ADER Nordmann. Paris. LETTRES & MANUSCRITS AUTOGRAPHES

72 142. Pierre LOUŸS. 6 L.A.S. « Pierre » ou « P », octobre-novembre 1904, à sa femme Louise à Biarritz ; 15 pages in-12, enveloppes et adresses. 600 / 800 € Tendres et amusantes lettres à sa femme absente. – Samedi soir [15 octobre]. Rencontre avec Gabriel Hanotaux, « qui a eu l’air enchanté de me voir attaquer le taureau à sa place. Il paraît qu’à la suite de son rapport [sur la réforme de l’orthographe] il a été couvert d’injures par les universitaires, et il n’est pas fâché de céder le tour à un autre ». Nouvelles de la chatte Giboulée qui « engraisse un peu, mais reste très gentille. Maintenant pour demander qu’on lui ouvre la porte de la cuisine, elle grimpe sur un dossier, pose la patte sur la serrure, et miaule. C’est presque du français »… – [18 ? octobre]. « Rien de nouveau, sauf que j’ai reçu de Champagne des tas de nouveaux papiers de famille qui intéressent vivement mon âme d’archiviste et avec lesquels je constitue des histoires souvent très drôles. Je te raconterai cela. Il y a un certain acte de mariage de 1704 qui suffirait à lui tout seul à faire un sujet de nouvelle. J’ai eu une petite aïeule assez folâtre »… – Dimanche 23 [octobre]. Après la publication dans Le Journal de sa « Lettre à M. Chaumié sur la réforme de l’orthographe », qu’il n’a pu corriger : « Je crois que j’ai tort de faire du journalisme ; cela n’ajoute presque rien à notre budget, et chaque article me donne dix fois plus d’ennuis qu’il ne vaut. […] Cela m’est odieux de penser que pour une coquille impossible à corriger, le public aura trouvé cela bête, les gens que j’attaque se seront roulés de rire, et ceux que je soutiens seront fort mécontents de voir leur opinion compromise par un sujet de “rigolade” »… Il prie Louise de lui envoyer des photos d’elle. – Lundi [24 octobre]. Arrivée d’un petit chat : « Il est encore très timide. Quand on le pose sur une table il se colle le museau entre les deux pattes comme s’il voulait entrer dans le tapis. Je lui ai demandé son nom, il ne m’a pas répondu. Je lui ai demandé de quel sexe il était, il a eu l’air très offusqué. Mais il a une tête de bon chat »… – Jeudi [3 novembre]. Le petit Pouf va bien ; nouvelles de Paz et de Georges qui « travaille beaucoup et il ne lui reste pas beaucoup de temps pour ses rangements. Lebey et Voisins sortent d’ici où ils viennent de passer trois heures. J’attends demain la visite de Schwob qui doit venir inspecter ma bibliothèque »… – 5 novembre. Récit de l’incident à la Chambre où Syveton a giflé le général André. « Des quantités d’articles sur l’orthographe ont paru depuis huit jours, et tous hostiles au projet, à Paris et en province. Rien qu’à Chaumont, deux journaux ont fait des chroniques sur la mienne. Jusqu’ici je n’ai pas un contradicteur. Je me félicite d’avoir attaché le grelot »… On joint une autre L.A.S. à Louise, Jeudi [27 septembre 1906], racontant le mariage de son médecin Louis Landouzy (2 p. in-8, deuil) ; plus une l.a.s. « Loulouse » de Louise à Pierre, Biarritz 10 novembre 1905. 143. Pierre LOUŸS. L.A.S. « Pierre », Tamaris 8 juillet [1905], à son frère Georges Louis ; 2 pages in-8 à en-tête du Grand Hôtel. 150 / 200 € Pierre Louÿs s’est réfugié à Tamaris dans l’espoir d’avancer sur son roman Psyché… « Depuis le 27 juin je suis à la chambre […] Désespoir ? oui. Complet. Impossibilité de penser à autre chose qu’à mes dettes, à l’huissier, au propriétaire, au gaz coupé chez moi, etc. etc. “Bolet Candélabre” ? [Désires-tu de l’argent ?, selon le code utilisé par Pierre et Georges] Là, j’ai beau ne songer qu’à cela, cent voix me crient tour à tour : Oui et Non. Je ne sais pas laquelle entendre. Mais je n’entends plus qu’elles, je sens que je suis à charge, que je ne sers à rien, que je ferais mieux de ne pas être là, et je passe toutes mes nuits à me le répéter. Quelles nuits ! »… On joint une l.a.s. d’Hélène Maindron à son beau-frère Pierre Louÿs, [25 décembre 1905].

RkJQdWJsaXNoZXIy NjUxNw==