ADER Nordmann. Paris. LETTRES & MANUSCRITS AUTOGRAPHES

76 148. Pierre LOUŸS. 9 L.A.S. « Pierre » ou « P » et 6 L.A. ou minutes, 1914-1917, à son frère Georges Louis ; 34 pages in-8 ou in-12, une enveloppe. 800 / 1 000 € Correspondance pendant la guerre, pour la plupart inédite. 1914. Mardi soir [avril]. Sa vue s’améliore ; il attribue cette amélioration à sa liaison avec Mlle M. [Jane Moriane] : « Donc, plus je dépense ma force nerveuse et plus mon nerf optique est vivant. – Et inversement. (Donc si je vis vieux, je mourrai aveugle, mais cela je le sais bien. Quand on a une maladie dont le traitement consiste à faire le jeune homme il est agréable de se soigner.) »… – Lundi soir [31 août]. Avant de quitter Paris (devant l’avancée des Allemands), « il fallait d’abord mettre en sécurité la valise que j’avais apportée ici et qui contenait mes papiers de famille et d’affaires, ma collection d’autographes, le manuscrit de Psyché, etc. » ; et il a raté le train pour Bordeaux. Le résultat des combats en Belgique étant incertain, il hésite à partir… 1915. – Mardi. Considérations sur le froid et les rhumes et bronchites… – 8 février. Amusant récit d’un « flirt assez avancé » en train avec M. de M., « femme très dangereuse » ; Louÿs regrette d’avoir tenu sa promesse « de ne jamais être son amant »… – 27 août. Dîner avec Paul Robert et conversation animée sur la guerre ; considérations sur l’acceptation de la mort ; dîner avec Musidora… 1916. – Lundi minuit [19 juin]. « Je n’ai ni traitement, ni retraite, ni honoraires, ni rentes. Ma profession est arrêtée par la guerre. Que faire ? Je le demande à toi et à Paz. De deux yeux, je n’ai que la moitié d’un œil. […] Je crois que je puis éditer pour rien, chez Crès, la Poëtique : cinq pages »… – Dimanche soir et Lundi [2 et 3 juillet]. Il se réjouit de l’amélioration de la santé de Georges. – 1er août. Il revient sur ses difficultés financières et sur la nécessité pour lui de trouver un travail : « C’est pour nous deux une nécessité que je trouve une ressource, un traitement régulier jusqu’à la fin de cette guerre »… – Mardi [8 août]. « Pour liquider mes termes et mon compte de maison, pour déménager, emménager et avoir quelques mois d’existence devant moi, il me faudrait un assez gros emprunt : une vingtaine de mille. […] Restent deux solutions. Me faire mobiliser. […] Dernier moyen : obtenir un poste civil dans les limites de ce que je sais ou puis faire »… – Lundi [28 août]. « Toujours pas de nouvelles de personnes. Mes courriers sont aussi vides que ma petite maison ». Il vit comme un reclus depuis de longs mois… procès contre son bailleur, divorces, maladie… – 24 octobre. Commentaire d’une coupure de L’Intransigeant, critiquant son directeur Léon Bailby, « officier de réserve en temps de paix, n’a pas fait un jour de service en temps de guerre »… 1917. – 26 mars, sur les auteurs tués, blessés ou prisonniers. – Sur la famille Chardon et sa demi-sœur Lucie…

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