53 113. Gaston GALLIMARD (1881-1975). 8 L.A.S. et 1 L.S., 1938-1941, à Maurice Sachs ; 12 pages in-8 et 2 pages in-4. 200 / 300 € Correspondance littéraire et amicale, où l’éditeur reproche à Sachs ses retards, s’inquiète de la Collection catholique ; jugement critique sur Abracadabra , qu’il renonce à publier ; rappel des dettes de Sachs envers la N.R.F.… Conseils littéraires : « Vous trichez avec vous-même. Et c’est ce qui fait la faiblesse et le manque de densité de vos écrits »… « Je crois que vous jouez sur trop de genres littéraires. […] Il ne s’agit pour vous que d’entreprendre un effort contre vous-même. Et d’ailleurs vous n’y échapperez pas, tous les romans sont psychologiques ou ils ne “sont” pas. Écrivez donc le roman que vous avez en vous et vous verrez bien si vous sortez de la vase. Quel que soit le genre que vous adopterez, il s’agit de ne pas vous abandonner à vous-même et de ne pas croire que vous vous renouvelez parce que vous changez de genre – ou de croire que l’échec ne se répétera pas parce qu’au lieu de Cocteau et de Max Jacob vous raconterez des fées »… Etc. On joint le contrat signé par Gaston Gallimard et Maurice Sachs pour le Racine de la Collection Catholique, 25 mars 1937 ; plus une carte de visite a.s. 114. Bernard GRASSET (1881-1955). Ensemble de lettres (6 L.A.S et 6 L.S.), de 8 manuscrits autographes et tapuscrits corrigés, et documents divers, provenant de sa secrétaire particulière Berthe Mandinaud, 1936-1954. 800 / 1 000 € Important ensemble sur l’éditeur et ses écrits. Dans un certificat a.s. (Garches 29 juillet 1938), Grasset déclare « avoir eu comme secrétaire particulière du 1er février 1934 au 1er juillet 1938 » Mme Mandinaud, dont il loue les qualités : « travail, régularité, méthode, dévouement »… On joint un témoignage dactyl. de Mme Mandinaud (12 p.), dénonçant les manœuvres des sœurs et de l’entourage de Grasset, son internement à la clinique du Dr Buvat et le rôle de Lacan… 4 longues L.A.S. (15 p.), de juillet à septembre 1936, à Berthe et Roger Mandinaud, sont écrites de Divonne, où Grasset se repose, après le procès contre ses sœurs et le rejet de son interdiction, et où il se remet lentement au travail ; elles disent la confiance qu’il a en Berthe, et sa tendresse pour elle… – 28 décembre 1944 (5 p.). Lettre pathétique [après sa libération du camp de Drancy], disant sa solitude qui le ronge, et suppliant Berthe de l’aider à le sauver d’une névrose atroce ; « l’abominable chose dont est victime le Français irréprochable que je suis. […] c’est une caballe de confrères, aux ordres de Vichy, contre laquelle j’étais en lutte, pour des questions corporatives, qui, avec trois lettres anonymes, a provoqué cette arrestation dont je suis en train de mourir »… 6 L.S., 1953-1954. Grasset fait appel aux services de la dactylographe pour mettre au point des textes, et lui envoie ses dernières publications. 5 télégrammes joints ; plus des doubles de correspondance de Grasset avec Léon Bérard, Benoist-Méchin, Frédéric Lefèvre et Lacan (1934-1936). Photographie dédicacée à Berthe et Roger, juin 1936. Plus 2 petites photos annotées au dos. 2 manuscrits autographes (brouillons) : Charité (sur Rilke, 3 p. in4), Le prix de l’homme (6 p.). Plus 2 ff. dictés avec ajouts autogr. sur Proust. 6 tapuscrits en grande partie autographes : Pourquoi j’écris ici (4 p.), Préface à La Chose judiciaire de Louis Roubaud (9 p.), Sur Paris (3 p.), Lettre familière à Charles Maurras… (2 p.), sur le Trocadéro et l’Exposition de 1937 (12 p.), sur la propriété littéraire (p.10-12) ; plus 2 ff. dictés avec ajouts autogr.. Plus 3 tapuscrits : Rilke et la vie créatrice (avec addition autogr.), Intelligence et bon sens, Besoin de peindre (avec 2 p. de notes autogr.) On joint : – 10 lettres adr. à Mme Mandinaud par H. Clouard, J. Deval, J. Hébertot, F. Porché, R. Thomas, etc. ; – un important dossier de journaux et coupures de presse sur B. Grasset.
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