’immense sympathie des choses & des êtres nous arrivera plus abondante. La France a été constituée du jour que les provinces sont mortes, & le sentiment humanitaire commence à naitre sur les ruines des patries. Il arrivera un temps où qque chose de plus large & de plus haut le remplacera. – & l’homme alors aimera le néant même, tant il s’en sentira participant. […] C’était beau le hennissement des ânes & des vaches au M âge. Mais ce qui était humilité deviendra intelligence. La science en cela marche en avant. Pourquoi la Poésie n’irait-elle pas plus vite encore. – Il faut la porter toujours au-delà de nous-même. & quand je traite les femmes de haut, tu protestes en ton cœur contre cette insolence. Il te semble que c’est injuste. à coup sûr, si je t’y comptais ! – allons donc ! Adieu bon courage, travaille bien. […] Mille baisers sur le cœur »… Il ajoute qu’ils reverront ensemble à Mantes le plan de L’Acropole (poème de Louise Colet). Correspondance (Pléiade), t. II, p. 420. On joint une L.A.S. de Louise Colet, au sujet de la publication d’un de ses poèmes dans Le Pays, avant la parution du volume de poésie (2 p. et quart in-8 au chiffre AL couronné)...

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