ADER Nordmann. Paris. LETTRES & MANUSCRITS AUTOGRAPHES

70 137. Pierre LOUŸS. 3 L.A.S. « Pierre », février-octobre 1900, à son frère George Louis au Caire ; 18 pages in8, enveloppes. 250 / 300 € 17 février. Félicitations pour la nomination de Georges comme ministre plénipotentiaire de 1ère classe. Nouvelles de la famille Régnier et plus particulièrement de Marie : « Les Régnier sont partis hier [pour les États-Unis], Marie désespérée, maigrie, palie, en larmes, ne pouvant plus voir son petit [Tigre] sans se mettre à sangloter. Le temps est mauvais, tempêtes. On n’est pas rassuré sur leur voyage »… – La Bourboule 27 août (en-tête et vignette du Grand Hôtel des Îles Britanniques). À la suite d’une lettre d’admiration de Mlle Suzanne Crets, demoiselle de 25 ans. Considérations amusées sur les albums… Ennui : « Jamais je n’ai été si avide de potins que dans ce misérable trou ». – 7 octobre. Nouvelles de la santé de sa femme, Louise, après sa fausse couche ; long questionnement concernant les protocoles proposés par divers médecins s’étant penchés sur le cas de la jeune femme (Landouzy, Vidal, Vannier) et les difficultés de Louÿs à trancher sans froisser aucun des protagonistes : « Pour moi, je tiens ensuite à ne pas blesser Landouzy et je voudrais bien trouver un moyen de concilier tout cet imbroglio »... Puis sur l’état de santé préoccupant d’Henri de Régnier : « Phlébite, embolies, fièvre quotidienne, maigreur et faiblesse extrêmes ; on a été très inquiets »… 138. Pierre LOUŸS. L.A.S. « Pierre », [24 avril 1901], à son beau-père José Maria de Heredia ; 1 page et demie in-8. 100 / 150 € Il annonce à son « cher père » la naissance de son neveu, « Philippe Carlos Pierre Louis né à 5 h cet après-midi chez mon frère. Ma belle sœur [Paz] n’est pas mal ce soir. Ses douleurs n’ont duré que douze heures et quoiqu’on ait été obligé d’employer de grands moyens, tout s’est bien terminé »… 139. Pierre LOUŸS. 8 L.A.S. « Pierre », juillet-novembre 1901, à son frère Georges Louis ; 32 pages in-8 ou in-4, enveloppes. 600 / 800 € Correspondance en grande partie inédite. – 26 juillet. Il s’inquiète de la santé de son neveu Philippe, que ses parents ont emmené au Caire. Puis il parle des fouilles de l’égyptologue Émile Chassinat dans les ruines du temple attenant à la pyramide du roi Didoufri, successeur de Kheops… – 2 août. Inquiétudes sur la santé de Philippe ; nouvelles de son fils Tigre (Pierre de Régnier) dont il suit l’éducation ; son roman Les Aventures du Roi Pausole qui « atteint péniblement le 16e mille au milieu des éreintements qui commencent dans les jeunes revues » ; Anatole France a refusé d’écrire la préface ; il a rangé sa correspondance…– 6 août. Envoi d’articles (coupures jointes). Il y a eu « quelques petits éreintements tapés, à propos de Pausole »... – 7 août. Il est soulagé d’apprendre l’arrivée de Georges et les siens au Caire. « Tu sais ce que sont ces journées d’août à Paris. Ni joies ni ennuis. On ne voit âme qui vive »… – 21 août. Il évoque un article concernant son Roi Pausole, qu’il attribue davantage à la notoriété de son frère qu’à son propre talent : « Je trouve les Égyptiens délicieux pour Pausole ou plutôt pour le héros de ton frère, et cela doit signifier qu’on tient beaucoup, là-bas, à ne pas t’être désagréable ». Achat d’un « makimono japonais de plus de trois mètres et un roman illustré tous deux également “printaniers” comme disent les japonisants. Le roman, est une mauvaise imagerie de Tokio, très moderne, tirée en bleu, rouge et vert, tu vois cela. Le makimono, au contraire, est absolument remarquable, et je donnerais tout de suite mes cent vingt Rops pour lui tout seul, qui m’a coûté le prix dérisoire de… 15 francs » ; il y a notamment une scène de viol splendide…. – 16 octobre. Triste lettre après le décès récent de son neveu : « est-ce que tu commences à sentir l’espèce d’affaissement et presque de calme qui suivent ces terribles semaines là. Je voudrais tant être avec toi. Voici quinze jours que je ne sais pas du tout comment tu recommences à vivre et je voudrais savoir cela à toutes les heures ». André, fils de sa demi-sœur Lucie Chardon, est considéré comme perdu. « Depuis le commencement de septembre, j’ai tout à fait changé de vie. Je déjeune à midi et je passe toutes mes journées dans les bibliothèques, pour mon livre sur Louise Murphy. Je crois qu’il sera intéressant »… – [2 novembre]. Il est très inquiet : « Dans l’état de désespoir où tu es, tout peut devenir cause de maladie » ; nouvelles du petit André. – 6 [novembre]. Malgré la fièvre, il est allé à l’enterrement d’André Chardon : « Lucie est très courageuse dit-on ; mais Edmond, que j’ai vu, était faible, vieilli, l’œil hagard et les mains hésitantes. Il paraît qu’il a eu une crise affreuse le dernier jour »... On joint une l.a.s. de Paz Louis à Pierre, 2 décembre 1901.

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