ADER Nordmann. Paris. LETTRES AUTOGRAPHES & MANUSCRITS

100 218. GUERRE 1914-1918. Manuscrit autographe du soldat Victor LEVESQUE, Impressions, [1919] ; 81 pages dans un carnet allemand in-12 avec calendriers des années 1917-1918. 400 / 500 € Récit, sous forme de journal, des années de guerre du soldat Levesque, 2e Infanterie, classe 1913, n° de recrutement 796. Le journal commence le 31 juillet 1914, avec l’annonce de l’ordre de mobilisation, sa stupéfaction et les réactions des habitants de son village du Cotentin. Il rejoint son régiment le 2 août à Caen ; puis c’est le départ des troupes vers le front. Le 23 août, passées les longues files de gens qui évacuent fuyant l’ennemi, « spectacle bien triste », ils sont sous le feu de l’artillerie allemande : « Enfin le moment d’aller recevoir le baptème du feu est arrivé. […] Nous avançons maintenant sous le feu de l’ennemi, les balles sifflent aux oreilles et les obus tombent autour de nous, nous avançons toujours par bonds»… Les charges se soldent par de nombreux blessés, et ils sont décimés par le feu meurtrier de l’ennemi, les forçant à la retraite. Il est touché à la cheville et perd son régiment… Le 26 « nous allons repasser la frontière […] la mort nous fait moins peur, à la seule pensée qu’après cette mort […] nous reposerons dans le terre de France nous fait plus brave et stimule notre courage »… Il raconte avec beaucoup de détails les combats, à Charleroi, Walcourt, Momignies, Fourmies, les charges et les retraites, les longues marches, la terrible fatigue, la faim, la soif… Le 29 ils montent à nouveau au Front, mais les fusillades, le pilonnage sont terribles ; il est atteint à la jambe d’une balle de mitraillette et il dévale un talus de 2 m., qui le met à l’abri des balles. Les troupes allemandes passent sans le voir. Pendant plus de 48 heures il tente de survivre, seul, blessé, hagard, perdu entre les bois et les champs de batailles, et le 2 septembre, il est fait prisonnier… Il raconte ensuite avec force détails ses 4 années et demie de prisonnier en Allemagne, la vie en camp, etc. , jusqu’à son retour en France et sa démobilisation le 31 janvier 1919… Plus un petit dictionnaire allemand-français. On joint un autre manuscrit, Lettre de la Guerre 1914-1918 ; 17 pages et demie in-fol. d’un grand cahier cartonné à dos et coins toilés noir (le reste vierge). Copie d’une écriture appliquée de 26 lettres (la 27e inachevée) écrites par le militaire « Auguste » à son épouse Berthe à Vidalon dans l’Ardèche, du 15 août 1914 au 18 janvier 1915. Il raconte les premiers combats, les premières victoires françaises, puis la terrible guerre des tranchées. 219. GUERRE 1939-1945. Ensemble de documents. 300 / 350 € Doubles dactyl. de lettres et déclaration de Philippe Pétain (18-20 août 1944, plus une de 1937 à L. Hervieu), de Pierre Laval et Otto Abetz (17 août 1944). Bloc de papier à en-tête du Maréchal Pétain chef de l’État, Secrétariat général. Imprimés : – Liste Otto. Ouvrages retirés de la vente par les éditeurs ou interdit par les autorités allemandes (Paris, sept. 1940). – Les Lettres Françaises. N° spécial du 1er août 1944, Sur les ruines de la morale : Oradour-sur-Glanne. – Procès du maréchal Pétain devant la Haute Cour de justice (Impr. des journaux officiels, 1945), ensemble complet des 20 fascicules des 20 audience (23 juillet-14 août 1945). 220. Paul von HINDENBURG (1847-1934) maréchal, Président de la République Allemande. P.S., Oldenburg 19 décembre 1895; 1 page oblong in-8, en-tête Oldenburgisches Inft.-Regt. Nr. 91. 80 / 100 € Nomination du Major von Eckenbrecht. 221. Lazare HOCHE (1768-1797) général. Apostille autographe (4 lignes) en tête d’une L.A.S. de l’homme de loi Boissy, Paris 30 floréal IV (19 mai 1796), adressée au général Hoche, général en chef de l’armée de l’Ouest ; 6 pages in-4, adresse. 150 / 200 € L’homme de loi Boissy, « chargé par état de la deffense des citoyens », demande la radiation de la liste des émigrés de Louis-Isaac-Auguste Marconnaye, négociant, qui vient d’être arrêté : « Votre humanité et votre justice me sont un sûr garant que vous ne prononcerez pas légèrement sur le sort d’un citoyen qui a une foule de pièces authentiques pour prouver son innocence et sa non émigration »… Il lui adresse un mémoire (joint) dans lequel il détaille les pièces et plaide l’innocence de son client. Hoche a noté en haut de la première page: «Répondre que l’émigré comte de Marconnai colonel du régt de Warhen a été fusillé par jugement d’un conseil militaire ». 222. JACQUES Ier (1566-1627) fils de Marie Stuart, Roi d’Écosse puis d’Angleterre. L.S. avec compliment autographe, Palais de Westminster 16 mai 1610, à Nicolas Brulart de Sillery, Chancelier de France ; 1 page in-fol., adresse ; en français. 1 500 / 2 000 € Réaction à l’assassinat d’Henri IV. Le Roi déplore «l’exécrable parricide commis en la personne du feu Roy» et décide d’envoyer Mr Edmondes, son ambassadeur, « vers le jeune Roy [Louis XIII] nostre bon frere, & Madame la Regente sa mere nostre bonne sœur, pour leur faire offre & donner asseurance de tout ce qui dependra de nous pour l’entretennement de la bonne amitié qui a tousjours esté entre le feu Roy nostre trescher frere & nous, & pour la continuation du repos en ce Royaume »…Il charge son émissaire de saluer le Chancelier de sa part et de l’assurer « de nostre bonne affection envers vous, de laquelle nous vous prions de faire estat » ; il pense que « ce gentilhomme se trouvera instrument propre & utile à l’entretennement de la bonne amitié & correspondence qui est entre les deux Couronnes, nous vous prions luy vouloir prester vostre faveur & assistance es occasions où il en aura besoing »… Il ajoute de sa main «Vostre bien bon amy» et signe «Jacques R». Ancienne collection Alfred Bovet (n° 60).

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