ADER Nordmann. Paris. LETTRES & MANUSCRITS AUTOGRAPHES

87 163. Jehan RICTUS (1867-1933). L.A.S., Paris 22 août 1930, à Jeanne Landre ; 4 pages petit in-4. 250 / 300 € Après avoir évoqué le critique hollandais Beversen, Henry Poulaille et son livre Le Nouvel Âge littéraire, Frédéric Lefèvre, Léon Daudet et une certaine « Madame Timorée », Rictus raille la société du Bon Bock : « Je n’ose plus trop aller chez ces braves gens. J’y éprouve une sorte de gêne. Celle que ressentirait probablement un Tigre qui, ayant visé une étable pour en enlever un porc ou un mouton, tomberait dans un poulailler ! […] Ces “Bons-Bockeurs” ! Un jour, ils m’ont tanné pour que je leur fasse une Invitation en vers !! J’étais éperdu d’angoisse. Je ne savais littéralement que pondre… Au dernier moment j’accouchai d’une pièce rimée uniquement avec les syllabes “Pine” et “Con” mais des mots convenables bien entendu. “Chaliapine”, “Falcon”, “Aubépine”, “Rubicon”, etc., etc. Ainsi j’avais trouvé un moyen discret de leur témoigner le genre d’estime dans laquelle je les tenais. J’allai au festin. Je fus environné de sourires ambigus et nullement complimenté pour la verve déployée à la confection de leur “Invitation”. Depuis, ils ne m’ont plus redemandé quoi que ce soit. Et j’ai atteint le but que je visais »…. On joint une L.A.S. à Madame Sauce (Renée Pingrenon), 6 mai 1906 (au dos du bulletin de souscription de Fil de fer). 164. Maurice SACHS (1906-1945). L.A.S. « Maurice », Paris [1928], à André Fraigneau ; 1 page in-4 à en-tête Collection Maurice Sachs. Éditions des Quatre Chemins. 150 / 200 € « Vous avez tort de parler de “charité” ça ne veut rien dire. Je vous aime beaucoup. Voilà tout. Je me marie ou plutôt je me fiance pour un mariage prochain. Ne pleurez pas. Faites un livre ». Il l’éditera les yeux fermés ; il va lui envoyer Le Mystère laïc [de Cocteau]. « Un parisien ne sait plus écrire de longues lettres »... 165. Maurice SACHS. L.A.S., Paris 22 mars 1940, à André Gide à Nice ; 2 pages in-4, enveloppe. 250 / 300 € Lettre pathétique. Il est malheureux : « je n’ai peut-être jamais eu autant qu’aujourd’hui la certitude que ce malheur même est inutile. Inutile aux autres comme à moi-même. Je ne m’y grandis pas. Je me plains, je me désole. […] Je ne suis pas grand chose ; j’en souffre. J’ai beaucoup de défauts qui me torturent et quelques qualités dont je ne sais que faire. J’écris gentiment, mais rien qui retienne vraiment. Et j’ai trop de respect pour l’écriture pour vouloir jamais être un mauvais écrivain. […] Je ne sais plus trop pourquoi je vis. Par habitude sans doute. J’ai bien envie de me tuer mais les détails me font peur. […] Pratiquement, j’ai peur de Paris. Paris est hostile »… Il ne veut pas devenir journaliste : « J’ai déjà écrit assez de mauvais livres sans devoir écrire de mauvais articles »… Gide pourrait-il l’aider à trouver un poste aux colonies ?… 166. [Maurice SACHS]. 20 L.A.S. et une L.S. à lui adressées. 400 / 500 € Pierre Brisson (2, plus coupure de presse annotée par Sachs), Pierre Drieu La Rochelle (l.s., janvier 1941, en-tête de la NRF), Henri Duvernois, André Fraigneau (en-tête d’Accent grave, 1934), Nino Frank (2), Roger de Lafforest, Adrienne Monnier (1939, à propos de Tériade), Henry de Montherlant (déc. 1941), Henry Muller (juin 1941), Raymond Queneau (2, 1940), Raymond Thoumazeau (en-tête des Nouveaux Temps, avril 1941), Pierre Véry (3), etc. On joint une L.A.S. de Jean Cassou à la grand-mère de Sachs (1928). Maurice SACHS : voir aussi les n° 11, 38, 75, 79, 89, 104, 113, 115, 126, 151, 154, 155, 174, 177.

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