ADER Nordmann. Paris. LETTRES AUTOGRAPHES & MANUSCRITS

64 28 63. Louis-Ferdinand CÉLINE (1894-1961). L.A.S. « LFC », [Klarskovgaard] 19 [janvier 1951] à son beau-père Jules Almansor ; 2 pages in-fol. 600 / 800 € Au sujet de sa fille [Colette Turpin, qui doit être opérée d’un kyste à l’ovaire]. Il se ravise : « Pour elle bien sûr tout le possible, mais il y a son mari ! qui est lui avare et cupide ! Et d’autre part ici nous nous sommes absolument démunis de tout ! Si nous retombons gravement malades, je n’aurais même pas les moyens de nous faire soigner ! […] D’autre part – la mère de ma fille et sa gd mère Follet sont riches ! très riches même et d’une avarice ! ! aussi ! ». Céline demande à son beau-père d’agir «avec circonspection – Le gendre (et la famille du gendre sont aux aguets du moindre sou !) Et nous hélas ici – Lucette et moi nous ne devons compter sur rien ni personne. Vous serez notre bouée de sauvetage ! »… Il ajoute en post-scriptum: « Nous vivons de porridge et de harengs fumés et de patates. Strictement ». 64. Louis-Ferdinand CÉLINE. L.A.S. « LF », [Kørsør] le 1 [mars 1950], à son avocat danois Thorvald Mikkelsen ; 2 pages in-fol. 800 / 1 000 € À propos d’amis américains de Mikkelsen qui doivent venir à Paris. « Les Danois ne croient qu’aux Danois, les Anglais qu’aux Anglais et les Américains qu’à l’AMERICAN EXPRESS C° Rue Scribe Paris. Telle est ma vieille expérience du sujet […] Mais si vous voulez, je vais alerter Geoffroy qui adore parler américain. Ces américains doivent demander là-bas déjà l’édition parisienne du Chicago Tribune » qui contient des annonces pour touristes, et écrire au Consulat de France à New-York. « Mais c’est une affaire beaucoup plus grave qu’un mariage d’après mes multiples expériences et avatars. On est sûr, finalement d’être traité de con, de bandit, de faussaire, d’illuminé grotesque et de traitre évidemment. Enfin cela sera fait comme vous voudrez. Un mot et je secoue Geoffroy l’homme idoine»… 65. Louis-Ferdinand CÉLINE (1894-1961). L.A.S. « Destouches », Meudon 20 novembre 1954, au Dr Blouët à Troyes ; 2 pages et demie in-4 avec son cachet encre en tête, enveloppe. 600 / 800 € Il le remercie de son « appui providentiel auprès de la Commission Contentieux! Je vais voler voir mon Controleur qu’il atteste que je ne possède rien de rien ! et ne gagne rien de rien ! 2500 fr cette année ! Entre nous, je ne crois pas vu le boykott féroce que je subis (lettres et médecine) que la situation s’améliore beaucoup l’année prochaine ! Cette humanité a besoin de maudits. Je fais admirablement l’affaire ! »… Il espère la Retraite : « un “maudit” à la Retraite, même mutilé 75 p 100, est encore un espèce de gâté… eh, foutre si j’irais me plaindre ! » Il invite son confrère à venir le voir à Meudon : « Je suis toujours là, je ne m’absente jamais, prêt à recevoir la clientèle »…

RkJQdWJsaXNoZXIy NjUxNw==