ADER Nordmann. Paris. LETTRES AUTOGRAPHES & MANUSCRITS

59 26 57. Jacques BENOIST-MÉCHIN. Tapuscrit, [Le Soleil de Minuit], 1953 ; 881 feuillets in-4 (plus quelques ff. non pag.), en feuilles sous 2 classeurs toilés. 400 / 500 € Ouvrage inédit, composé en prison, grande méditation philosophique et scientifique sur la Vie et l’avenir de l’humanité, à l’heure d’Hiroshima et de la puissance soviétique. Il est dédié : « A ma Mère de qui je tiens tout cela J.B.M. Clairvaux, 22 janvier 1953 ». Il est divisé en cinq parties et 18 chapitres. I La Découverte de la Vie (le titre indique : « Conférence faite le 15 juillet 1949, à un groupe de détenus politiques du Centre pénitentiaire de Saint-Martin de Ré ») : 1 Évasion aux racines de la vie, 2 Voyage aux source du vivant, 3 Le Miracle des origines. II Le Dualisme du Monde : 4 La Croisée des traces, 5 L’Agonie de l’inerte, 6 L’Ascension du vivant. III L’Univers est incarné : 7 Le Mystère de l’Incarnation, 8 Coexister est nécessaire, 9 La Trajectoire de l’Homme, 10 La Création n’est pas terminée, 11 La Dixième Muse, 12 La Sanction de la beauté. IV Tout commence à jamais : 13 La Résurrection de la chair, 14 La Fontaine de Jouence, 15 Les Arches brisées. V L’Office des Ténèbres : 16 Leur Morale est la nôtre, 17 Espérance et liberté, 18 Le Soleil de Minuit. Des annexes annoncées en notes ne figurent pas ici. 58. Pierre-Jean de BÉRANGER (1780-1857). L.A.S., [1835, à Napoléon Peyrat] ; 3 pages in-8. 150 / 200 € Après avoir dissuadé son jeune ami de se retirer du monde, il fait un beau portrait de LAMENNAIS : « C’est une nature poétique, éloquente, plus propre aux allocutions qu’à l’argumentation. Le fond de son cœur est excellent, malgré certaines habitudes qui sentent l’égoïsme naturel à la robe, mais qui chez lui n’ont pu prendre racine qu’à la superficie. [...] il faut lui laisser une liberté absolue. La moindre gêne inquiéterait son amour d’indépendance ». Il engage Peyrat à aller le voir : « Quand on est jeune, il ne faut jamais négliger ces rencontres : il vient un tems où l’on est étonné des traînées de lumière qu’elles laissent dans votre esprit. [...] le peu que je vaux, je le dois bien plus aux hommes que j’ai cultivés qu’aux livres que j’ai lus ». Il invite Peyrat à venir à la Grenadière chez lui. Puis il parle d’un livre de Victor HUGO (Les Chants du crépuscule) : « J’en ai lu des fragmens qui m’ont peu satisfait ; mais je ne m’y connais plus du tout ». 59. Pierre-Jean de BÉRANGER (1780-1857). L.A.S., [La Grenadière près Tours] 24 janvier 1837, à François Mignet ; 3 pages in-4, adresse. 200 / 300 € Belle lettre à l’historien, lors de son séjour à La Grenadière. Il rassure Mignet: «Je me plais beaucoup dans ma bicoque et malgré le badigeon de gloire que lui a donné M. de Balzac, je vois qu’on y peut vivre à l’abri des importuns ». [La Grenadière est une nouvelle de Balzac, inspirée par son séjour dans cette maison en 1830.] Il encourage Mignet à suivre son exemple : « Il me suffit de l’amour de la retraite pour m’en trouver bien […] dans une pareille solitude, il y a longtemps que votre ouvrage serait terminé et je ne serais pas toujours à me dire : mais quand le lirai-je donc ? Dépêchez-vous, nous autres vieux, nous avons à craindre non pas que ce qui est bon et bien n’arrive point, mais de n’être plus là quand le tems viendra »…De sa retraite, il suit la politique : « Thiers, dont j’ai lu et relu les paroles, me semble s’être placé plus haut qu’il n’avait été précédemment.[…] Jamais il n’avait montré un aussi grand talent appliqué à une aussi grande force de raisonnement ». Il ne devrait cependant pas pouvoir revenir au pouvoir avant longtemps. À propos de la notice que Mignet vient de rédiger sur Sieyès, c’est « une appréciation parfaite du grand rôle de cet oracle révolutionnaire. J’ai retrouvé là avec plaisir la petite anecdote que M. de T. [Talleyrand] nous raconta chez M. Laffitte […] Ainsi Sieyès pensait à la garde nationale avant Lafayette. Il pensait avant que Laf. rêvât »… Il évoque son ami Fabreguettes à la recherche d’un poste de consul, et termine sur son peu d’inspiration : « des essais informes, produits à batton rompu, voilà tout au plus ce dont je puis être capable, des chansons en prose, bonnes ou mauvaises, voilà tout. […] Et puis je ne crois plus guère qu’à la possibilité d’écrire l’histoire. Son tems est venu pour nous et vous allez nous en donner de nouvelles preuves »… Il félicite Mignet pour sa récente élection à l’Académie française (29 décembre 1836) : « Je me figurais que vous alliez barrer le chemin à Hugo, qui a doublement besoin de l’académie. Quelle a été ma surprise de voir que c’est à C. Bonjour que vous faisiez fermer la porte au nez. Je ne sais trop si je dois vous féliciter d’être d’un corps qui a été sur le point de vous préférer Bonjour et que tous vous l’eut préféré à Hugo »… On joint une L.A.S (1 p. in-8) à Rousselin de Saint-Albin.

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