65 133. Pierre LOUŸS. 2 L.A. (minutes), [1895 ?]-1896, à son frère Georges Louis ; 2 pages et quart in-8. 700 / 800 € Interrogation en termes voilés, où Louÿs soupçonne son frère Georges d’être son père : « Georges, souviens-toi seulement de ceci : la question la plus poignante que je puisse te poser, je l’ai depuis dix ans sur les lèvres. Je devine à la fois la vérité, et ta réponse, qui ne concordent pas, parce que tu ne peux pas me répondre. Je ne t’en parlerai jamais. Mais il ne faut pas que, plus tard, tu aies vécu sans savoir que je n’ai pas cessé d’y penser. » 8 novembre 1896. « Si je ne t’écrivais que “pour que tu me répondes”, je n’aurais certainement pas envoyé ma dernière lettre. Mais je tiens à ce que tu sois au courant de ce que je pense, même quand je pense mal ou quand tu n’y peux rien. Je crois que les circonstances sont pour peu de chose dans le bonheur des gens. On est né triste ou gai ; moi, je suis né triste, il n’y a rien à faire. » On joint 2 L.A.S. de jeunesse en anglais, signées « Peter Louis », Dizy 27 juin 1879 et [1884 ?], premières lettres connues à son frère Georges. 134. Pierre LOUŸS. 2 L.A.S. « Pierre », 1897, à son frère Georges Louis ; 4 pages in-8 à l’encre bleue et 1 page in-12 avec adresse (pneumatique). 400 / 500 € [Alger] 16 mars 1897. Après avoir commenté l’actualité parlementaire, il avoue sa liaison avec Zohra Bent Brahim : « je suis devenu amoureux. Je te conterai peut-être cela un jour, si cela dure, ce qui est possible, et comment le pauvre Omar en ne me voyant pas le matin dans ma chambre, a couru Alger pour me redemander à la police! Il ne s’agit guère du modèle dont je t’avais parlé. Il s’agit (tu l’aurais deviné…) de quelqu’un d’extraordinaire »… [28 juillet]. « Tu verras donc ce soir cette jeune fille [Marie de Régnier ?]. Elle vient sûrement. Peut-être ne te plaira-telle pas. De toutes façons, je serai content que tu l’aies vue. Dis-toi simplement, en la regardant, qu’il y a une chance sur quatre ou cinq (pas davantage) pour qu’elle devienne ta belle-sœur. Et dis-toi aussi qu’à vingt sept ans comme à quinze, je te demanderais, le cas échéant, ton consentement le plus formel ; parce que je t’aime bien, tu le sais peut-être. » On joint : – 4 télégrammes adressés à Louÿs à Alger (février-avril 1897) par son frère Georges, le peintre Louis Brindeau et l’éditeur Borel, et un adressé à Étretat par Georges (23 août) ; – et un billet a.s. de Louise de Heredia, [22 juin], l’invitant à dîner chez les Heredia avec les Régnier.
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